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La nature est-elle bien faite?

Par BL69130   •  23 Janvier 2018  •  Dissertation  •  870 Mots (4 Pages)  •  11 457 Vues

Dissertation

La nature représente le monde physique, l'univers, l'ensemble des choses et des êtres, la réalité. On dit d’une chose qu’elle est bien faite à partir du moment où elle correspond à nos attentes et remplie les conditions qui vont nous satisfaires, elle est aussi bien faite quand celle ci marque  notre esprit. Dans cette dissertation nous verrons dans un premier temps en quoi la nature est bien faite avec l’exemple de l’évolution de cette nature  , ainsi qu’avec l’exemple de l’ adaptation des être vivants dans un environnement , puis dans un second temps nous verrons en quoi la nature est mal faite avec son impuissance face à l’espèce humaine .

Nous nous demanderons en quoi la nature est elle bien faite.

I / La nature est bien faite 1/L’évolution de la nature montre que celle ci est bien faite L’évolution de la nature est un facteur important à prendre en compte pour affirmer qu’elle est bien faite puisque, la nature à permis à plusieurs espèces de vivre sur terre ce qui est quelque chose d’impressionnant , comme tout le monde le sait il y a quelques millions d’années les dinosaures régnaient à la place des humains , c’est seulement après leurs disparitions que l’espèce humaine a fait son apparition et à évoluée de plus en plus . Nous pouvons donc affirmer que la nature est extrêmement bien faite puisque faire apparaître plusieurs espèces sur une même planète est assez grandiose. L’évolution montre de la nature qu’elle est surtout bien faite car si on regarde de plus près les êtres vivants ont évolués en étant de moins en moins sauvages et de moins en moins féroces (dinosaures - singe - homme). L’évolution de la nature a aussi permis avec le temps de créer de nouvelles espèces d’animaux, car plus les animaux se reproduisent plus le nombre d’espèces augmentent.  C’est un élément qui prouve à quel point la nature est bien faite, puisque plus le temps passe, plus cette variété d’être vivant va augmenter.

 Cette affirmation fonctionnait aussi pour les dinosaures, c’est en se reproduisant que le nombre d’espèces de dinosaures augmentaient. 2/ L’adaptation des être vivants dans un environnement montre en quoi la nature est bien faite Nous pouvons dire que la nature est bien faite puisque par exemple dès leur naissances les animaux sont programmés pour vivre de façon adaptée dans leur milieu, ils possèdent un instinct qui les poussent à agir et qui est similaire à un reflex. Les animaux possèdent un instinct qui est comme un logiciel implanté à la naissance. Chaque animal est adapté à son milieu et sait exactement comment agir. D’autres éléments permettent d’affirmer que la nature est bien faite comme le fait que les animaux savent s’adapter une fois de plus à leur environnement en se protégeant des températures , qu’ils seront incapables de supporter en se réfugiant , c’est se que l’on appel l’hibernation ( cette situation est valable uniquement pour certain animaux ) . D’autres êtres vivants comme par exemple le cactus qui pousse dans des régions fortement aride s’adapte à l’environnement en stockant de grosse quantité d’eau dès que possible ce qui lui permet de vivre sans eau à long terme nous avons ici, encore une preuve que la nature est bien faite. Beaucoup d’autres exemples nous permettrons d’avoir ces visions de la nature car celle ci est en harmonie avec les êtres vivants de cette planète. Chaque être vivant à une façon de s’adapter à chaque situation qu’il rencontre cette remarque nous permet donc d’affirmer que la nature est réellement bien faite. II / La nature n’est pas bien faite 1/ L’impuissance de la nature face à l’espèce humaine D’un autre côté on peut dire que la nature est mal faite puisqu’après avoir créé temps d’espèces d’animaux et de végétaux différents elle a aujourd’hui du mal à prospérer, malgré le fait qu’elle est déjà rencontrée beaucoup d’événements problématiques, comme par exemple des périodes de froid extrême ou de chaleur extrême qui menaçait la nature. La nature a du mal à faire face à certains problèmes comme par exemple le réchauffement climatique et la pollution excessive qui existe sur terre. Certaines espèces et certains végétaux sont donc menacés de disparaître à cause de ses événements désastreux, ce qui met en péril l’évolution positive de la nature. Ses conditions critiques sont dues aux activités de l’espèce humaine qui ne respectent pas la nature. Un autre élément nous montre que la nature est de moins en moins bien faite c’est le faite que la nature a toujours dominée les autres espèces car la nature était la créatrice  et donc la dominante, par exemple, avec les dinosaures qui étaient très puissants, mais qui au final ont disparurent de la surface de la terre.

