L’école des femmes, Molière : fiche de lecture

Tu passes le bac de français ? CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! Tu accèderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo.

l'école des femmes fiche de lecture

L’Ecole des femmes est une comédie de mœurs qui tourne en ridicule la peur que les époux ont de se faire tromper.

Arnolphe est un gentilhomme colérique dont la peur du cocuage est allée jusqu’à enfermer une jeune fille, Agnès, pour s’assurer de sa fidélité.

Il n’en sera bien évidemment rien, dans cette comédie qui entend démontrer le caractère naturel des désirs amoureux .

La pièce repose ainsi sur la tension , à la fois comique et violente, entre la domination masculine et sociale incarnée par Arnolphe, et la naïveté du cœur , incarnée par Agnès.

Sans remettre en question l’édifice sociale, la pièce et son titre dénoncent l’infériorisation des femmes dans une société où le rang social ne correspond pas toujours à la dignité morale.

Cette comédie en cinq actes fait la synthèse de la farce et de la comédie des mœurs, marquant l’avènement de la grande comédie comme genre littéraire.

L’ambition morale de la pièce suscita à l’époque une querelle que Molière tourna à son avantage en répondant l’année suivante avec une nouvelle comédie intitulée La Critique de l’Ecole des femmes .

Qui est Molière ?

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673) est l’un des plus grands dramaturges français. Il révolutionna la comédie.

Issu de la bourgeoisie marchande parisienne, il cofonde la troupe de l’Illustre Théâtre en 1643.

Leur répertoire varié remporte un vif succès, mais la pression des créanciers impose cependant un départ en tournée en 1644, année où Molière prend son nom.

Durant ses tournées (1645-1658), Molière s’impose comme un maître de la farce et de la comédie inspirées de la commedia dell’arte.

Le retour à Paris, en 1658, sous la protection de Louis XIV , marque l’accession à la gloire théâtrale.

Molière suscite l’admiration et la réprobation par ses grandes comédies satiriques : Tartuffe , Le Misanthrope , Don Juan …

Comment résumer L’école des femmes ?

Tu peux trouver ici un résumé détaillé scène par scène de L’école des femmes .

Arnolphe , un homme d’âge mûr (42 ans), n’a qu’une hantise : être un mari trompé .

Pour éviter le cocuage, il est devenu tuteur d’une jeune enfant de 4 ans qu’il a fait élever au couvent , dans l’ ignorance la plus absolue.

La jeune fille, Agnès , a désormais 17 ans. Arnolphe l’a séquestrée chez des paysans et compte l’épouser le lendemain.

Mais Agnès est devenue une jeune femme naïve qui tombe sous le charme d’Horace , un jeune homme venu la courtiser sous sa fenêtre.

Or Horace révèle son aventure à Arnolphe , ignorant que le barbon est le tuteur d’Agnès qui se destine à l’épouser.

S’ensuit une suite de péripéties : Arnolphe s’efforce d’ effrayer l’ingénue Agnès en lui intimant de ne plus revoir Horace et de lui lancer des pierres. Mais Agnès préfère lancer une lettre d’amour à son jeune amant.

Arnolphe parvient à déjouer le stratagème mais se lamente sur sa souffrance amoureuse.

Arnolphe tend alors un piège à Horace qui doit rendre visite à Agnès en pleine nuit. Il lui fait des donner des coups de bâtons si bien qu’Horace confie Agnès à Arnolphe, ignorant toujours que ce dernier est le tuteur de la jeune fille.

Par un coup de théâtre final , la promise que le père d’Horace a prévu pour son fils se révèle être Agnès elle-même, qui a dû changer de nom du fait de ses origines miséreuses.

Ce coup de théâtre résout la pièce, qui s’achève par un mariage heureux . Arnolphe ne se marie pas pour ne pas souffrir du cocuage.

Quels sont les thèmes importants dans L’école des femmes ?

La misogynie.

Arnolphe est le misogyne type du 17ème siècle, qui suscite la moquerie.

Sa hantise du cocuage l’obsède alors que son nom renvoie comiquement au « patron » des maris trompés, ce qui annonce le contenu de la pièce.

Arnolphe est d’autant plus amusant qu’il se moque des maris trompés, alors qu’il est lui-même trompé : «  Enfin ce sont partout des sujets de satire ; / Et comme spectateur, ne puis-je pas en rire ?  » (I, 1)

Son discours misogyne est si hyperbolique qu’il décrédibilise la prétendue supériorité masculine : «  Votre sexe n’est là que pour la dépendance ; / Du côté de la barbe est la toute-puissance  » (III, 2).

Sa vision de la femme est négative : il la juge trompeuse et perfide . C’est la raison pour laquelle il opprime et enferme Agnès, espérant ainsi la soustraire à ses penchants naturels et se faire obéir.

Étranger aux sentiments amoureux et dépourvu de charmes, Arnolphe ne considère le mariage que comme un contrat légitimant la disposition de la femme par l’homme .

D’ailleurs, incapable d’exprimer des sentiments amoureux, il se contente de rudoyer sa pupille.

À Agnès, il ne promet qu’une promotion sociale, de «  pauvre villageoise  » à «  honorable bourgeoise  » (III, 2). Le mariage s’apparente donc à un achat .

Arnolphe est odieusement autoritaire : «  Je suis maître, je parle : allez, obéissez.  » (II, 4)

Mais il se fait déborder par les aspirations à l’amour et à la liberté de sa pupille .

L’amour met donc finalement en échec l’ordre social hiérarchisé et la domination masculine du personnage principal.

L’amour : une aspiration naturelle

Agnès a grandi enfermé au couvent dans une ignorance qui fait d’elle un «  être de nature  ». Elle croit même encore que les enfants se font par les oreilles.

En la maintenant dans l’ignorance la plus absolue, Arnolphe entend la confiner dans un rôle d’ épouse soumise .

Or Agnès, pure et sincère , se laisse guider par son instinct sensuel .

C’est au départ par compassion qu’elle fait entrer Horace chez elle, de peur que ce dernier meurt de la maladie dont il se prétend atteint.

Puis le plaisir sensuel , celui des caresses d’Horace sur ses bras, la convainc de poursuivre son instinct amoureux.

Agnès est donc l’objet d’une sorte d’ expérience sociologique qui démontre que le désir amoureux est naturel et ne doit pas être réprimé.

La pièce défend ainsi l’amour et le plaisir, contre le dogmatisme religieux.

Subtilement, Molière montre aussi que ce n’est pas le théâtre ou les Lettres qui corrompt les mœurs, le désir étant naturel.

La critique de la galanterie

Si Arnolphe est un personnage-repoussoir, son concurrent amoureux, Horace , n’est pas pour autant un modèle valorisé par la pièce.

En effet, Horace incarne le «  galant  », jeune homme apprêté et charmeurs pour qui la séduction est une conquête qui flatte l’ orgueil .

C’est Arnolphe lui-même qui critique les galants hypocrites : «  Je sais qu’en vous flattant le galant ne désire / Que de vous abuser, et puis après s’en rire.  » (II, 5)

Il souligne l’antithèse entre leur charme et leur cruauté manipulatrice  : «  Grands cheveux, belles dents et des propos fort doux ; / Mais, comme je vous dis, la griffe est là-dessous  » (III, 1)

Et en effet, Horace réifie sans cesse Agnès, qu’il désigne par le terme d’ «  objet  », tandis qu’Agnès devine, malgré son inexpérience, qu’Horace l’aime moins qu’elle ne l’aime : «  Non, vous ne m’aimez pas autant que je vous aime.  » (V, 3).

L’éducation des femmes

Le titre de la pièce, L’école des femmes, souligne déjà la visée pédagogique de cette comédie qui s’interroge sur l’éducation à donner aux femmes.

Agnès est volontairement maintenue dans l ‘ignorance la plus absolue , ce qui n’avait rien de choquant au XVIIème siècle.

Les filles étaient souvent confiées à des communautés religieuses qui les tenaient à l’écart du monde et les préparaient à être de futures servantes pour leur mari . L’obsession première était de préserver la virginité des jeunes filles jusqu’à leur mariage.

Or Molière remet en cause ce modèle tyrannique .

C’est d’ailleurs l’ ambition morale de cette pièce qui choque ses contemporains et suscite une vive querelle .

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture dans cette pièce ?

L’élévation de la comédie.

1662 est une date clé dans l’histoire du théâtre français : c’est en effet avec L’École des femmes que Molière donne à la comédie ses titres de noblesse .

Jusque là, la comédie était un genre bas .

On distinguait la farce populaire dont l’intrigue reposait sur un mauvais tour avec des personnages stéréotypées et des procédés comiques souvent grossiers, et la comédie de mœurs qui se caractérisait par des intrigues complexes et imbriquées.

Avec L’école des femmes , Molière opère la synthèse de ces genres comiques, donnant à la comédie une dignité et une profondeur qui la hausse au rang de la tragédie.

L’école des femmes emprunte à la farce légère son thème (l’infidélité féminine), ainsi que certains procédés comiques licencieux , comme à la scène 5 de l’acte II.

Les différents personnages représentés incarnent des stéréotypes sociaux qui tendent vers la caricature comique.

À la comédie de mœurs , Molière emprunte la satire sociale à l’encontre d’un vice.

L’École des femmes se distingue cependant par son comique plus profond et son ambition morale .

C’est en effet une pièce qui dénonce des défauts humains mais qui interroge également des sujets de société ambitieux comme l’éducation des femmes, la domination masculine…

Arnolphe se distingue également par sa complexité presque tragique .

Il correspond au personnage type du barbon, mais Molière lui donne une profondeur inégalée auparavant dans une comédie.

Ainsi, Arnolphe est odieux et ridicule, mais il prend conscience de son amour pour Agnès au fur et à mesure que la jeune fille lui résiste. Sa douleur sincère éclate dans la scène 1 de l’acte IV :

«  J’étais aigri, fâché, désespéré contre elle; Et cependant jamais je ne la vis si belle, Jamais ses yeux aux miens n’ont paru si perçants, Jamais je n’eus pour eux des désirs si pressants; Et je sens là dedans qu’il faudra que je crève  »

Arnolphe apparaît ainsi comme un personnage contradictoire qui peut susciter le rire mais aussi l’empathie .

La parodie des registres élevés

La pièce est ponctuée de monologues et de tirades où Arnolphe s’afflige ou s’enflamme.

Ces passages constituent souvent des parodies de répliques tragiques .

Ce genre élevé triomphe à la même époque avec Racine.

Or cette incursion du tragique dans une comédie de mœurs crée un décalage comique et souligne la volonté de Molière de faire de la comédie la rivale de la tragédie .

La pièce parodie également les recueils de préceptes moraux d’inspiration chrétienne que les personnes bien nées se devaient de respecter (III, 2).

C’est ici le caractère hyperbolique et misogyne des préceptes qui crée un effet comique. Leur pesanteur cherche à amuser autant qu’à agacer.

Ces caricatures s’attaquent indirectement à l’Eglise , dont le dramaturge condamne le dogmatisme conservateur qui étouffe les aspirations naturelles à l’amour.

Enfin, Molière critique également la poésie galante à travers le personnage d’Horace. Il poursuit en effet un « objet » amoureux en la personne d’Agnès, et semble prendre un plaisir narcissique à dire l’amour, ce qui jette le doute sur la sincérité de ses sentiments.

Tu étudies L’École des femmes ? Regarde aussi :

♦ Le Malade imaginaire, Molière [Fiche de lecture] ♦ Tartuffe, Molière [Fiche de lecture] ♦ Dom Juan, Molière : résumé ♦ Le Misanthrope, Molière : résumé

Print Friendly, PDF & Email

Les 3 vidéos préférées des élèves :

  • La technique INCONTOURNABLE pour faire décoller tes notes en commentaire [vidéo]
  • Quel sujet choisir au bac de français ? [vidéo]
  • Comment trouver un plan de dissertation ? [vidéo]

Tu entres en Première ?

Commande ton livre 2025 en cliquant ici ⇓.

introduction dissertation l'ecole des femmes

Qui suis-je ?

' src=

Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 14 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2025 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries Techno ici.

4 commentaires

Merci pour la fiche , je suis Wilfride et je présente un exposé sur ce théâtre en seconde.

Salut moi c’est cibelle j’étudie les lettres modernes française et j’ai un devoir sur cet œuvre de Molière Cette fiche de lecture m’a beaucoup aidée Merci !

Bonjour, Je suis prof de Français en Virginie. J’enseigne des classes de BAC International. Ce commentaire composé est détaillé, complet, compréhensible et intéressant. Nous allons l’étudier avec mes éleves. Merci beaucoup.

Bonsoir Je dois présenter la genèse ainsi que l’histoire de sa création du roman de Molière les femmes savantes et j’ai du mal, pouvez vous m’aider ? Alya

Laisse un commentaire ! X

Merci de laisser un commentaire ! Pour des raisons pédagogiques et pour m'aider à mieux comprendre ton message, il est important de soigner la rédaction de ton commentaire. Vérifie notamment l'orthographe, la syntaxe, les accents, la ponctuation, les majuscules ! Les commentaires qui ne sont pas soignés ne sont pas publiés.

Site internet

Appuyez sur ESC pour fermer

Ou consultez nos catégories populaires..., analyse de l’école des femmes de molière, présentation de l’école des femmes, pièce de molière.

L’École des femmes est une pièce en 5 actes. Elle a été écrite en vers par Molière. C’est le 26 décembre 1662 qu’elle fut représentée la première fois.

Agnès est une belle jeune fille, un peu naïve qui est promise à Arnolphe, un vieil homme qu’elle n’aime pas. Le vieil homme s’est chargé de financer l’éducation d’Agnès. Il désire à présent l’épouser. Arnolphe est réaliste. Il s’est qu’il n’a pas un physique d’Adonis. Il est hanté par la peur d’être un mari trompé. Il a donc pris les devants en essayant de donner à Agnès une éducation basique.

Agnès s’est amourachée d’Horace, un beau jeune homme qui l’aime en retour. Horace a pour projet d’enlever Agnès. Il confie son projet à Horace en ignorant que ce dernier est le futur époux. La pièce est une comédie, à la fin, Horace et Agnès sont réunis.

Etude de la pièce Ecole des femmes

Les thèmes abordés dans l’oeuvre de Molière, “L’école des femmes” sont essentiels pour bien en saisir les enjeux.

La problématique du mariage

La problématique du mariage est essentielle dans de nombreuses œuvres de Molière. Elle est traitée avec comique et ironisme. Elle sert non pas à en faire son éloge mais, au contraire, à en dénoncer les torts, les travers, les contradictions d’une société qui se plait dans des traditions absurdes. Le mariage est alors tourné en dérision. Au lieu d’être un sujet heureux et une source de joie, c’est un sujet qui entraîne des conflits et des tensions entre les personnages.