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  • La nature fait-elle bien les choses ?

Publié le 16/10/2022

Extrait du document

« Dissertation : La Nature fait elle bien les choses ? Selon George Sand : « La nature est éternellement jeune belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté a tous les êtres, a toutes les plantes qu’on laisse s’y développer ». Selon cette citation, la nature est une puissance supérieur bienfaisante. En outre, elle serait parmi nous pour faire le bien et ne ferait rien pour nuire à qui ou quoi que ce soit. Par définition, la nature est un ensemble de forces ou de principes supérieur, considéré comme a l’origine des choses du monde, de son organisation. Pour Alain, la nature est un ensemble de représentation et d’idées propres a chacun, se fondant sur l’expérience et la culture propres de chaque être humain. On définit le bien comme ce que prescrit une règle moral par opposition a ce qu’elle condamne, c’est ce qui est utile, nécessaire, profitable à quelqu’un, à la collectivité, à quelque chose. Or les notions de bien et de mal sont indéniablement propres a l’homme. Nous pouvons donc nous demander, si la nature n’est elle enfaîte pas une force omnipotente neutre qui n’est dictée par aucune lois morales? Dans un premier temps nous verrons en quoi la nature ferais elle bien les choses. Ensuite nous nous attarderons sur pourquoi elle ne ferais peut être pas les choses aussi bien qu’elle ne le laisse paraître. Enfin, nous réfléchirons sur le fait que la nature ne soit pas régit par des règles morales propres a l’homme et que dans ce cas elle ne cherche ni a faire le bien ni a faire le mal. D’une part, on pourrait penser que la nature fait bien les choses sachant que les règles scientifiques qu’elle a mis en place et la manières dont elle fonctionne sont majoritairement a notre avantage depuis toujours. Tout d’abord, depuis toujours la nature, par ça perfection dans bien des domaines, à été source d’inspiration pour la créativité de l’Homme. En effet depuis la nuit des temps l’homme se sert de la nature comme puits de savoir ,où , aux fils du temps, il arrive à en extraire de plus en plus de connaissances. L’être humain prend modèle sur la nature car, elle arrive a elle seul, a imaginé et créer des choses si fascinantes que l’Homme ne saurait été capable de les créer sans modèle. En effet, dans sa conception du vivant, la nature a su nous donner un modèle sur nos création. Nous pouvons voir que par exemple, elle a octroyer a certaines espèces des dons leurs permettant de survivre dans leurs environnement, comme la capacité du caméléon a ce camoufler ou celle de la chouette a voir en pleine nuit. A l’Homme la nature a attribuer l’intelligence, permettant a celui ci de reproduire tous ce qu’avait fais la nature a mesure que ces connaissances s’approfondissent. Le mimétisme qui découle de la parfaite création de la nature (reproduction du camouflage du caméléon dans l’armement et vision nocturne du hibou pour la chasse et la science...) est une preuve que la nature fait bien les choses, car contrairement aux animaux, nous pouvons reconnaître la force et la bonté de la nature.