La puissance des hommes dans le contexte familial

Le père est une figure autoritaire importante et qu’il est impossible de défier. C’est le père qui est à l’origine des mariages. Il ne les décide pas en fonction du bien-être de ses enfants mais uniquement en fonction de ses intérêts personnels. L’intérêt peut être politique, économique ou encore social. L’avis de l’enfant ne compte pas. La figure du père apparaît souvent comme étant tyrannique et sans coeur.

La condition des femmes de l’époque

Le mariage n’est, en réalité, qu’un prétexte pour dénoncer la condition sociale des femmes contemporaines à Molière. Les femmes sont sans cesse soumises à la volonté des hommes et leur avis n’a aucune importance. Pucelles, elles sont sous la tutelle de leur père. Mariée, elles sont sous l’autorité de leur époux.

A travers son oeuvre, Molière dénonce cette condition qu’il juge intolérable. De ce fait, au fil des pages, de nombreux indices tendent à suggérer que les femmes seraient inférieures aux hommes. Le mari quant à lui tente d’incarner une image autoritaire quasi-religieuse. En effet, cet aspect mysogine (pour notre époque) est fortement encouragée par la religion. Dans “L’école des femmes”, on trouve même un catéchisme du mariage qui rappelle l’intégralité des devoirs de l’épouse et l’intégralité des droits du mari.

L’enfermement physique et moral

Les femmes sont soumises à un double enfermement aussi bien physique que moral. Le mariage renforce cette idée et c’est, en ce sens, qu’il est dénoncé par Molière. L’exemple d’Agnès est le plus révélateur à ce sujet. Jeune, elle est dans un couvent et n’a pas le droit de sortir. Mariée, elle est constamment surveillée par des domestiques et n’a toujours pas le droit de sortir de son lieu de vie. La femme n’a donc aucune existence morale. Elle vit à travers la réputation de son époux.

Un enfermement intellectuel

On remarque également dans cette oeuvre un fort enfermement intellectuel. De ce fait, les femmes ne reçoivent aucune éducation. Cela participe au fait qu’elles ne peuvent pas s’émanciper de la figure de leur mari. Elles sont contraintes à une bassesse intellectuelle et leurs avis avis politiques et sociaux sont tournés en dérision.

Le personnage d’Agnès

Le personnage d’Agnès annonce un retournement de situation. Lassée de sa condition, elle tente de tenir tête à son tuteur. Elle veut changer sa condition et se rebeller, s’émanciper. Molière semble vouloir faire triompher la jeune femme et prendre partie pour sa cause. En cela, il s’impose aux moeurs et coutumes de ses contemporains et adopte une vision profondément moderne sur la condition des femmes. C’est l’amour qui permet à Agnès de se révéler. Molière défend donc également les passions et l’expression de ces passions.

“L’école des femmes” abordent donc de nombreux thèmes très novateurs pour l’époque de Molière. Plus encore, Molière prend une position moderne et inattendue sur le sujet. Il fait de sa pièce “L’école des femmes”, une oeuvre surprenante de par son fond. Ainsi, encore aujourd’hui, la pièce de théâtre abordent des thèmes actuels.

Pourquoi lire ce commentaire composé ?

Catégorisé:

Étiqueté dans :

Partager l'article :

Articles Liés

Analyse du barbier de séville de beaumarchais : les thèmes de la pièce, etude des personnages du barbier de séville de beaumarchais, etude des personnages de jane eyre de charlotte brontë, etude des personnages de l’immoraliste de andré gide, autres histoires, résumé par chapitres de l’eldorado de laurent gaudé, etude des personnages dans l’école des femmes de molière.

introduction dissertation l'ecole des femmes

Mes fiches pratiques

Profitez des méthodes et des pratiques pour installer ou mener un atelier d'apprentissage dans votre école, collège ou lycée. Des ateliers, des formations ou des fiches didactiques pratiques et détaillées à mettre à votre disposition pour atteindre facilement vos objectifs en fonction de vos besoins précis et préalablement analysés.

  • Mes ateliers d'apprentissage💡
  • Pistes pédagogiques💼
  • Formations📝

L'école des femmes - Molière

introduction dissertation l'ecole des femmes

  • Les précieuses ridicules (1659)
  • L’École des maris (1661)
  • L’École des femmes (1662)
  • Dom Juan, l'Amour médecin (1665)
  • Le Misanthrope, le Médecin malgré lui (1666)
  • Amphitryon, George Dandin, l'Avare (1668)
  • Le Tartuffe, Monsieur de Pourceaugnac (1669)
  • Le Bourgeois gentilhomme (1670)
  • Les Fourberies de Scapin, la Comtesse d'Escarbagnas (1671)
  • Les femmes savantes (1672)
  • Le Malade imaginaire (1673)

introduction dissertation l'ecole des femmes

  • Acte I, scène 4 (Horace a une conquête)
  • Acte III, scène 4 (Horace est chassé par une pierre enveloppée dans une lettre d'amour)
  • Acte IV, scène 6 (AGNÈS a fait secrètement entrer HORACE dans sa chambre)
  • Acte V, scène 2 (HORACE demande de l'aide à ARNOLPHE et lui remet AGNÈS )
  • Acte V, scène 6 (Horace implore le secours de son confident, qui lui promet ironiquement de l'aider)
  • Analyses de livres
  • Questionnaires
  • Commentaires de texte
  • Bac Français 2024
  • LePetitLittéraire.fr

L'Ecole des femmes - Analyse du livre

Analyse du livre :  L'Ecole des femmes

  • Description de cette analyse
  • Table des matières
  • Infos techniques

À propos de l'analyse de livre sur L'Ecole des femmes

L’école des femmes : analyse du livre.

Comédie en cinq actes et en vers, L’École des femmes de Molière rencontra un immense succès. Cette pièce de théâtre de 1662 fut également à l’origine de plusieurs débats. Suite à la représentation de cette comédie en vers, une querelle éclata. Molière y répondit alors en créant, un an après, une nouvelle pièce de théâtre intitulée Les Critiques de l’École des femmes .

L’École des femmes : Présentation de l'analyse

Notre analyse littéraire complète de l’œuvre L’École des femmes de Molière a été réalisée par Isabelle Consiglio, diplômée de littérature et grande amatrice de culture sous toutes ses formes.

Elle propose une explication globale de l’œuvre, depuis un résumé complet s’attardant sur chaque acte de la pièce, jusqu’à une liste de questions ouvertes permettant d’approfondir sa réflexion sur la comédie. Entre le résumé et les pistes de réflexion, la fiche de lecture se penche sur les différents personnages : Arnolphe, figure classique du vieux barbon souhaitant s’attirer les faveurs d’une jeune fille ; Agnès, figure non moins classique de l’ingénue ; Horace, incarnation même du jeune premier de comédie, etc. Les clés de lecture permettent par ailleurs au lecteur d’étudier l’éducation et la place de la femme dans la société de l’époque, thème majeur de la pièce. L’analyse étudie également les spécificités du mélange entre comédie et tragédie créé ici par Molière, ainsi que les procédés comiques auxquels recourt le dramaturge.

Analyse des personnages principaux de l’École des femmes

Isabelle Consiglio, auteure de l’analyse de L’École des femmes , présente les personnages principaux de cette pièce de théâtre.

Arnolphe, homme d’âge mûr, est un personnage comique représentant le barbon jaloux, figure du ridicule. Obsédé par le cocuage, il va jusqu’à enfermer la fille dont il est amoureux, Agnès. Ce personnage porte autant la comédie que la tragédie. Il est également sous les traits de M. de La Souche.

Agnès, jeune fille naïve au début de la pièce de théâtre élevée au couvent, devient rapidement une jeune femme émancipée. Elle met en place un stratagème pour déjouer les supercheries d’Arnolphe. Agnès n’a qu’une idée en tête : déjouer les plans de son tuteur pour vivre pleinement son amour pour Horace.

Horace, jeune homme, est éperdument amoureux d’Agnès. Son tord est de se confier à Arnolphe, tuteur d’Agnès sans qu’il le sache. Aveuglé par l’amour, il ne se rend pas compte du malaise d’Arnolphe. Son père souhaite organiser un mariage arrangé et Horace ne connait pas sa promise.

Chrysalde est l’ami et le confident d’Arnolphe. C’est la sagesse incarnée. Il tente de raisonner son ami dans ses choix.

Alain et Georgette sont les servants d’Arnolphe. Tout au long de la pièce, Alain et Georgette tentent d’empêcher la rencontre d’Agnès et d’Horace à la demande de leur maître. Les deux valets sont dans le registre de la farce.

Clés de lecture et thématiques

L’analyse de L’École des femmes vous offre des clés de lecture pour mieux comprendre cette pièce de théâtre mêlant comédie en vers et fables. Isabelle Consiglio revient alors sur une thématique abordée dans cette œuvre littéraire : la place de la femme. Molière traite ici du mariage et de la place des femmes dans la société. Il dénonce ainsi l’infériorisation des femmes. Suite à sa représentation, cette pièce de théâtre entraina de vifs débats. On nomma ces critiques « La querelle de l’École des femmes ». Molière y répondit en produisant une nouvelle comédie, Les Critiques de l’École des femmes.

Cette analyse de l’œuvre théâtrale de Molière permet également de comprendre le mécanisme d’une comédie d’intrigue et les procédés comiques variés utilisés. Avant cette pièce, on distinguait les farces populaires des comédies de mœurs. Avec L’École des femmes , Molière associe les farces à la comédie pour en faire un nouveau genre.

Vous souhaitez pousser plus loin votre compréhension et l’analyse de L’École des femmes et de l’œuvre complète de Molière ? Découvrez nos différentes ressources à télécharger sur notre site :

  • L’École des femmes résumé
  • L’Avare de Molière analyse

Structure de cette analyse du livre

Introduction de l'analyse (2 pages)

Molière, dramaturge, comédien et chef de troupe français L’Ecole des femmes, une pièce farcesque

Résumé complet de L’Ecole des femmes acte par acte (3 pages)

Les cinq actes de la pièce résumés l’un après l’autre

Présentation des personnages principaux de L’Ecole des femmes (4 pages)

Une analyse d’Arnolphe, d’Agnès, d’Horace, de Chrysalde, d’Alain et de Georgette

Analyse des clés de lecture et des thèmes (4 pages)

La place de la femme, un débat contemporain de Molière ; La comédie d’intrigue ; Des procédés comiques variés

Pistes de réflexion (1 pages)

Quelques questions supplémentaires à se poser à propos de L’Ecole des femmes de Molière

Que puis-je trouver dans cette analyse sur L'Ecole des femmes

Notre analyse littéraire détaillée (14 pages) de la comédie L’Ecole des femmes de Molière , appréciée tant par les élèves que par les passionnés de littérature, propose un résumé complet , une analyse des personnages principaux de la pièce de théâtre, et trois clés de lecture de l’œuvre. Une synthèse littéraire d’une dizaine de pages au format PDF pour comprendre rapidement la comédie et analyser son impact, que ce soit pour le bac de français ou pour le plaisir.

À propos du livre L'Ecole des femmes

L’Ecole des femmes est une comédie en cinq actes et en vers écrite en 1662. La pièce raconte l’histoire d’amour entre Horace et Agnès, jeune fille naïve promise au vieil Arnolphe. Par le biais de cette romance, Molière traite de manière polémique du mariage et de la place de la femme au sein de la société.

Mêlant certains éléments classiques de la tragédie et de la farce à un contenu de portée satirique, la pièce choque le public le plus conservateur de l’époque. C’est pourquoi en 1663 parait La Critique de l’Ecole des femmes , comédie reprenant les mêmes thématiques sous forme de débat argumenté entre les partisans de L’Ecole des femmes et ses détracteurs.

Vous hésitez encore ? Découvrez un exemple d’analyse gratuite, qui vous donnera une idée de la qualité de nos fiches de lecture !

Informations techniques

ISBN papier : 9782806213518

ISBN numérique : 9782806218407

Analyse de : Isabelle Consiglio

Partager cette analyse

introduction dissertation l'ecole des femmes

Évaluations

2 avis sur cette analyse, aurelie lussier, ces analyses du livre "l'ecole des femmes" pourraient également vous intéresser.

L'Ecole des femmes

Pourquoi s'abonner ?

Avec l'abonnement lePetitLitteraire.fr, vous accédez à une offre inégalée d’analyses de livres :

Ceux qui ont téléchargé cette analyse du livre "L'Ecole des femmes" ont également téléchargé

No et moi

Réussis tes études avec des analyses faites par des professeurs !

Dès 0,99 € par fiche de lecture

introduction dissertation l'ecole des femmes

Extrait de l'analyse du livre L'Ecole des femmes

introduction dissertation l'ecole des femmes

ETUDE DES PERSONNAGES

Vieil homme grincheux et avare, Arnolphe désire pardessus tout s’assurer de la fidélité de son épouse. Il représente en cela la figure classique du barbon voulant s’attirer les faveurs d’une très jeune femme. Manipulateur et jaloux, il déploie de multiples ruses afin d’éloigner de sa promise le jeune Horace, qu’il considère comme un véritable prédateur. Il tient en horreur les femmes savantes et avoue lui-même aimer mieux « une laide bien sotte qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit » (Acte I, scène 1).

Si Arnolphe inspire peu de sympathie aux spectateurs de la pièce, il avoue cependant aimer sincèrement la jeune Agnès.

AGNÈS

Jeune fille élevée dans un couvent et privée d’éducation, Agnès est issue d’une union illégitime. Encore enfant, elle est confiée à des paysans, puis à Arnolphe qui projette déjà de l’épouser. Agnès est au début de la pièce l’incarnation du personnage de l’ingénue : d’une naïveté qui frôle le ridicule, elle n’a pas conscience du caractère peu enviable de sa situation. Parlant des activités de couture qui semblent l’occuper la majeure partie de la journée, Agnès ne semble pas saisir toutes les allusions du discours d’Arnolphe :

Agnès Que, si cela se fait, je vous caresserai ! Arnolphe Hé ! la chose sera de ma part réciproque. Agnès Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque. Parlez-vous tout de bon ? (Acte II, scène 5)

Structure de cette analyse de livre

Introduction de l'analyse

Résumé complet de L’Ecole des femmes acte par acte

Présentation des personnages principaux de L’Ecole des femmes

Analyse des clés de lecture et des thèmes

Pistes de réflexion

Ce document a été rédigé par Isabelle Consiglio

Isabelle Consiglio est titulaire d'un master 2 en langues et littératures françaises et romanes (Université libre de Bruxelles)

Validé par des experts en littérature

En savoir plus

Isabelle Consiglio

Analyses rédigées par ce rédacteur.

  • Croc-Blanc (Résumé du livre)
  • Cyrano de Bergerac (Résumé du livre)
  • Pars vite et reviens tard (Résumé du livre)
  • L'Ile au trésor (Résumé du livre)
  • L'Ecole des femmes (Résumé du livre)
  • La Nuit du renard (Résumé du livre)
  • Le Mariage de Figaro (Résumé du livre)
  • L'Aiguille creuse (Résumé du livre)
  • Cyrano de Bergerac (Questionnaire du livre)
  • L'Ecole des femmes (Questionnaire du livre)

Analyses littéraires

Cheval de guerre

La Vénus d'Ille

Le Roi Arthur

Toutes les analyses

Georges-Victor Courteline

J.K. Rowling

Lisa Wingate

Georges Feydeau

Tous les auteurs

Aide et support

Sécurité des paiements

Conditions générales

Règles de confidentialité

Contacter le support

Toutes les FAQs

Exemples de résumés gratuits

Copyright © LEMAITRE Éditions, 2024

  • 50minutes.fr
  • 50minutes.com

Résultats de votre recherche :

Analyse de l'école des femmes de molière.

Analyse de L'école des femmes de Molière

L’école des femmes est la huitième pièce de Molière. Comédie en vers de cinq actes, elle est jouée pour la première fois en 1662. C'est l'histoire d'un homme terrorisé par le cocuage qui décide donc d'épouser une sotte. Et comme toujours, l'histoire ne se déroule pas comme prévu...

PS : si vous avez l'option Book lover , vous avez accès au résumé détaillé de la pièce

introduction dissertation l'ecole des femmes

L’intrigue au cœur de L’école des femmes

Cette huitième pièce de Molière met en scène l’histoire d’un homme dont la plus grande crainte est de devenir cocu . Il s’agit d’Arnolphe, un bourgeois quadragénaire qui a deux marottes dans la vie : railler les maris complaisants et cocus et s’élever au-dessus de son rang. En ce qui concerne son élévation sociale, cela se fait par son nouveau patronyme : M. de la Souche. Pour ce qui est de ne surtout pas devenir cocu, Arnolphe a mis au point une stratégie qui lui semble imparable.

Douze ans plus tôt, il a offert une forte somme d’argent à une paysanne pour qu’elle lui confie sa fille de quatre ans, Agnès. Sous le charme de cette petite fille, Arnolphe l’a confié à un couvent pour qu’elle ne soit surtout pas instruite. En effet, la stratégie de ce dernier pour ne point devenir cocu est la suivante : épouser une sotte, une imbécile sans éducation. Selon lui, une femme savante est dangereuse pour son mari car elle sera courtisée et courtisera de sa propre initiative.

Les sources littéraires de Molière : une nouvelle et un recueil de contes

Deux ouvrages contemporains ont alimenté l’écriture de Molière pour cette comédie. Tout d’abord, Les Facétieuses nuits de Straparole, un recueil de contes paru vers 1560 sur le modèle du Décaméron de Boccace. Le dramaturge français y emprunte l’idée des confidences du jeune amoureux transi au mari trompé.

Puis, La Précaution inutile de Scarron, une nouvelle publiée en 1655. Ce dernier tire lui-même cette histoire de Dona Maria de Zayas. L’histoire met en scène Dom Pedre qui prend pour épouse une jeune femme abandonnée le jour de sa naissance et qu’il a fait élever au couvent. Alors qu’il doit s’absenter, son épouse reçoit la visite d’un galant qui l’instruit des choses de l’Amour . La leçon de cette histoire est "qu’une spirituelle peut être une honnête femme d’elle-même, et qu’une sotte ne le peut être sans les secours d’autrui, et sans être bien conduite."

introduction dissertation l'ecole des femmes

Les thèmes de la pièce L’école des Femmes

Parmi les différents thèmes abordés dans cette pièce, nous allons nous attarder un instant sur deux d’entre eux : l’amour et l’éducation des femmes.

L’amour : trois facettes, trois personnages

À travers cette pièce, Molière nous propose trois approches de l’Amour avec les trois personnages principaux.

  • Agnès est l’amour ingénu. Dans l’ignorance et l’innocence de l’amour charnel, elle tombe immédiatement sous le charme d’Horace. Naïve, elle raconte tout à Arnolphe sans prendre conscience de la portée de ses révélations… L’Amour ne la transforme pas en amoureuse transie mais lui donne la force de s’affranchir malgré la peur d’Arnolphe et la découverte de sa propre sottise. L'Amour est donc littéralement l'école des femmes. C'est lui qui enseigne à Agnès ce qu'elle doit savoir pour quitter l'emprise d'Arnolphe.
  • Horace est l’amour romanesque. Il pourrait complètement se jouer d’Agnès. Au début, il est présenté comme un galant qui s’est entiché d’une nouvelle amourette. Le lecteur peut craindre pour Agnès qui par sa naïveté croit toutes les belles paroles du premier "blondin" venu. Mais on découvre au fur et à mesure qu’Horace est réellement amoureux et prêt à tout pour elle. Ainsi, le mariage final est mérité et récompense sa bonne conduite amoureuse . Son histoire d’amour comporte toutes les étapes d’une bonne trame romanesque : enlèvement de sa belle à son bourreau, le père qui vient contrarier ses plans amoureux, la trahison de l’ami-confident et l’heureuse résolution de l’intrigue.
  • Arnolphe est le jaloux ridiculisé. On peut se demander au début s’il aime vraiment Agnès ou l’idée de ne pas être cocu. Mais la possibilité de perdre sa pupille lui faire prendre conscience qu’il l’aime réellement. Ce qui permet à sa jalousie de s’exprimer librement et avec éclat jusqu’à en être parfaitement ridicule. C’est pourquoi Arnolphe ne peut pas avoir de fin heureuse. Son amour trop excessif se mutant en jalousie possessive ne peut pas être récompensé par un mariage. Il attend d’Agnès qu’elle l’aime mais lui s’amuse de sa naïveté (dont il est responsable). Il ne s’inquiète pas de ce qu’elle peut ressentir sincèrement. Agnès est sa propriété qu’il doit protéger pour ne pas se la faire voler. Même en parlant de mariage, Arnolphe reste dans le rôle de tuteur : il n’est pas question d’amour mais de leçon, d’arrangement et d’honneur à être son épouse.

L’éducation des filles au XVIIe siècle

L’éducation des filles est quasiment inexistante d’un point de vue intellectuel (sauf pour les filles des classes nobles). Les jeunes filles ont une seule destinée : devenir des épouses et des mères. Toute leur éducation tourne autour de ce double devoir mère-épouse et ne permet pas la pensée critique, l’émancipation intellectuelle, la réflexion, etc. Tout est fait pour préserver la vertu de ces femmes : l’époque leur prête une faiblesse de nature qui les pousserait inévitablement vers le vice et le péché. Ce à quoi leur éducation, aidée par la religion, doit les en empêcher.

Cependant, dès les XVIe, quelques penseurs commencent à soulever l’idée d’une éducation plus poussée pour les filles . Castiglione, Érasme ou encore Montaigne proposent des disciplines comme la danse, la peinture, la poésie ou encore l’Histoire pour l’éducation des filles (toujours des classes nobles et éventuellement bourgeoises). Au XVIIe, des ordres religieux pour l’éducation des filles voient le jour. Le but n’est pas d’en faire des femmes savantes mais de leur prodiguer l’éducation nécessaire et de qualité à leur rôle d’épouse et de mères. On peut citer l’ordre des Ursulines ou encore la Maison roule de Saint-Louis à Saint-Cyr par Mme de Maintenon. Grâce à l’essor des salons, les femmes des classes supérieures acquièrent une solide réputation dans toute l’Europe. Malgré cela, les femmes savantes sont surtout un sujet phare des satires et peu d’intellectuels soutiennent l’égalité d’éducation des filles et des garçons.

La querelle autour de L’école des femmes

La huitième pièce de Molière qui est un succès dès le premier soir a déchaîné les passions. Gens de la noblesse que se sentent personnellement visés, écrivains de tragédies de l’Hôtel de Bourgogne ou encore dévots de la Compagnie du Saint-Sacrement... Beaucoup de personnes tombent sur Molière et sa nouvelle œuvre. Ces attaques sont aujourd’hui connues sous le nom de "la querelle de l’Ecole des femmes" . Mais que reproche-t-on exactement à Molière ? La critique littéraire a regroupé toute cette agitation en quatre grands chefs d’accusation :

  • le manque d’originalité, voire le plagiat (cf. "Les sources littéraires de Molière") ;
  • les invraisemblances, avec en vrac : le lieu de l’action qui se situe sur une place publique et non dans un lieu secret, privé qui permettrait les confidences ; le fait qu’Horace se confie systématiquement à Arnolphe sans se rendre compte de son erreur ; le lancer de pavé d’Agnès ou encore la lettre trop bien rédigée pour une sotte ; l’évolution du caractère des personnages, etc. ;
  • l’offense aux "saints mystères" de la religion ;
  • les offenses et heurts que subit la morale avec toutes les allusions plus ou moins grivoises.

La querelle prend une telle ampleur que Louis XIV apporte publiquement son soutien à Molière mais sans que cela ne calme les adversaires. Ces derniers iront jusqu’à attaquer le comédien sur sa vie privée , notamment sur son mariage avec Armande Béjart de vingt ans sa cadette. En réponse à ces détracteurs, Molière présente en 1663 deux pièces : La Critique de l’Ecole des femmes et L’impromptu de Versailles où des gens de bonnes conditions débattent sur la pièce.

Surtout, la querelle de L’école des femmes marque le début des attaques répétées contre Molière qui va aller toujours plus loin dans la satire des mœurs et caractères de son temps. En effet, en 1664 Molière signe Le Tartuffe et Dom Juan l’année suivante, deux pièces qui lui vaudront des multiples et répétées attaques.

Le cocuage : clé du comique et de la satire

La grande inspiration en général de Molière pour ses sujets et ses ressorts comiques sont dans les contes et les farces . C’est ici aussi le cas et la critique a mis en avant trois thèmes classiques :la précaution inutile qui ne permet pas de se prémunir du cocuage ; le railleur qui soutient soi-disant les entreprises galantes du jeune séducteur qui finissent par se retourner contre lui ; l’étourdi trop bavard car emporté par sa passion amoureuse ou par vantardise se trouve à tout raconter au mari cocu.

Évidemment, le cœur du comique dans cette pièce est le thème du cocuage . La situation initiale au dénouement, tout tourne autour de cela :

  • le nom même d’Arnolphe, provenant de saint Arnolphe ou Arnoult ou encore Arnoul des Yvelines, le patron des maris complaisants (donc cocus) ;
  • le moqueur des cocus qui prend toutes les précautions du monde pour devenir cocu sans même être marié (!) ;
  • la naïveté d’Agnès, gage de la tranquillité d’esprit d’Arnolphe finit par le mener à sa perte et au ridicule ;
  • le retournement de situation du premier acte : on attend d’Horace une histoire croustillante pour finalement apprendre qu’il est l’incarnation de la plus grande peur d’Arnolphe ;
  • la vanité et l’aveuglement couplés à sa jalousie rendent Arnolphe ridicule aux yeux de tous ;
  • Alain et Georgette, les domestiques, qui malgré leur simplicité voient Arnolphe comme il l’est réellement et se moquent de lui sans qu’il ne le comprenne.

On retrouve ce thème du cocu dans La Jalousie du Barbouillé , une farce à la date inconnue, qui servira de base à George Dandin en 1668. On compte également Sganarelle ou le cocu imaginaire de 1660 et L’Ecole des maris de 1661. Dans Sganarelle , Gorgibus prône l’autoritarisme du père pour l’éducation des filles (comme Arnolphe) et Sganarelle encourage à accepter le cocuage (comme Chrysalde) . Dans L’école des maris , deux frères sont chargés d’élever deux petites filles et de leur trouver un mari ou de les épouser. Le premier va élever sa pupille dans une liberté d’action totale alors que le cadet applique la méthode d’Arnolphe.

ARNOLPHE : En femme, comme en tout, je veux suivre ma mode. Je me vois riche assez pour pouvoir, que je crois, Choisir une moitié qui tienne tout de moi, Et de qui la soumise et pleine dépendance N’ait à me reprocher aucun bien ni naissance. Un air doux et posé, parmi d’autres enfants, M’inspira de l’amour pour elle dès quatre ans ; Sa mère se trouvant de pauvreté pressée, De la lui demander il me vint la pensée ; Et la bonne paysanne, apprenant mon désir, A s’ôter cette charge eut beaucoup de plaisir. Dans un petit couvent, loin de toute pratique, Je la fis élever sous ma politique, C’est-à-dire ordonnant quels soins on emploierait Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait. Dieu merci, le succès a suivi mon attente ; Et grande, je l’ai vue à tel point innocente, Que j’ai béni le Ciel d’avoir trouvé mon fait, Pour me faire une femme au gré de mon souhait.
ARNOLPHE, (III, 2, v.699-712) Votre sexe n’est là que là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance. Bien qu’on soit deux moitiés de la société, L’une est moitié suprême et l’autre subalterne ; L’une en tout est soumise à l’autre qui gouverne ; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, A son supérieur le moindre petit Frère, N’approche point encor de la docilité, Et de l’obéissance, et de l’humilité, Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître. L'école des femmes, Molière, Acte I,1 v.123-142.
  • MOLIERE, L'école des femmes , format PDF
  • MOLIERE, L'école des femmes , Flammarion, 2019
  • MOLIERE, Le Tartuffe , Flammarion, 2019

introduction dissertation l'ecole des femmes

  • © 2019-2023 Culture Livresque
  • Blog littéraire
  • Mentions légales

introduction dissertation l'ecole des femmes

AIMER LA LITTÉRATURE

En analysant les textes et les œuvres, ​pour le lycée, ... des corpus thématiques, ... des œuvres de genres différents, création en cours, molière, l'école des femmes , 1662,  l'auteur (1622-1673) à l'époque de l'école des femmes.

N. Mignard, Molière dans le rôle de César dans "La mort de Pompée" de Corneille , vers 1650. Huile sur toile, 75 x 70. Musée Carnavalet, Paris.

Après la période de l'Illustre théâtre", fondé en 1643 avec Madeleine Béjart, et les difficultés financières alors rencontrées, Molière s'installe dans la salle du Petit-Bourbon, qu'il partage avec les Comédiens Italiens. Il trouvera en eux une inépuisable source d'inspiration. La Troupe prend le nom de "Troupe de Monsieur", frère du Roi.  

Vient alors le temps des succès avec, notamment, Les Précieuses ridicules en 1659 et L'École des femmes en 1662. Mais immédiatement débutent les polémiques et les conflits avec ceux que Boileau nommera les "mille esprits jaloux": pédants, soutenus par le célèbre Chapelain, partisans de Corneille qui le jugent attaqué, comédiens rivaux de l'Hôtel de Bourgogne, avec, à leur tête, l'acteur Montfleury... sans oublier un bon nombre de "Précieuses" et de "petits marquis...

Les attaques vont bon train, renforcées par le mariage, en 1662, avec Armande Béjart , sœur de Madeleine selon l'acte notarié, fille de celle qui fut longtemps la compagne de Molière, selon les ennemis de celui-ci. Elle a vingt ans de moins que lui... on imagine aisément les commérages ! 