Mais la force de la nature ne rayonne pas que dans la reproduction matérielle que l’on fait de ses créations, l’art est aussi une projection de cette force parmi les Hommes. En effet, que ce soit la littérature, la sculpture, l’architecture, la peinture, le cinéma ou la musique ; la nature a souvent su s’imposer comme modèle de l’art directement ou indirectement. Cela ce justifie par le fait que la nature vierge de toute traces humaines est belle par défaut sans que l’on sache réellement pourquoi. Naturellement, un peintre se sentira émerveiller par la nature car ça complexité et ses mécanisme lui donne un statut particulier qui nous fait nous sentir inférieur a elle. La perfection créatrice de la nature est ainsi mis en lumière par plusieurs courant artistiques comme par exemple, l’impressionnisme. Claude Monet, Pissaro ou encore Van Gogh on réussit a exprimer a travers des toiles la puissance créatrice de la nature, comme avec « La nuit étoilé » de Van Gogh qui nous montre comment la nature arrive a créer de l’émerveillement chez l’Homme. Par conséquent la nature fait bien les choses et nous nous en rendons tous vraiment compte que lorsque que l’Homme applique la création parfaite de la nature a lui même. De plus, la nature fait bien les choses car l’Homme, seul espèce pouvant octroyer la notion de bien a quelque chose, a, au court de son histoire, deiifié la nature. Et en appliquant le syllogisme : La nature, dans les religions, est un dieu ou sous contrôle d’un dieu, Hors un dieu fait bien les choses, Donc la nature fait bien les choses. On comprend que depuis toujours les Hommes interprètent la bienfaisance de la nature comme une action divine. La nature est pour l’Homme depuis toujours un ou des dieux, comme dans les religions polythéiste celtique, nordique mais aussi gréco-romaine (Gaia-Terra), ces dieux sont censé être juste et n’apporter que le bien, mais le bien pour qui ? Pour les Hommes ou pour la planète ? Les religions monothéistes avec un Dieu qui contrôlerais cette nature sont elles plus claire sur le sujet, Dieu veut faire le bien parmi son monde et parmi les Hommes. L’image ici, c’est que la nature ferai bien les choses pour son monde mais aussi pour nous. En effet, plusieurs éléments pourrais nous amener a penser que la nature / Dieu(pour les croyant, 87 % de la population mondiale), tel que acquisition d’un intelligence supérieur aux animaux, un corps plus adapté a la création qu’a la survie ou encore une prise de conscience de notre condition de mortel dans l’univers. Aussi, selon la théorie spéciste, la nature / Dieu aurait donné aux animaux l’impossibilité de prendre conscience de leurs conditions pour éviter de les faire se sentir inférieur face a l’intelligence de l’Homme. Par conséquent, que ce soit le fonctionnement des plantes, des animaux, de la physique ou du cosmos ; la nature (sous forme de dieu dans certaine culture/religion) si complexe,.... »

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Liens utiles.

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  • Philosophie
  • Cours : La nature

La nature Cours

On ne définit pas la nature de la même façon selon qu'on la considère d'un point de vue scientifique, métaphysique ou ontologique. Rendre rationnellement compte de la nature se heurte aux limites de la compréhension humaine de la nature. En effet, l'homme a une compréhension proprement humaine de la nature. La possibilité d'un accès humain à la nature en tant que telle peut toutefois se faire grâce à une redéfinition du concept de nature et de finalité ou grâce à l'art.

Les définitions de la nature

La nature peut se définir d'un point de vue scientifique, d'un point de vue métaphysique ou encore d'un point de vue ontologique. Selon ces différents points de vue, différents problèmes philosophiques se posent.

D'un point de vue scientifique, la nature se définit comme l'ensemble de la réalité matérielle indépendante de l'activité et de l'histoire humaines. C'est le cadre dans lequel vivent tous les êtres vivants, et que l'homme tente d'expliquer par un ensemble de lois : les lois de la nature. Cependant la nature ne se réduit pas au réel dans son aspect physique. Elle doit aussi être comprise comme milieu, c'est-à-dire un cadre protecteur et nourricier qui permet la vie. D'un point de vue physique et biologique, l'homme naît et vit dans une nature qui le dépasse. La nature apparaît comme une immensité spatiale comparée à la taille humaine, et comme une immensité de forces (cataclysmes, tremblements de terre) comparée à la puissance humaine. Il semble alors que l'homme ne puisse pas comprendre ce qu'est la nature, mais être au contraire toujours dépassé par elle, bien que compris en elle. Ainsi l'expression « être dans la nature » signifie « être perdu ».

D'un point de vue métaphysique, la nature paraît douée d'une finalité qui lui est propre.

Métaphysique

D'un point de vue philosophique, la métaphysique désigne la connaissance de ce qui existe au-delà du monde visible, en dehors de l'expérience du sensible que l'on peut faire.

Quand on dit que la nature est bien faite, on la désigne comme un tout harmonieux répondant parfaitement à la fin qui est la sienne. La nature serait alors comparable à l'œuvre conçue par un architecte divin, qui lui assignerait à la fois sa forme et sa fin. Comment un intellect humain peut-il comprendre ce qu'est la fin de la nature, en tant que cette fin relève du divin ? L'intellect humain ne peut pas rivaliser avec l'intellect divin.