Molière n'en connaît pas moins la gloire, en jouant pour les Grands, pour la Cour, à la demande du Roi qui le pensionne . Paradoxe que cette gloire éclatante qui se heurte à d'incessants obstacles... comme pour mieux s'affirmer ! Dans ses "placets" au Roi, Molière en appelle à son puissant protecteur, mais il ne renie rien de sa liberté d'auteur, "le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant." 

N. Mignard, "Molière dans le rôle de César", vers 1650

Pour en savoir plus sur la vie de Molière : un site très complet

Le contexte 

L'image traditionnelle des femmes

Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux, genres littéraires hérités du moyen-âge : l’on s’y moque des femmes et de leurs multiples défauts, et des maris trompés. Cela reflète une société où la femme est le jouet de l’homme . De plus pour l’Église, depuis le péché d’Ève, la femme est un objet de tentation et elle est vouée à la perfidie. 

La violence d'n mari jaloux au moyen-âge

À cette époque,  le mariage est une institution qui ne repose pas sur l’amour mais sur la puissance de l’autorité . Être amoureux ne garantit en rien le mariage car les filles sont livrées aux hommes par des marchés entre les pères de famille. L’épouse n’a que des devoirs : elle tient le ménage et assure la descendance de son mari. Lorsqu’elle est mariée, elle est coupée du monde, son mari en fait ce qu’il veut car elle n’a aucun droit, pas même celui de gérer l’argent de sa dot ou d’éventuels héritages. Mais dans l’ensemble les femmes ne se rebellent pas et acceptent de garder le silence : sans éducation, elles n’ont pas d’autre choix. Parfois même elles sont satisfaites de leur condition car, à l’époque, c’est le mariage ou le couvent .

La  violence d'un mari jaloux

Les hommes, eux, pensent qu’il est bénéfique d’épouser de jeunes filles naïves : ils auront plus facilement de l’autorité sur elles. Ainsi les couvents se chargent de les rendre les plus innocentes possible. Au moment de leur mariage, elles savent le plus souvent à peine lire et écrire ; de la sorte elles peuvent être soumises et obéissantes à leur mari. Il fait ainsi office de second père, en manifestant sa toute-puissance. C'est cette conception qu'exprime  le personnage d'Arnolphe chez Molière . 

Cependant, malgré une surveillance très présente, l’homme n’est pas à l’abri d’une infidélité de sa femme. Elle cherche parfois la consolation auprès d’hommes plus séduisants. 

A. Bosse, "Conversation de daes en l'absence de leurs maris", XVII° siècle

La Préciosité : une nouvelle image des femmes

Mais, peu à peu intervient une prise de conscience. Au XVIIe siècle, se développe un mouvement de contestation : la Préciosité. Les Précieuses veulent qu’on « donne du prix » à la condition féminine et elles revendiquent l’égalité entre l’homme et la femme. Ce sont des femmes souvent fortunées, parfois veuves, qui, grâce à leur situation, sont libres et, surtout, montrent qu’elles sont autonomes et indépendantes.

D'après Abraham Bosse, Conversation de dames en l'absence de leurs maris : le dîner , XVII° siècle

Pour en savoir plus sur la Préciosité

Pour qu’il y ait une égalité parfaite entre l’homme et la femme, cette dernière doit être instruite. Elles réclament donc le droit de recevoir une véritable éducation. Elles-mêmes instruites, les Précieuses tiennent salon dans les "ruelles". Elles y lisent les romans à la mode, y reçoivent de "beaux esprits", conversent autour de leur sujet favori, l'amour.

Le théâtre au XVII° siècle

Dans quels théâtres se jouent les pièces ? Quelles sont les conditions des représentations ? À quelles règles obéit le théâtre classique ? En quoi consiste l'idéal de "l'honnête homme" ? Autant d'éléments qui permettent de mieux comprendre la comédie de Molière.

Pour répondre à ces questions : cliquer sur l'image

introduction dissertation l'ecole des femmes

La structure de L'École des femmes

Un quiproquo : le double lieu

L’existence d’un double lieu est mentionné par Arnolphe dans la scène d’exposition, quand il explique à Chrysalde : « [… comme ma demeure /  À  cent sortes de monde est ouverte à toute heure, / Je l’ai mise à l’écart, comme il faut tout prévoir, / En cette autre maison où nul ne me vient voir. » (vers 143-146) Il s’agit là de la précaution prise par Arnolphe pour isoler Agnès de tout contact social, qui révèle déjà l’abus d’autorité sur la jeune fille, quasiment séquestrée.

Christian Bérard, décor de "L'Ecole des Femmes", mise en scène de L. Jouvet, 1936

Décor créé par Christian Bérard pour la mise en scène de Louis Jouvet au théâtre de l'Athénée, en 1936

Pour lire L'École des femme s

Ce double lieu, associé au double nom du personnage, est la source du quiproquo sur lequel est fondée l’intrigue de la pièce. Là encore, la scène d’exposition nous apporte l’information. Chrysalde utilise le nom d’Arnolphe : « il me vient à la bouche, / Et jamais je ne songe à Monsieur de la Souche », le nouveau « nom de seigneurie » adopté par Arnolphe. Il était, en effet, fréquent, à cette époque, d’acheter un titre de noblesse, et Arnolphe revendique hautement, auprès de Chrysalde, sa volonté : « Mais enfin de la Souche est le nom que je porte : «  J’y vois de la raison, j’y trouve des appas ; / Et m’appeler de l’autre est ne m’obliger pas. » (vers 184-186)

Tout comme Chrysalde, Horace ne connaît le héros que sous son nom d’Arnolphe , alors que, pour le tuteur de celle qu’il aime, Agnès, « C’est, je crois, de la Zousse ou Source qu’on le nomme : / Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom ; » (Acte I, 4, vers 328-329).​ Il n’apprendra ce double nom qu’à la fin de la pièce (Acte V, scène 7), et comprendra alors son erreur, cause de tant de péripéties.

Les confidences d'Horace

De là vient la structure de l’intrigue, organisée autour de cinq rencontres  : à chaque fois, Horace se confie à Arnolphe, sans la moindre crainte.  

-  Acte I, scène 4  : Il lui confie sa rencontre avec Agnès et son amour naissant. Arnolphe va tirer profit de  cette confidence : il coupe cours à l’amour naissant d’Agnès en lui annonçant son projet de l'épouser et en lui interdisant de revoir le jeune homme. 

- Acte III, scène 4  : Il lui confie la ruse d'Agnès (une lettre avec un naïf aveu d'amour) qui détruit la première "précaution" de celui-ci : l'obliger à renvoyer Horace en lui jetant un « grès ».  

-  Acte IV, scène 6  : Il lui confie son projet de rendez-vous secret dans la chambre d'Agnès. Arnolphe charge alors ses serviteurs de l’en empêcher.  

"L'Ecole des femes", édition de 1719

Illustration pour l'édition de 1719 de L'École des femmes : Agnès entre Arnolphe et Horace.

- Acte V, scène 2  : Horace, qui a déjoué la ruse d'Arnolphe, lui confie son projet d'enlever Agnès et lui demande son aide. Après l'enlèvement, il lui remet Agnès.   

- Acte V, scène 6  : Horace confie à Arnolphe le projet de son père de le marier, et lui demande son aide. Arnolphe fera tout, au contraire, pour en dissuader Oronte. 

Ainsi, chaque "confidence" d'Horace entraîne une "précaution" d'Arnolphe, mais chaque "précaution" se révèle inutile et se retourne contre lui. 

Le comique dans  L'École des femmes

Dans sa Préface, écrite après les critiques adressées à sa pièce, Molière insiste sur son but premier, faire rire le public  : « Bien des gens ont frondé cette comédie ; mais les rieurs ont été pour elle, et tout le mal qu’on en a pu dire n’a pu faire qu’elle n’ait eu un succès dont je me contente. »

Pour provoquer le rire, il dispose d’ un double héritage , venu de l’antiquité romaine, elle-même héritière de la comédie grecque.

     D’un côté, il y a Plaute , qui, après Aristophane,  privilégie les procédés de la farce , jeux cocasses sur les mots, gestes excessifs, jusqu’à la grossièreté parfois. Cette tendance est renforcée, chez Molière, par sa collaboration avec les Comédiens italiens qui mettent en scène la commedia dell’arte.

      De l’autre côté, il y a Térence qui, après Ménandre, veut surtout mettre en évidence le ridicule des caractères et des mœurs  en élaborant des situations plus complexes.

En unissant ces deux tendances, Molière parvient ainsi à toucher aussi bien le public populaire, celui du « parterre », que les spectateurs plus raffinés , même si certains se montrent  choqués par des effets comiques jugés de « bas niveau ». Mais surtout il s’agit pour lui de critiquer les mœurs de ceux qui ne sont guidés que par une obsession, qu’il ridiculise à plaisir, et de dénoncer certains abus de la société de son temps.

L'Ecole des femmes, mise en scène de P. Adrien

Gilles Comode, Patrick Paroux et Joanna Jianoux dans la mise en scène de Philippe Adrien

Le comique de gestes

On reconnaîtra d'abord  le comique né des gestes, des mouvements, des mimiques, explicitement signalés dans les didascalies . Héritage de la commedia dell'arte, il se manifeste à travers le jeu bouffon des deux serviteurs, Georgette et Alain. C'est notamment le cas des bousculades entre eux, et des coups reçus à l’acte I, scène 2, qui suscitent chez eux une véritable terreur face à leur maître. On note aussi le comique de répétition, comme le chapeau ôté de la tête d'Alain trois fois dans cette scène, ou la répétition du rejet d’Horace à la scène 4 de l’acte IV.

Les révérences d'Agnès

Les révérences d'Agnès

Il faut aussi  imaginer les gestes et les mouvements nés du texte, et que l'acteur, guidé par son metteur en scène, va créer librement . C'est notamment le cas pour les deux protagonistes par exemple pour la gestuelle dans le récit d’Agnès (Acte II, 5) avec les révérences répétées de celle-ci pour mimer la rencontre. Pour Arnolphe, on peut imaginer à l’acte I, scène 4, ou à l’acte III, scène 4, après qu'Horace lui a lu la lettre d'Agnès, les mimiques suggérées par les apartés, ou sa toux forcée :

"ARNOLPHE,  à part. - Hon ! chienne ! 

HORACE. - Qu'avez-vous ?

ARNOLPHE. - Moi ? rien ; c'est que je tousse."

Le comique de mots

On retrouve les personnages comiques chers à Molière : le valet, ici doublé du paysan. Ces rôles lui permettent de jouer sur les accents, le patois, les fautes de langue , tels "les biaux messieurs" dont parle Georgette. 

Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par  le "bon mot" d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : "si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille". 

Mise en scène de L'École des femmes  par Didier Bezace, 2001

Pour découvrir le comique

Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. Enfin Molière ne recule pas devant l’équivoque , avec la répétition du « le… », qui laisse le spectateur – et Arnolphe – imaginer un geste à connotation sexuelle.  

Le comique de caractère

Le comique de caractère naît toujours d' un décalage par rapport à la norme sociale . Chez Arnolphe, l'obsession de ne pas être "cocu" tourne à la monomanie , et le rend ridicule, par exemple quand il tombe dans l'excès en parodiant le tragique (III, 5). Quant à Agnès, sa naïveté est tellement exagérée qu'elle fait sourire, notamment quand elle fait le récit de sa rencontre avec Horace, ou qu'elle prend au sens premier  le discours de la vieille entremetteuse.  

Le comique de situation

Le comique de situation est la base même de l’intrigue de la pièce, avec les confidences d'Horace sur ses projets , dues au quiproquo sur son double nom. Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. Mais il est obligé de garder le silence, face à Horace.  Le public, complice, rit alors des apartés , par exemple " Ah! je crève..." quand il écoute le portrait fait de lui (I, 4), ou apprend la ruse d'Agnès (III, 4), et du ton tragique qu'il adopte alors. Il en va de même face à Agnès avec le rôle des apartés quand il écoute le récit de la rencontre d'Horace et l'éloge du jeune homme.  

Deux caractères comiques

Mais Molière s'écarte de la farce par un emploi du comique plus original : il le fait intervenir au moment où la tension dramatique pourrait rendre la situation des personnages pathétique, ou bien quand le conflit s'intensifie. Faire rire est donc le moyen de créer un mouvement de bascule , en ramenant le public vers ce qui n'est, après tout, que du théâtre, fiction, illusion... Il enrichit ainsi la comédie , tout en donnant aux metteurs en scène une totale liberté d'interprétation . Certains choisiront d'accentuer le poids du comique, d'autres, au contraire, suivront le sentiment de Musset qui déclare à propos de Molière, comme le remarque Musset en 1840 dans son poème "Une soirée perdue" : "Cette mâle gaieté, si triste et si profonde

/  Que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer."

Le dénouement de  L'École des femmes

Le dénouement classique doit répondre à trois "règles" . Il doit être  complet  : le plus souvent, il réunit sur scène tous les personnages, comme dans cette pièce ; il doit être rapide ; enfin,  il doit être  nécessaire , c’est-à-dire satisfaire la logique de l'intrigue, mais aussi la morale. Mais que penser de l’arrivée du père d'Agnès en compagnie de celui d’Horace ? Est-elle vraisemblable ?

Pour découvrir le dénouement

Le dénouement  avec Michel Galabru

Les caractéristiques du dénouement

Molière réalise  un dénouement rapide : trois scènes suffiront, dont la scène 8, très brève, pour dénouer l'intrigue. Elle reposait sur le quiproquo que l'on retrouve au début de la scène 7 : Arnolphe, à qui Horace a demandé son aide pour empêcher son père de le marier, se retourne contre lui, à sa grande surprise : "Ah ! traître !". Or, il suffira d'une phrase de Chrysalde, "C'est Monsieur de la Souche, on vous l'a déjà dit", pour qu'Horace comprenne le machiavélisme d'Arnolphe et sa propre erreur. Tous les personnages sont alors présents sur scène pour assister à sa "chute" et à son humiliation, le dénouement est donc bien complet.

Molière recourt à la technique du « deus ex machina », héritée de la comédie antique . Un personnage, souvent un dieu ou un envoyé des dieux, descendait d'une "machine" sur scène, et venait tout arranger en révélant la vérité : une naissance secrète, un enfant enlevé... Or, ce procédé n'est guère vraisemblable , car tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! Pour échapper à ce reproche, Molière prend donc soin d’annoncer ce retour, dès la scène 4 de l'acte I : on y apprend l’arrivée prochaine du père d'Horace accompagné d’un « seigneur Enrique », mais Horace déclarait alors : "La raison ne m'en est pas connue". Elle est précisée à la scène 6 de l'acte V, qui se présente comme l'ultime péripétie : "il m'a marié sans m'en récrire rien" avec la "fille unique" d'Enrique, déclare Horace. Pourtant au moment même où il veut « respecter la vraisemblance », Molière s’amuse à subvertir cette exigence, en renforçant l’invraisemblance du double retour par des répliques symétriques, des distiques (2 vers), dans lesquels Oronte et Chrysalde enchaînent les explications en se faisant écho. Si l'on imagine que la mise en scène place Arnolphe entre eux deux, cela ne peut que produire un effet comique qui achève de détruire toute illusion de vérité. 

Ainsi la vérité sur la naissance d'Agnès produit un retournement de situation brutal, un coup de théâtre . Face à cette découverte, Arnolphe pousse un dernier cri, "Oh!", et la didascalie précise " ne pouvant parler ". S'agit-il d'un cri de colère, ou d'un constat d'échec, souligné par la réplique précédente de Chrysalde qui le réduit au silence ? Pour le spectateur, c'est, en tout cas, une satisfaction de voir les excès d'Arnolphe ainsi punis, la morale est sauve . 

Le triomphe de l'amour : Agnès et Horace réunis

La leçon donnée par Molière

Bien sûr, le but de Molière est d'abord de faire rire : il reprend pour cela  un des thèmes favoris de la farce, le mari trompé et l'inépuisable ruse féminine, et un personnage de la commedia dell’arte, l’amoureux étourdi . Mais, à son époque, les goûts ont évolué sous l'influence de la Préciosité et de son intérêt pour les péripéties amoureuses. De plus, il considère que toute comédie doit aussi "instruire" le public.

"L'Ecole des femmes" : le triomphe de l'amour

       Ainsi, sa pièce est surtout un plaidoyer en faveur de l'amour . Il a donné à son Horace une dimension que n'avaient pas les jeunes amoureux de la commedia dell'arte : il n'est plus seulement un jeune homme séduit par la beauté physique, et un peu écervelé, mais celui qui, touché par Agnès, l'initie au bonheur d'aimer. De même, Agnès ne reste par longtemps la jeune fille sotte du premier acte : elle devient très vite une femme prête à se battre pour défendre son amour. À plusieurs reprises dans la pièce, Molière a insisté sur le fait que l'amour possède une réelle puissance : « l’amour est un grand maître », c'est bien lui qui fait évoluer Agnès. 

Mais le dénouement lui donne une force supplémentaire, car il a eu la puissance de pousser les jeunes gens l'un vers l'autre, alors même que leurs pères les avaient promis l'un à l'autre. Il devient donc un "surprenant mystère", capable de créer en un être l'instinct d'aimer ce qui, précisément, lui est destiné : "Le hasard en ces lieux avait prémédité, / Ce que votre sagesse avait prémédité." (vers 1766-1767)  

       Sa comédie est également  un plaidoyer en faveur de la nature . Il y critique l'éducation donnée aux filles dans les couvents, qui leur cache les réalités naturelles de la vie. Elles vivent ainsi dans un monde d'illusions, où tout ce qui est naturel est présenté comme un "péché". La dernière phrase de Chrysalde, "rendre grâce au Ciel qui fait tout pour le mieux", est une façon d'affirmer que l'amour n'est pas blâmable. Il reproche aussi aux conventions sociales de contraindre la nature, qui pousse la jeunesse vers la jeunesse. Les mariages arrangés vont contre cet instinct naturel , et contre la volonté des jeunes gens, et sont finalement causes d'adultère et de malheur pour les familles. 

Molière considère donc que la plus grande règle est de suivre une morale naturelle, celle qui préserve la vérité des cœurs, sans tomber dans l'excès d'une passion obsessionnelle , telle la peur d'être trompé chez Arnolphe, et en respectant la dignité et la liberté d'autrui , tel Horace qui ne profite pas de la naïveté d'Agnès.​

Mise en scène de Robert Manuel, 1995 : Emmanuelle Livry et Michel Galabru

La naissance de l'amour

L’acte I a présenté Agnès , sans qu’elle ne paraisse en scène.  Son « innocence »  a été soulignée par Arnolphe, ainsi que son ignorance : « la rendre idiote autant qu’il se pourrait ». La scène 5 de l’acte II confirme cette présentation à travers son peu de conversation, par l’aveu naïf de sa rencontre avec Horace, et la façon dont elle s’est fait duper par l’entremetteuse. 

L'évolution d'Agnès

La naïveté d'Agnès

Cependant la fin de la scène montre déjà un éveil du sentiment amoureux , qu’elle ne sait pas encore définir : «  […] là-dedans remue / Certain je ne sais quoi dont je suis toute émue. » (v. 563-564). Peu à peu, face aux propos d’Arnolphe, elle accède à la conscience de soi. Elle ose d’abord le contredire : « Oh ! point. Il me l’a dit plus de vingt fois à moi » (v. 593). Puis elle met en doute, par ses questions, la parole d’Arnolphe (v. 600 – v. 602). Enfin elle formule un reproche implicite : « Et je ne savais pas encore ces choses-là ». À la fin de la scène 5, on constate donc un début de résistance, encore très timide cependant.

La révolte de l'amour

C’est par Horace que nous apprenons d’abord l’évolution d’Agnès dans les deux actes suivants . La lettre qu’elle a eu l’audace de joindre au « grès » jeté révèle déjà la puissance de l’amour (Acte III, scène 4). La décision qu’elle a été capable de prendre, recevoir Horace dans sa chambre et le cacher à l’arrivée d’Arnolphe (Acte IV, scène 6), confirme le fait qu’elle est devenue capable de lutter pour son amour.

L'acte V la montre pleinement devenue femme . Arnolphe lui-même signale cette évolution dans la scène 4 de cet acte : « Et vous savez donner des rendez-vous la nuit / Et pour suivre un galant vous évader sans bruit. » Mais, en devenant femme, elle a perdu son « innocence », dans le sens étymologique du mot, c’est-à-dire qu’elle a acquis le pouvoir de faire souffrir l’homme , de « faire du mal ». Parallèlement, elle a fait évoluer Arnolphe , qu’elle oblige à un aveu amoureux.  

Agnès dans "L'Ecole des femmes"

Isabelle Adjani dans le rôle d'Agnès

Incapable de créativité dans la parole au début de la pièce, elle peut à présent conduire un raisonnement , en retournant contre Arnolphe ses propres arguments : « J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché / Qu’il se faut marier pour ôter le péché ». De même, elle sait comparer deux conceptions du mariage, vu par Arnolphe (« fâcheux et pénible ») et vu par Horace : « rempli de plaisirs ».   

Elle accède à la conscience , en étant maintenant capable de définir ce qu’elle ressent, et d’affirmer son amour avec force : « Oui, je l’aime ». De ce fait, elle s’affirme elle-même, en répondant point par point à Arnolphe dans la stichomythie. Elle a mesuré son mépris envers elle, et ne se laisse plus humilier . Au rappel grossier du coût de sa nourriture, elle répond à son tour avec mépris : « Non, il vous rendra tout jusques au dernier double. » 

Une mise en scène de la Compagnie Colette  Roumanoff au théâtre Fontaine

Pour mesurer l'évolution d'Agnès, l'œuvre  intégrale

Elle a également pris conscience de son ignorance, due à la volonté d’Arnolphe, et exprime le désir d’apprendre : « Je ne veux plus passer pour sotte si je puis. » Cette affirmation de soi va de pair avec une forme d’égoïsme , nécessaire pour se protéger : ses réponses sont blessantes pour Arnolphe, dont elle rejette les déclarations d’amour.

Elle accède ainsi à la dignité .

Analyse de trois extraits : acte III, scènes 2 et 4 - acte V, scène 4

Acte iii, scène 2 : les devoirs du mariage, (vers 679-728).

INTRODUCTION

Les deux premiers actes ont permis aux spectateurs de découvrir "l'innocence" d'Agnès, soigneusement entretenue par Arnolphe qui a pris cette précaution dans sa peur d'être fait "cocu" par celle qu'il a bien l'intention d'épouser. 

Mais Arnolphe a appris, par les confidences d'Horace, ignorant qu'il se livre précisément au tuteur d'Agnès, comment ce dernier a pu séduire celle-ci. Après le récit naïf de leurs rencontres par Agnès, Arnolphe interdit à la jeune fille de le voir, lui ordonnant de jeter "un grès" par la fenêtre pour le chasser: "Je suis maître, je parle : allez, obéissez." (II, 5).

À l'acte III, il lui annonce qu'il est lui-même son futur époux. 

Quelles conceptions du mariage le discours d'Arnolphe développe-t-il ?

introduction dissertation l'ecole des femmes

Frontispice de L'École des femmes , édition de 1663

Pour lire l'extrait

LE PORTRAIT D'ARNOLPHE

Dans les actes précédents, Arnolphe s'était déjà montré vicieux dans son désir de mettre une si jeune fille dans son lit, machiavélique dans tous les calculs qu'il fait pour écarter son rival, et ridicule dans son obsession du cocuage et ses réactions excessives.

L'Ecole des femmes, III, 2 : mise en scène de J. Lassalle

Ici éclate  son mépris pour Agnès . Il est enfermé dans  l'orgueil de sa propre supériorité  comme en témoigne le ton solennel adopté au début du texte, avec "bénir l'heur de votre destinée", comme si cet union se faisait avec un dieu qui daignait s'abaisser à épouser une simple mortelle, ou "nœud glorieux" avec la diérèse qui renforce l'adjectif. Il la rabaisse totalement, par un lexique péjoratif pour son origine sociale : "bassesse", "le peu que vous étiez", "vil état de pauvre villageoise". 

Cela révèle aussi  son égoïsme . À travers la façon dont il présente ce mariage, on comprend qu'en réalité la condition sociale d'Agnès est pour lui un avantage car il pourra mieux la dominer grâce à la reconnaissance qu'elle lui devra : "admirer ma bonté", "l'honneur qu'il vous veut faire", à mériter l'état où je vous aurai mise". 

En même temps, il développe  un éloge de sa propre personne pour lui montrer à quel point il lui fait une faveur en l'épousant , mais sans penser un seul instant aux sentiments de la jeune fille. Il ne l'épouse en fait que pour lui : "jouir de la couche et des embrassements..." (vers 685-688) 

Son aspect odieux est manifeste dans ce passage. 

Agnès et Arnolphe dans une mise en scène de J. Lassalle à la Comédie française

L'IMAGE DU MARIAGE

Parallèlement Arnolphe se livre à  une violente critique des femmes . Dans le mariage vu par Arnolphe, il n'existe aucune confiance entre les époux puisque la femme est, par nature, un être corrompu qui ne pense qu'à "être libertine et prendre du bon temps". De plus, la société du XVII° siècle ayant vu les Précieuses revendiquer leur indépendance, il fait un portrait péjoratif de ces "femmes d'aujourd'hui qualifiées de "coquettes vilaines", et de leurs "fredaines", c'est-à-dire leurs aventures amoureuses avec les "jeunes blondins". 

Le terme "mariage" est amplifié par la diérèse (vers 695) et associé à "d'austères devoirs", repris au vers 714 : "Son devoir aussitôt est de baisser les yeux".  Le mariage n'est donc qu'un ensemble de contraintes pour l'épouse . Pour appuyer cette conception, Arnolphe fait appel à l'éducation religieuse reçue par Agnès au couvent. Les jeunes séducteurs deviennent donc des incarnations du "malin" (du diable) et manquer à un "devoir" est un péché, qui sera puni comme tel : une vision de l'Enfer destinée à faire peur à la future épouse (vers 727-728) est alors dépeinte.

Tout le discours vise à  rabaisser la femme à l'état d'esclave , comme le montrent les négations : "Votre sexe n'est là que..." ; elle est réduite à l'état de "moitié". On notera  le ridicule des arguments  : en quoi la "barbe" serait-elle un signe de supériorité ? L'absurdité du raisonnement mathématique ressort : "Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité", avec la fausse symétrie de "l'une" et "l'autre".  Une série d'exemples soutient cette argumentation, en jouant sur une triple gradation. La  première porte sur les hiérarchies évoquées (v. 705-708), et est elle-même inférieure à une deuxième gradation : l'énumération des qualités exigées de la femme, avec le renchérissement des "et" (v. 709-711). Arrive alors la troisième gradation, qui définit le rôle de l'époux tout-puissant : "son mari, son chef, son seigneur et son maître". 

Le mariage vu par Arnolphe

CONCLUSION 

Ce texte dépeint  une réalité sociale du XVII° siècle : la femme mariée est juridiquement mineure , dépendante en tout du conjoint, et, à sa mort, de son fils aîné.

Et cette conception est soutenue par l'Église , à partir des épîtres de Saint-Paul : pour lui la femme pécheresse est un "cloaque". C'est ainsi que l'Église éduque ainsi les filles dans les couvents. Donc, en ridiculisant cette conception, c'est aussi l'Église que Molière attaque. Il va ainsi se faire ses premiers ennemis, les "dévots", alors puissants. 

Molière se fait ici le défenseur de l'égalité des sexes , conception très moderne, puisqu'elle est encore loin d'être réalisée au XXI° siècle.

Acte III, scène 4 : L'école de l'amour

(vers 844-947).

Après les confidences d’Horace, Arnolphe a appris d’Agnès elle-même, encore tout à fait innocente, sa rencontre avec lui et son amour naissant. Il interdit alors à la jeune fille de le voir, lui ordonnant de jeter « un grès par la fenêtre » pour le chasser, et lui annonce que lui-même va l’épouser : « Je suis maître, je parle : allez, obéissez. » (II, 5) Puis il lui annonce, dans la scène 2 de l’acte III, qu’il est lui-même son futur époux, en la félicitant de son obéissance. Mais, à la scène 4, Horace arrive. 

En quoi cette scène constitue-t-elle un tournant dans l’intrigue ?

LA PRÉCAUTION INUTILE

Après de brèves salutations, des vers 844 à 852, le passage, qui répond à l’interrogation d’Arnolphe, est construit en deux temps, inverses , le triomphe d’Arnolphe face aux échecs d’Horace (vers 852-895) et son dépit en apprenant la ruse d’Agnès (vers 896-947), introduits par le connecteur d’opposition « Mais ».   

Déjà sa volonté d’abréger les salutations révèle sa joie, son impatience, son désir de savourer le triomphe dont il est certain . En même temps le terme qu’il choisit, « vos amourettes », qui diminue la valeur accordée à l’amour, montre le peu de prix qu’il accorde à ce sentiment. Il se réjouit donc par avance de l’échec de son rival : « Oh ! oh ! comment cela ? » en réponse au mot « malheur » employé par Horace, est en fait un cri de triomphe ;  « La porte au nez », répété en écho à la phrase d’Horace, montre qu’il est plein d’enthousiasme en entendant Horace lui raconter la façon dont ses ordres ont été bien exécutés. 

1er temps de la rencontre : la joie d'Arnolphe, par la Compagnie Jean Thomas, Avignon

L'Ecole des femmes, III, 4 : la joie d'Arnolphe

Mais, en même temps, Arnolphe est obligé d’être hypocrite en continuant à feindre d’être l’ami d’Horac e. Il joue l’ignorant par ses questions : « D’où diantre ! a-t-il sitôt appris cette aventure? » (v. 864), « Ils n’ont donc point ouvert ? » (v. 876), « Comment, d’un grès ? » (v. 880). Il accentue aussi l’intérêt qu’il porte à cette aventure amoureuse, en faisant semblant de le plaindre : « Quel malheur ! » (v. 862), « je trouve fâcheux l’état où je vous vois » (v. 883) accentué par « Certes j’en suis fâché pour vous, je vous proteste » (v. 885). Il joue même à le consoler, en feignant d’entrer dans son camp, de lui apporter son soutien : « de vous raccrocher vous trouverez moyen » (v. 887), « Cela vous est facile » (v. 890). Une étape a donc été franchie : Arnolphe ne se contente plus de recevoir des confidences, il savoure l’effet de son plan. ​

Puis Horace crée un effet d’attente, par le connecteur d’opposition « Mais », et la reprise du verbe : « ce qui m’a surpris », « va vous surprendre » (v. 896). On peut imaginer le changement de visage d’ Arnolphe, inquiet , mais qui devra attendre le vers 915 pour savoir quel est cet « incident ».

Ecole des femmes, III, 4 : le dépit d'Arnolphe

On peut ensuite imaginer  ses réactions de dépit et de colère  par la série de questions à la fin de la tirade d’Horace, avec la reprise du même verbe (« n’êtes-vous pas surpris? ») et l’interjection « Euh! » (v. 923) qui marque sa surprise devant le silence d’Arnolphe, obligé de se contraindre. Horace renforce ce sentiments par ses impératifs insistants, « Dites », « Riez-en donc un peu » (v. 926), que souligne la didascalie, répétée à cause de l’insistance d’Horace : «  un ris forcé  » , puisqu’il est obligé de rire pour ne pas éveiller les soupçons d’Horace. D’ailleurs l’aparté d’Arnolphe, avec son insulte à Agnès, « friponne », révèle sa colère.

2ème temps de la rencontre : le dépit et la colère d'Arnolphe

Enfin, il est obligé d’entendre sa propre critique  et de supporter les éclats de rire d’Horace qui le peint comme un homme ridicule avec ses précautions inutiles : « mon jaloux », « cet homme gendarmé ».

Le comique de cette scène vient donc de l'inversion de situation au cours du dialogue. Le public rit du dépit d’Arnolphe qui ne peut apparaître que comme une juste punition d’avoir voulu « tenir dans l’ignorance extrême » (v. 933) Agnès, ce qui est d’ailleurs confirmé par l’aparté d’Arnolphe : « Contre mon dessein l’art [de l'écriture] t[e] fut découvert. » (v. 946).

LA PUISSANCE DE L'AMOUR

Jusqu’à présent Horace faisait surtout l’éloge de la beauté d’Agnès, qui avait été présentée comme naïve et innocence, image que ses réactions face à Arnolphe avaient confirmée. Or, ici le discours d’Horace a évolué.

Certes il évoque toujours Agnès comme « cette jeune beauté » et parle de « sa simplicité », mais on le sent sincèrement touché par la sincérité d’Agnès : « Tout ce que son cœur sent, sa main a su l’y mettre » (v. 941), « la pure nature » (v. 944). L’éloge éclate pleinement dans l’énumération des vers 942-943. La lecture de la lettre révèle en effet l’habileté de la phrase qui a accompagné le « grès », avec son double sens : « je sais tous vos discours » se comprend, pour Arnolphe, comme « j’ai compris qu’ils étaient mensongers », mais, pour Agnès, cela signifie « je crois », et, bien sûr, « voilà ma réponse » n’est pas « le grès » mais la lettre. 

Le public ne peut que se placer dans le camp de ces deux jeunes amoureux, touchants par leur vérité . ​

La lettre d'Agnès à Horace

Je veux vous écrire, et je suis bien en peine par où je m’y prendrai. J’ai des pensées que je désirerais que vous sussiez ; mais je ne sais comment faire pour vous les dire, et je me défie de mes paroles. Comme je commence à connaître qu’on m’a toujours tenue dans l’ignorance, j’ai peur de mettre quelque chose, qui ne soit pas bien, et d’en dire plus que je ne devrais. En vérité je ne sais ce que vous m’avez fait ; mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu’on me fait faire contre vous, que j’aurai toutes les peines du monde à me passer de vous, et que je serais bien aise d’être à vous. Peut-être qu’il y a du mal à dire cela, mais enfin je ne puis m’empêcher de le dire, et je voudrais que cela se pût faire, sans qu’il y en eût. On me dit fort, que tous les jeunes hommes sont des trompeurs, qu’il ne les faut point écouter, et que tout ce que vous me dites n’est que pour m’abuser ; mais je vous assure que je n’ai pu encore me figurer cela de vous, et je suis si touchée de vos paroles, que je ne saurais croire qu’elles soient menteuses. Dites-moi franchement ce qui en est : car enfin, comme je suis sans malice, vous auriez le plus grand tort du monde, si vous me trompiez. Et je pense que j’en mourrais de déplaisir. 

Dans un second temps, Molière profite de cette scène pour se livrer à un éloge de l’amour . Il s’ouvre par une formule empruntée à l’auteur tragique Corneille : « l’amour est un grand maître » (v. 900), repris par la comparaison à « des miracles ». Ainsi les termes sont choisis pour donner l’impression d’ un effet magique , tels les verbes  « surprendre » ou « admirer », plusieurs fois répétés. De même le mot « flammes », banal dans le vocabulaire amoureux du XVII° siècle, prend ici une autre valeur, celle du feu de l’alchimiste qui transforme le plomb en or : l’amour a transformé l’Agnès naïve, un peu sotte même, en une Agnès fine . Cet éloge est soutenu par une série d’antithèses, qui montre la puissance de ce sentiment sur les traits de caractère : vers 906-907. 

Une telle insistance montre bien qu’il s’agit là du message inscrit dans le titre même de la pièce : dans cette « école », c’est l’amour qui joue le rôle du maître , et nul ne peut lutter contre lui, selon Molière. 

Saint-Aubin, "Le triomphe de l'amour sur tous les dieux", 1752

Gabriel-Jacques de Saint-Aubin,  Le Triomphe de l'amour sur tous les dieux,  1752. Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Rouen

Dans l’acte III, Agnès ne parle que dans la scène 2, et il ne s’agit même pas d’une parole personnelle, puisqu’elle ne fait que lire "Les Maximes du mariage". Cependant, elle ne cesse d’être présente à travers les monologues d’Arnolphe et le récit d’Horace : le public mesure l’importance de l'évolution de la jeune fille , et cette scène constitue bien un tournant dans l’intrigue. 

Molière fait ici  un plaidoyer en faveur de la sincérité du cœur, de la vérité des sentiments , que l’on retrouve dans toutes ses pièces de théâtre. Toutes révèlent, en effet, ses combats contre les hypocrites, contre tous ceux qui affectent des manières artificielles.

Acte V, scène 4 : Le triomphe de l'amour

Malgré les confidences successives d’Horace, toutes les précautions d’Arnolphe pour l’écarter d’Agnès, qu’il veut épouser lui-même, ont échoué. Horace a même réussi à enlever la jeune fille. Mais, toujours confiant en l’amitié d’Arnolphe, il lui confie Agnès. Arnolphe, « le nez dans son manteau » pour qu’Agnès ne le reconnaisse pas, l’entraîne.

Quelle évolution psychologique des personnages cette scène révèle-t-elle ? 

UNE SCÈNE DE CONFLIT

Le conflit , qui éclate dès qu’Agnès reconnaît Arnolphe, va croissant jusqu’à la menace physique . Mais la réaction soumise d’Agnès, au vers 1568, inverse la situation, en contraignant Arnolphe à changer de ton.  

Le ton d’Arnolphe révèle, au début, une véritable indignation face à la fuite d’Agnès avec Horace . On relève dans ses répliques toutes les caractéristiques du registre polémique , à commencer par un lexique péjoratif, notamment les nombreuses insultes envers Agnès (« friponne », « coquine », « impertinente »), les jurons (« Tudieu ! « , « diantre ! », « Peste ! »), et jusqu’à une comparaison animale qui fait d’elle l’image du démon : « petit serpent que j’ai réchauffé dans mon sein ». Cela est renforcé par la modalité exclamative, avec les interjections, telles le « Ah ! », fréquent, qui ponctuent toute la première tirade. Les questions révèlent la blessure d’Arnolphe, et son ironie est très amère : « Le deviez-vous aimer, impertinente ? » (v. 1023) ou aux vers 1530-1531. Enfin l’on reconnaît la stichomythie , quand, sous l’effet de la colère, les personnages se répondent mot par mot, par exemple des vers 1520 à 1533. 

Acte III, scène 3 : Horace confie Agnès à Arnolphe

L'Ecole des femmes, acte V, scène 3

Arnolphe semble découvrir une nouvelle Agnès , qui représente précisément ce qu’il affirmait détester au Ier acte : « Voyez comme raisonne et répond la vilaine! / Peste! une précieuse en dirait-elle plus ? » (v. 1541-1542)

Les reproches adressés à Agnès viennent surtout de sa jalousie , car il a été obligé d’écouter les paroles amoureuses échangées par les deux jeunes gens : « Tudieu comme avec lui votre langue cajole ! »(v. 1496). Ainsi il lui reproche son inconduite, un manque de morale : « des rendez-vous la nuit », « vous évader sans bruit », « Suivre un galant n’est pas une action infâme ? ». Mais derrière cette jalousie, on sent la possessivité d’Arnolphe, son égoïsme profond, et son orgueil blessé , qui le conduisent jusqu’à la menace de violence : « une gourmade », « quelques coups de poing » (v. 1564-1567). À cela s’ajoute le reproche le plus odieux, celui d’ingratitude : « Malgré tous mes bienfaits former un tel dessein ! » (v. 1502) De façon grossière, il lui rappelle les dépenses faites pour elle, « les obligations », « les soins d’élever [son] enfance ». Ce conflit prouve qu’ Arnolphe reste incapable de comprendre les effets d’un amour sincère  : « Il faut qu’on vous ait mise à quelque bonne école. / Qui diantre tout d’un coup vous en a tant appris ? » (v. 1497-1498).   

Effectivement, on constate une réelle évolution d’Agnès depuis l’acte II : elle se révolte contre Arnolphe. On observe d’abord son aptitude nouvelle à raisonner , soulignée par Arnolphe. Ainsi elle retourne contre Arnolphe ses propres arguments : « J’ai suivi vos leçons… » (v. 1510-1511) ; elle est capable de comparer deux conceptions du mariage, celle d’Horace et celle d’Arnolphe aux vers 1514-1519 ; enfin elle peut se juger elle-même, en prenant conscience de son ignorance aux vers 1554-1559. De plus, alors qu’elle n’était même pas capable d’identifier ce sentiment dans l’acte I, elle ose à présent affirmer son amour pour Horace : « Oui, je l’aime ». Par cette affirmation de son droit à aimer  (« Et pourquoi, s’il est vrai, ne le dirais-je pas ? » au vers 1522), elle reconquiert la dignité que lui refusait Arnolphe , et devient capable de distinguer le juste de l’injuste.    

Capucine Ackermann dans le rôle d'Agnès

La révolte d'Agnès face à Arnolphe

ARNOLPHE AMOUREUX

Découvrons-nous un nouvel Arnolphe ?   C’est dans le monologue de la fin de l’acte III, après avoir découvert la lettre écrite par Agnès à Horace que, pour la première fois, Arnolphe déclarait : « Et cependant je l’aime » (v. 998). Mais c’est uniquement ici qu’il évoque cet amour, et on le sent blessé et amer  : « Je m’y suis efforcé de toute ma puissance ; / Mais les soins que j’ai pris, je les perdus tous. » (v. 1537-1538) Il semble alors enfin comprendre ce que lui expliquait Horace : « Chose étrange d’aimer » (v. 1572) Il en arrive ainsi à supplier Agnès (« aime-moi ») en se lançant dans un long discours où il renonce à tout ce en quoi il croyait, à commencer par la soumission qu’il exigeait : « Tout comme tu voudras tu pourras te conduire » (v. 1596). 

Mais le spectateur peut-il croire en la sincérité de ce nouvel Arnolphe ? Difficilement, en raison de la distanciation que Molière prend soin de maintenir.

        La distanciation est également due aux effets comiques  produits par une gestuelle que la didascalie, «  Il fait un soupir », permet d’imaginer : Arnolphe imite tous les gestes des galants, mais jusqu’à la caricature . Ajoutons- y un lexique qui, en mêlant le langage précieux (« traîtresse », « regard mourant », « soupir amoureux », « cruelle », « te prouver ma flamme »…) au langage familier (« mon pauvre petit bec », « ce morveux »,  » je te bouchonnerai »), rend cette éloquence totalement ridicule . Les interrogations oratoires à la fin de sa tirade tombent dans un excès tel que ce discours amoureux devient une caricature : « Veux-tu que je m’arrache un côté de cheveux ? »   

La tentative du héros pour se hausser à la noblesse tragique, pour recourir au pathétique afin de toucher Agnès, ne sert en fait qu’à le transformer en un prétendant ridicule .    

introduction dissertation l'ecole des femmes

        Arnolphe, en effet, n’a pas vraiment changé , comme le montre l’encadrement de son discours. Il commence par une longue tirade dans laquelle il continue à exprimer son mépris pour les femmes , à travers un long portrait où il énumère les défauts (vers 1574-1579) de celles qu’il désigne péjorativement par « ces animaux-là ». Il est ponctué d’un aparté, « Jusqu’où la passion peut-elle faire aller ? », qui, plus que de l’étonnement face à son propre comportement, peut laisser supposer que tout ce discours n’est qu’une manœuvre de plus pour conserver Agnès en triomphant de ce rival auquel il ne cesse de se comparer : « tu seras cent fois plus heureuse avec moi » (v. 1591).   

S’agit-il alors d’amour, ou d’un orgueil qui ne peut supporter la défaite ?    

Arnolphe amoureux

Ainsi, son amour est nettement rejeté par Agnès . Dès le début de la scène, elle lui marque une absolue indifférence : « Quel mal cela vous peut-il faire ? » prouve qu’elle a très bien compris ce qu’est l’amour véritable, et n’a reconnu rien de tel dans les discours d’Arnolphe. Mais cette première réponse peut encore passer pour l’effet de son « innocence ». Elle est déjà nettement moins « innocente » quand elle le brave en le comparant ironiquement à Horace dans les vers 1539-1540. Mais elle ne l’est plus du tout à la fin de la scène, quand elle le rejette avec brutalité. « Innocence » signifie, en effet, « incapable de nuire », or, ici elle le blesse en profondeur, et consciemment.   

Mais le spectateur plaindra-t-il Arnolphe ? Ne reçoit-il pas là le résultat de son monstrueux égoïsme ?   

L'Ecole des femmes, V, 4

Arnolphe aux pieds d'Agnès : l'inversion des pouvoirs

Ce texte met donc en place  une inversion des rôles  : c’est à présent Agnès qui exerce sa domination sur Arnolphe  avec sa maîtrise du langage et une claire conscience de ce qu’elle attend de sa vie future. Elle a conquis son identité de femme, et cette revanche ne peut que réjouir le public. 

Parallèlement la scène produit un basculement du mensonge à la vérité . Agnès avait grandi, en effet, dans un mensonge, l’idée que l’amour était un horrible péché, et Arnolphe aussi avait entretenu l’illusion de ne pas être trompé par une femme « sotte ». À présent la vérité triomphe : l’amour s'affirme pour ce qu’il est, « ce qui fait du plaisir », et l’expression du cœur ; Arnolphe est donc obligé de constater que c’est une « chose étrange d’aimer », acceptant en un éclair de lucidité la leçon que Molière cherche à donner dans sa pièce. 

N’oublions pas que la pièce a été composée l’année même où tant de ses ennemis blâmaient Molière de son mariage avec Armande Béjard, de vingt ans plus jeune que lui. N’est-ce pas là aussi la réponse qu’il leur adresse ?

J'ai un compte, je me connecte !

Pas de compte ? Création gratuite !

Réinitialiser mon mot de passe !

Inscription

Créez un compte pour continuer..

Couverture pour L'École des Femmes

Molière, L’École des Femmes Lecture accompagnée

Le site existe grâce à vous .

⇨ *  Molière, L'École des Femmes 🃏 Acte I (axes de lecture) *

⇨ *  Molière, L'École des Femmes 🎨 Portraits des personnages *

⇨  Molière, L'École des Femmes 📓 Texte intégral au format PDF

⇨ *  Molière, L'École des Femmes 📚 Acte I (PDF) *

⇨ *  Molière, L'École des Femmes 🎧 Acte I (podcast) *

📚 Révise ton bac en podcast ici ! 🎧

Molière, L'École des femmes, I, 1

fra1_1900_00_41C

Sujet d'oral • Explication & entretien

Molière, L'École des femmes , acte I, scène 1

► 1. Lisez le texte à voix haute.

Puis expliquez-le.

Épouser une sotte est pour n'être point sot.

Je crois, en bon chrétien, votre moitié fort sage ;

Mais une femme habile est un mauvais présage ;

Et je sais ce qu'il coûte à de certaines gens

Pour avoir pris les leurs avec trop de talents.

Moi, j'irais me charger d'une spirituelle

Qui ne parlerait rien que cercle 1 et que ruelle 2 ,

Qui de prose et de vers ferait de doux écrits,

Et que visiteraient marquis et beaux esprits,

Tandis que, sous le nom du mari de Madame,

Je serais comme un Saint que pas un ne réclame 3  ?

Non, non, je ne veux point d'un esprit qui soit haut ;

Et femme qui compose en sait plus qu'il ne faut.

Je prétends que la mienne, en clartés 4 peu sublime,

Même ne sache pas ce que c'est qu'une rime ;

Et s'il faut qu'avec elle on joue au corbillon 5

Et qu'on vienne à lui dire à son tour : « Qu'y met-on ? »

Je veux qu'elle réponde : « Une tarte à la crème » ;

En un mot, qu'elle soit d'une ignorance extrême ;

Et c'est assez pour elle, à vous en bien parler,

De savoir prier Dieu, m'aimer, coudre et filer.

Une femme stupide est donc votre marotte 6  ?

Tant, que j'aimerais mieux une laide bien sotte

Qu'une femme fort belle avec beaucoup d'esprit.

Molière, L'École des femmes , acte I, scène 1, 1662.

1. Cercle : réunion mondaine

2. Ruelle : 1. espace entre le lit et le mur – 2. réunion littéraire chez une femme.

3. Personne ne ferait attention à moi (littéralement : « Je serais comme un Saint qui ne guérit de rien et que personne ne prie »).

4. Clartés de l'esprit : ensemble de connaissances, science.

5. Corbillon : jeu de société où, à la phrase « Je vous passe mon corbillon », suivie de la question « Qu'y met-on ? » les joueurs doivent répondre par des mots terminés en -on.

6. Avoir une marotte (au sens fig.) : avoir une obsession, une idée fixe.

► 2. question de grammaire . Vers 87 à 92 : analysez le temps et le mode des verbes conjugués et indiquez-en la valeur.

1. Le texte

Faire une lecture expressive.

Ayez les caractéristiques des deux personnages bien à l'esprit : Arnolphe est un vieux barbon jaloux ; Chrysalde, un ami clairvoyant.

Faites également attention à bien dire les vers :

vous devez faire entendre les 12 syllabes composant chaque alexandrin : pensez à prononcer le e quand il compte dans la mesure du vers, en fin de mot (v. 83 êtr e /v. 86 : « à de certain es gens ») ;

au vers 88, attention à la diérèse (on prononce deux syllabes au lieu d'une) : spi/ri/tu/elle ;

veillez également à bien faire les liaisons (« Épouse r u ne sotte... », « Mai s u ne femme habile es t un mauvais présage », etc.) Notez-les au crayon sur votre texte.

Dégager l'enjeu du texte

L'extrait consiste principalement en une tirade d'Arnolphe : retrouvez-en les deux moments principaux : une critique de femmes d'esprit puis l'éloge de la femme sotte. Montrez comment Chrysalde pousse Arnolphe jusqu'au bout de son raisonnement.

Que cherche Arnolphe en se mariant ? Que redoute-t-il le plus ? Tout au long de votre explication, vous devez vous efforcer de montrer comment cette tirade contribue à faire d'Arnolphe un personnage de comédie.

2. La question de grammaire

Dans cette phrase complexe, faites d'abord un relevé de tous les verbes. Après avoir donné leur mode et leur temps, réfléchissez bien à leur valeur, c'est-à-dire à ce qu'ils expriment.

PRÉSENTATION

1. L'explication de texte

Introduction.

[Présenter le contexte] Avec L'École des femmes , Molière propose sa première « grande comédie » : il y utilise les procédés comiques de la farce mais donne aux personnages une profondeur psychologique nouvelle.

[Situer le texte] Arnolphe, homme déjà âgé, vient d'annoncer à son ami Chrysalde qu'il compte épouser une très jeune fille qu'il a élevée sans instruction, à l'écart du monde, pour la préserver, selon lui, de toute tentation. Chrysalde lui explique qu'il vaut mieux faire confiance à l'intelligence des femmes.

[En dégager l'enjeu] Cet extrait de la scène d'exposition permet de mieux faire connaissance avec Arnolphe, d'appréhender sa vision de l'éducation des femmes, thème majeur de la pièce. Ces quelques vers donnent aussi le ton de la pièce : une comédie qui emprunte à la farce et à la comédie de caractère.

Explication au fil du texte

Une critique des femmes d'esprit (v. 1-13).

« Épouser une sotte est pour n'être point sot » : l'adjectif « sot » a déjà été employé deux fois dans les vers qui précèdent avec le sens de « naïf » : Chrysalde considère comme « sot » de vouloir surveiller une femme, Arnolphe appelle « sots » les maris trop conciliants. Ici l'adjectif est aussi employé avec une autre acception : est « sotte » une femme qui n'a pas eu d'instruction. Le parallélisme crée un effet comique et introduit le thème de l'éducation des femmes.

À la femme sotte s'oppose la femme « habile ». Celle-ci se définit par son esprit (« une spirituelle »), perçu comme un poids par Arnolphe (« me charger »). Le comique de caractère est construit sur la peur qu'a ce vieillard jaloux d'être dominé par une femme éduquée, maîtrisant à la fois « prose » et « vers », mais aussi l'art de plaire par ses « doux écrits ».

Arnolphe craint par-dessus tout d'être cocu. Les mots de « cercle » et surtout de « ruelle » renvoient au monde de la galanterie auxquels font écho les « marquis » et les « beaux esprits » (v. 9). À cette crainte s'ajoute celle du ridicule social : « le mari de Madame », et même de l'effacement complet « un saint que pas un ne réclame ».

Le type interrogatif et l'utilisation du conditionnel (v. 6-11) traduisent chez Arnolphe le refus et l'indignation à l'idée d'une telle situation.

Les deux vers qui concluent sa critique des femmes d'esprit sont explicites. L'adverbe de négation « non », mis en valeur par sa position en début de vers, est répété. Arnolphe passe du conditionnel à l'indicatif, de l'interrogation à l'affirmation : « je ne veux point ». Son choix personnel devient une vérité générale.

L'éloge de la femme sotte (v. 14-21)

Après avoir longuement expliqué ce qu'il ne veut pas, Arnophe fait ensuite à Chrysalde l'éloge de la femme sotte. Sa démonstration reprend les éléments de la critique qui précède : « une rime » fait écho aux « doux écrits ».

Le premier critère d'Arnolphe pour choisir une femme est son ignorance : « même ne sache pas ». Le comique est fondé ici sur l'exagération : « en clartés peu sublime » est une litote .

Arnolphe choisit ensuite un exemple très quotidien, le corbillon, qui montre comme idéal une femme complètement idiote. Le procédé comique est double : le spectateur rit de l'énormité de la situation décrite – une femme suffisamment stupide pour ne pas comprendre la consigne la plus simple. Il rit aussi de la folie d'Arnolphe qui propose cet exemple.

des points en +

Dans La Critique de l'École des femmes , Molière met en scène, pour s'en moquer, les détracteurs de la pièce. Parmi les reproches, il y a celui d'utiliser des mots trop peu littéraires et « tarte à la crème » est cité comme exemple.

Au vers 21, Arnolphe rappelle ensuite les devoirs des jeunes filles au XVII e  siècle : leur éducation les prépare à « savoir prier Dieu, m'aimer, coudre et filer ». En mettant ces mots dans la bouche d'un barbon jaloux et en en dénonçant le ridicule, Molière adopte le point de vue d'un « honnête homme » ennemi des excès qui ne peut souffrir que l'on réduise une femme (« et c'est assez pour elle ») à l'« une ignorance extrême ».

L'épouse idéale selon Arnolphe (v. 22-24)

Par la question qu'il pose, Chrysalde, le personnage qui, dans la pièce, incarne la mesure et le bon sens de l' honnête homme , jette une lumière crue sur le personnage d'Arnolphe. Il le rejette du côté de l'extravagance, à travers le mot « marotte », qui désigne un attribut des bouffons.

La réponse d'Arnolphe confirme cet avis. Il répète sa détestation des femmes instruites , avec deux adverbes d'intensité : « bien sotte » et « beaucoup d'esprit ». Et sa peur du cocuage l'amène à éliminer dans le choix d'une future femme tout jeu de séduction : cette conclusion absurde nourrit le comique de caractère.

[Faire le bilan de l'explication] Dans cet extrait de la scène d'exposition, Molière commence à dessiner le personnage, emprunté au monde de la farce, du vieux barbon jaloux et ridicule qu'est Arnolphe. Il introduit également le thème de l'éducation des femmes, en débat dans la société mondaine de son temps.

[Mettre l'extrait en perspective] Cette comédie en cinq actes et en alexandrins subit des critiques, notamment en raison de cette alliance d'une forme très littéraire avec un contenu parfois proche de la farce. Mais pour Molière, soutenu par Louis XIV, c'est le véritable début d'un succès qui ne s'est jamais démenti.

« Moi, j'irais me charger d'une spirituelle

Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle,

Je serais comme un saint que pas un ne réclame   ? »

Le conditionnel présent permet aussi ici pour Arnolphe d'exprimer son indignation à l'idée d'être marié à une femme instruite.

Les verbes « irais », « parlerait » « ferait » « visiteraient » et « serais » sont au conditionnel présent . Ils expriment un fait hypothétique.

Le verbe « réclame » est au présent de l'indicatif. Il exprime une vérité générale.

Des questions pour l'entretien

Lors de l'entretien, vous devrez présenter une autre œuvre que vous avez lue au cours de l'année et expliquer les raisons de votre choix. L'examinateur vous posera des questions sous forme de relances. Les questions ci-dessous ont été conçues à titre d'exemples.

1 Vous avez choisi pour l'entretien une autre pièce de théâtre : Le Mariage de Figaro , de Beaumarchais. Quels arguments donneriez-vous à un ami pour l'inciter à lire cette œuvre ?

2 Comment expliquez-vous le titre complet de la pièce : La Folle Journée ou le Mariage de Figaro  ?

3 Comment le thème de la condition de la femme y apparaît-il ? Quels rapprochements pourriez-vous faire avec L'École des femmes  ?

Pour lire la suite

Et j'accède à l'ensemble des contenus du site

Et je profite de 2 contenus gratuits

Consulter le journal

La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques trouve sa source dès l’école primaire

Selon un rapport de l’Académie des sciences, publié le 18 juin, la faiblesse de la formation en sciences des enseignants du premier degré peut véhiculer une « image négative » de ces matières « particulièrement chez les filles ».

Par  Jean-Baptiste Jacquin

Temps de Lecture 3 min.

  • Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections
  • Partager sur Twitter
  • Partager sur Messenger
  • Partager sur Facebook
  • Envoyer par e-mail
  • Partager sur Linkedin
  • Copier le lien

Article réservé aux abonnés

Comment faire en sorte que le monde de la recherche tende vers une plus grande parité ? A son tour, l’Académie des sciences s’est posé cette question en créant, en 2022, un groupe de travail, Femmes et sciences. Son rapport, qui mêle constats et recommandations , a été publié le 18 juin.

Le titre de ce document, « Sciences : où sont les femmes ? », n’exagère pas une situation provoquée par une réticence des filles pour les disciplines scientifiques qui trouverait son origine dès l’école primaire. Pour ce groupe de travail, la faiblesse de la formation disciplinaire en sciences des professeurs des écoles est un problème central, au point d’en faire sa recommandation prioritaire parmi les dix-sept formulées.

Alors que quasiment neuf enseignants du premier degré sur dix sont des femmes, ce manque d’aisance dans les domaines scientifiques risque de transmettre une « image négative » de la matière, « tout particulièrement aux filles » , lit-on dans ce rapport. Cette méfiance à l’égard des sciences s’aggrave au cours des années de collège et de lycée, et se traduit notamment par un manque de confiance en soi, notamment en mathématiques, plus prononcé chez les filles.

introduction dissertation l'ecole des femmes

En classe de 6 e , si 60,2 % des filles disent être « d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec la proposition « je pense avoir réussi le test de mathématiques » , elles ne sont plus que 48,5 % à dire de même en classe de 2 de générale et technologique. Surtout, l’écart avec les garçons se creuse. Ce sentiment de réussite des filles, de 16 points inférieur à celui des garçons à l’entrée au collège, se retrouve 19 points en dessous en classe de 2 de .

introduction dissertation l'ecole des femmes

Il n’est guère étonnant dans ces conditions de voir à quel point les choix de spécialités en classes de 1 re et de terminale sont genrés. Ce phénomène se serait aggravé à l’occasion de la réforme du lycée de 2019. « En 2022, 49 % des filles de terminale générale n’ont choisi aucun enseignement de spécialité scientifique parmi les deux choix possibles [les élèves choisissent trois spécialités en 1 re et en gardent deux en terminale] , contre seulement 28 % des garçons » , note le rapport de l’Académie des sciences. Le collectif Maths et sciences, qui réunit des associations d’enseignants et de chercheurs, évoque, dans une note elle aussi publiée le 18 juin , une « aggravation inédite des inégalités liées au genre » .

Entre 2019 et 2023, les effectifs scientifiques de terminale générale ont chuté de plus de 20 %, avec en outre une moindre proportion d’élèves suivant plusieurs disciplines scientifiques, relève ce collectif. « La part des filles a chuté dans tous les parcours scientifiques, passant de 47,5 % à 38 % pour les élèves scientifiques suivant au moins six heures de maths » , lit-on dans cette note. D’après les chiffres de la rentrée 2023 publiés par le ministère de l’éducation, les choses se sont un peu améliorées par rapport à 2022, mais le déficit reste réel.

Il vous reste 42.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

Comment ne plus voir ce message ?

En cliquant sur «  Continuer à lire ici  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

Y a-t-il d’autres limites ?

Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

Vous ignorez qui est l’autre personne ?

Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe .

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.

Envie de lire la suite ? Les articles du Monde en intégralité à partir de 7,99 €/mois

Envie de lire la suite ? Les articles en intégralité à partir de 7,99 €/mois

Le Monde Jeux

Mots croisés mini

Mots croisés mini

Profitez tout l’été de grilles 5x5 inédites et ludiques, niveau débutant

Mots croisés

Mots croisés

Chaque jour une nouvelle grille de Philippe Dupuis

Mots trouvés

Mots trouvés

10 minutes pour trouver un maximum de mots

Sudoku

Testez votre logique de façon ludique

Le Monde Jeux

Chaque jour de nouveaux jeux et plus de 2000 grilles d’archives

LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC

  • Archives du BAC (43 528)
  • Art (11 059)
  • Biographies (6 177)
  • Divers (47 452)
  • Histoire et Géographie (17 971)
  • Littérature (30 268)
  • Loisirs et Sports (3 295)
  • Monde du Travail (32 157)
  • Philosophie (9 543)
  • Politique et International (18 650)
  • Psychologie (2 956)
  • Rapports de Stage (6 974)
  • Religion et Spiritualité (1 441)
  • Sante et Culture (6 435)
  • Sciences Economiques et Sociales (23 576)
  • Sciences et Technologies (11 297)
  • Société (10 929)
  • Page d'accueil
  • / Archives du BAC
  • / BAC Français

L'école des femmes

Par ManonRobert1234   •  10 Juin 2022  •  Dissertation  •  473 Mots (2 Pages)  •  354 Vues

DAULE-SIGAUT Baptiste                                                                         2de5

                                        Français

Problématique : En quoi la déclaration d’amour d’Arnolphe port-elle au ridicule ?

Introduction

  • Portrait d’Arnolphe
  • Déclaration d’amour et pathétique

Aide p 102 à 108 et 46

Le texte est une scène de l’école des femmes  de Molière. Dans cet extrait Arnolphe veut épouser sa pupille Agnès mais elle veut épouser Horace son amant. Ce texte est une comédie engagée et nous verrons en quoi cette déclaration d’amour est ridicule ?

Arnolphe et Agnès ont une relation maitre-élève. Arnolphe est d’un âge avancer il n’est pas très attirant physiquement et il désire sa pupille c’est un être avide d’amour. Il se brusque rapidement. Par exemple il pousse Agnès à l’épouser et la menace à la suite de son refus. « Ah ! c’est trop me braver, trop pousser mon courroux » L36 et « mais un cul de couvent me vengera de tout »L40. Dans cette scène Arnolphe joue le rôle de l’ homme vieux et avide de jeune femme et près à tout pour allez à ses fins. Par exemple il est près a faire n’importe quoi, même se donner la mort . « Quelle preuve veux-tu que je t’en donne, ingrate ? »L 34 et « veux-tu que je me tue »L 37.

Le comique de la scène est dans la déclaration d’amour qui pathétique du fait que cela ne marchera jamais. Par exemple malgré sa déclaration Agnès refuse et rétorque même pour terminer le débat. « Tenez vos mots ne me touche point l’âme »L39 et « Horace avec deux mots en ferait plus que vous »L40. Le comique est soulevé par l’ironie que le texte avance. En effet a cette époque il n’était pas rare qu’un homme avec un âge fort avancer se mari voir se remarie avec une jeune femme. Le comique est relevé aussi par l’insistance d’Arnolphe qui persiste tant bien que mal. En effet le spectateur à compris depuis longtemps qu’il n’y avait aucun espoir à déclarer son amour à Agnès. « je suivrai mon dessein, bête trop indocile »L42. De plus Arnolphe annonce en début de texte qu’il est étrange d’aimer. «chose étrange d’aimer, et pour ces traitresse »L1  

IMAGES

  1. Introduction dissertation lecole des femmes by heathergeik

    introduction dissertation l'ecole des femmes

  2. Commentaire de texte sur l'ecole des femmes de moliere (acte 3 scene 5

    introduction dissertation l'ecole des femmes

  3. Analyse de L'école des femmes de Molière

    introduction dissertation l'ecole des femmes

  4. L'École des femmes

    introduction dissertation l'ecole des femmes

  5. (PDF) Molière, L'École des Femmes, Analyse et Commentaires

    introduction dissertation l'ecole des femmes

  6. L'École des femmes

    introduction dissertation l'ecole des femmes

VIDEO

  1. Dissertation: Les femmes sont-elles moins morales que les hommes ? (philosophie)

  2. La meilleure INTRODUCTION d’une dissertation

  3. L'école des femmes Acte 2 et 3

  4. Résumé détaillé de L'École des femmes

  5. L'Ecole des femmes III, 4 (la lettre d'Agnès)

  6. L'éducation de la femme partie 1/4

COMMENTS

  1. Dissertation L'école des femmes Molière

    Molière, dramaturge français du XVII siècles, né à Paris en 1622 et mort en 1673, écrit "L'école des femmes" en 1662. Cette pièce de théâtre raconte l'histoire d'Agnès, une jeune fille élevée dans l'ignorence par son tuteur Arnolphe ayant pour but de l'épouser. Mais elle rencontre Horace un jeune homme qui va l'accompagner tout au ...

  2. Dossier : « L'École des femmes » de Molière

    À la Comédie-Française, L'École des femmes a été représentée plus de 1 500 fois. Pour accompagner le travail de préparation des enseignants à l'étude de cette œuvre, en classe de Seconde, nous vous proposons, en complément de la captation, trois pistes pédagogiques, réalisées par l'enseignant de Lettres modernes Lionel Garcia.

  3. L'école des femmes de Molière : fiche de lecture pour le bac

    L'école des femmes, Molière : fiche de lecture. Voici une fiche de lecture de la pièce L'école des femmes (1662) de Molière. L'Ecole des femmes est une comédie de mœurs qui tourne en ridicule la peur que les époux ont de se faire tromper. Arnolphe est un gentilhomme colérique dont la peur du cocuage est allée jusqu'à enfermer ...

  4. Analyse de L'école des femmes de Molière

    Cette critique et présentation de L'école des femmes est également une dissertation de Molière. Dans cette fiche de lecture de L'école des femmes vous pourrez tout savoir sur l'histoire du récit, détaillé chapitre par chapitre. C'est également une lecture analytique complète de Molière qui est étudié au collège, lycée et bac de ...

  5. Mes fiches pratiques: L'école des femmes

    L'école des femmes - Molière. Molière, fils d'un tapissier, valet de chambre du roi, il fut l'élève des jésuites du collège de Clermont, puis fit des études de droit avant de se tourner vers le théâtre. Il créa avec une famille des comédiens, les Béjarts, l'Illustre Théâtre (1643), qui échoua.

  6. L'ecole des femmes

    Analyse linéaire : L'école des femmes Intro -> Molière, dramaturge, comédien et directeur de troupe de l'Illustre théâtre publie en 1662 son œuvre l'école des femmes. Cette œuvre vise à critiquer la société bourgeoise de l'époque à travers le mariage forcé et la place de la ♀dans la société.

  7. L'Ecole des femmes (Molière) : Analyse de la pièce

    Introduction de l'analyse (2 pages) Molière, dramaturge, comédien et chef de troupe français ... L'Ecole des femmes est une comédie en cinq actes et en vers écrite en 1662. La pièce raconte l'histoire d'amour entre Horace et Agnès, jeune fille naïve promise au vieil Arnolphe. Par le biais de cette romance, Molière traite de ...

  8. PDF L'École Des Femmes

    Non, non, je ne veux point d'un esprit qui soit haut ; Et femme qui compose en sait plus qu'il ne faut. 95 Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime, Même ne sache pas ce que c'est qu'une rime ; Et s'il faut qu'avec elle on joue au corbillon. Le vers 94 est cité dans le Portait du peintre de Boursault, v. 276.

  9. Molière, L'École des femmes

    En 1662, sa place est faite : L'École des femmes est un succès éclatant qui marque un tournant dans sa production théâtrale. Elle inaugure le genre de la grande comédie classique, plus profonde que la farce ; Dom Juan, Le Misanthrope et Le Tartuffe suivent au cours des années 1660 et figurent encore parmi les pièces les plus jouées du répertoire classique.

  10. Analyse de L'école des femmes de Molière

    L'intrigue au cœur de L'école des femmes. Cette huitième pièce de Molière met en scène l'histoire d'un homme dont la plus grande crainte est de devenir cocu. Il s'agit d'Arnolphe, un bourgeois quadragénaire qui a deux marottes dans la vie : railler les maris complaisants et cocus et s'élever au-dessus de son rang.

  11. Molière, "L'Ecole des femmes", analyse littéraire

    Décor créé par Christian Bérard pour la mise en scène de Louis Jouvet au théâtre de l'Athénée, en 1936. Pour lire L'École des femmes. Ce double lieu, associé au double nom du personnage, est la source du quiproquo sur lequel est fondée l'intrigue de la pièce. Là encore, la scène d'exposition nous apporte l'information.

  12. PDF Ecole des Femmes

    b/ On s'intéressera à la querelle de L'Ecole des femmes, " bataille " plus mémorable que celle d'Hernani qui conduit Molière à écrire La Critique de l'Ecole des Femmes et l'Impromptu de Versailles. Voir en annexe la chronologie de la querelle. 3 La théâtralité triomphante. Texte et représentation.

  13. L'École des Femmes, Molière : Acte I (Explications ...

    C'est le début de ce qu'on a appelé : la Querelle de L'École des Femmes . Cette pièce a produit des effets tout nouveaux, tout le monde l'a trouvée méchante et tout le monde y a couru. Les dames l'ont blâmée et l'ont été voir. Elle a réussi sans avoir plu et elle a plu à plusieurs qui ne l'ont pas trouvée bonne.

  14. Molière, L'École des femmes, I, 1

    Molière, L'École des femmes, acte I, scène 1, 1662. 1. Cercle : réunion mondaine. 2. Ruelle : 1. espace entre le lit et le mur - 2. réunion littéraire chez une femme. 3. Personne ne ferait attention à moi (littéralement : « Je serais comme un Saint qui ne guérit de rien et que personne ne prie »). 4.

  15. L'école des femmes

    Page 1 sur 9. DISSERTATION. Molière est un dramaturge célébré pour ses pièces comiques. Néanmoins, il aurait toujours souhaité écrire des tragédies, un registre noble du théâtre. Dans L'école des femmes, Arnolphe, un vieil homme tyrannique, souhaite épouser la jeune Agnès dont il a pris en charge l'éducation dès le plus jeune ...

  16. L'Ecole des Femmes, Molière

    Lisez ce Divers Commentaire de texte et plus de 299 000 autres dissertation. L'Ecole des Femmes, Molière. INTRODUCTION Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un dramaturge classique. Il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre...

  17. Documents, fiches et dissertations au sujet de L'école Des Femmes

    Exposé sur le sens du titre L'Ecole des femmes, Molière Dissertation - 1 pages - Littérature. ... Premier grand chef-d'œuvre de Molière, L'Ecole des Femmes (1662) est une comédie en cinq actes rédigée en vers qui traite du point sensible du mariage et de l'éducation. L'artiste s'attaque principalement à la classe noble en dénonçant ...

  18. PDF MOLIERE avait pour devise : « Castigat ridendo mores » (châtier les

    5) Comme pour le commentaire, annoncer le plan de la dissertation Exemple de SUJET pour la lecture intégrale MOLIERE, L'Ecole des femmes : MOLIERE avait pour devise : « Castigat ridendo mores » (châtier les mœurs en riant). Pensez-vous que L'Ecole des femmes correspond à cette devise ? MODELE D'INTRODUCTION REDIGEE

  19. Dissertation sur "l'école des femmes", moliere

    Dissertation : « L'école de femmes » MOLIERE 1662 ... L'Ecole des femmes 1) Biographie de l'auteur Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est né le 15 janvier 1622. C'était un acteur et un dramaturge de théâtre. Sa rencontre avec une famille de comédiens, les Béjart, lui donna le goût du théâtre. ...

  20. Dissertation "L'école des femmes"

    Page 1 sur 3. L'école des femmes écrites par Molière est vue dans un premier temps comme une pièce comique, puis tragique, pour se rendre finalement compte que c'est une des plus belles histoires d'amour. Le scénariste Louis Jouvet a décrit la pièce en affirmant « c'est un vaudeville », signifiant ainsi que la pièce est comique.

  21. L'ecole des femmes

    L'ecole des femmes. 496 mots 2 pages. Montre plus. L'école des femmes. ACTE V, Scène IV. Une scène comique ou pathétique : Introduction : L'école des femmes, est une comédie de Molière en cinq actes, et elle est jouée en 1662. La pièce reçoit un grand succès mais aussi plein de critiques, notamment pour son immoralité.

  22. La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques

    La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques trouve sa source dès l'école primaire. Selon un rapport de l'Académie des sciences, publié le 18 juin, la faiblesse de ...

  23. L'École des Femmes, Molière

    Dissertation : L'École des Femmes, Molière. Recherche parmi 299 000+ dissertations. Par SamieLeps • 25 Mars 2021 • Dissertation • 724 Mots (3 Pages) • 551 Vues. Jean Baptiste Poquelin, mieux connu sous le nom de Molière, est né le 15 janvier 1622 et décéda en 1673. Il a vécu sous le règne de deux rois, Louis XIII et Louis XIV.

  24. L'école des femmes

    L'école des femmes. Dissertation : L'école des femmes. Recherche parmi 299 000+ dissertations. Par ManonRobert1234 • 10 Juin 2022 • Dissertation • 473 Mots (2 Pages) • 352 Vues. DAULE-SIGAUT Baptiste 2de5.