D'un point de vue ontologique, la nature renvoie à l'essence.

L'ontologie est une partie de la philosophie qui a pour objet l'étude de l'existence, du devenir, de la durée.

L'essence est l'ensemble des caractères innés qui définissent un être ou une chose, c'est-à-dire indépendamment de toute détermination biologique, sociale, culturelle ou historique.

Ainsi, la nature humaine désigne ce qui fait l'essence de l'homme. La condition humaine fait obstacle à une compréhension de la nature en tant que telle. L'homme, en se civilisant au cours de son histoire, s'est éloigné de la nature pour aménager son espace vital, qui est un espace culturel et social. Ce faisant, il s'est aussi éloigné de sa propre nature, supplantée alors par la culture. La nature humaine serait inaccessible à l'homme lui-même, car ensevelie sous les couches de sa culture. Comment un accès de l'homme à la nature est-il possible, quand l'homme est par essence à la fois éloigné d'elle, dépassé par elle, tout en ne pouvant vivre qu'en elle ?

Rendre rationnellement compte de la nature

L'ensemble des phénomènes naturels, quand ils ne font pas l'objet d'une étude scientifique et rationnelle, peuvent sembler résulter de causes divines et surnaturelles. Rendre compte rationnellement de la nature libère l'homme de ses peurs superstitieuses et désigne les causes des phénomènes naturels comme des causes naturelles.

La possibilité d'une étude scientifique et rationnelle de la nature

Le poème de Lucrèce De la nature des choses (I er siècle av. J.-C.) est une présentation dans la langue latine de la physique d'Épicure, exposée dans la Lettre à Hérodote . La physique épicurienne est matérialiste et antifinaliste. L'atomisme permet d'expliquer scientifiquement et rationnellement la nature sans avoir besoin de recourir à une intervention des dieux.

La dédivinisation de la nature

En cherchant les causes physiques de la nature, Lucrèce tente de libérer les hommes des peurs dues aux superstitions religieuses. L'ignorance des causes naturelles conduisent en effet les hommes à attribuer aux phénomènes naturels et à la nature tout entière une origine divine.

Cette croyance superstitieuse qui explique la nature par des fables et des mythologies engendre chez l'homme la peur des dieux. Les actions faites pour conjurer la colère des dieux causent alors le malheur des hommes.

Lucrèce reprend dans De la nature des choses , I, le mythe d'Iphigénie. Pendant la guerre de Troie, la flotte du roi Agamemnon est contrainte de rester au port d'Aulide, car l'absence de vent empêche les bateaux de partir. Cette situation serait due à la colère divine de Diane, car Agamemnon a tué une biche qui lui était consacrée. Pour réparer sa faute et pour que les vents se lèvent, il doit sacrifier sa propre fille Iphigénie sur l'autel de Diane.

La connaissance de la nature des choses est un remède contre les superstitions religieuses. Lucrèce pose alors le principe selon lequel rien ne naît à partir de rien. Il n'y a pas de génération spontanée. Les dieux ne sont pas tout-puissants : ils ne peuvent pas créer par leur simple pouvoir. La démarche scientifique de Lucrèce vise donc non seulement à expliquer rationnellement la nature, mais aussi à délivrer les hommes d'une peur irrationnelle. Cette démarche contribue donc au bonheur humain.

« Il faut donc dissiper ténèbres et terreur de l'esprit, et cela, ni rayons du soleil, ni brillants traits du jour ne le font, ce qu'il faut, c'est bien voir la nature et en rendre raison. Et l'exorde, pour nous, en sera ce principe que rien ne naît jamais, divinement, de rien. Car, si la peur ainsi étreint tous les mortels, cela vient de ce que, sur terre et dans le ciel, ils se trouvent témoins de quantité de choses dont ils sont hors d'état, pour aucune raison, de comprendre pourquoi cela peut bien se faire, et qu'ils attribuent donc à un vouloir divin. Et pour cette raison, lorsque nous aurons vu que rien ne peut jamais être créé de rien, alors, de cet endroit, nous verrons déjà mieux ce que nous cherchons, savoir, d'où toute chose peut bien être créée, et de quelle façon toute chose se fait sans le concours des dieux. »

De la nature des choses , I

vers 146-155

La physique atomiste

La physique atomiste permet d'expliquer la nature par les causes physiques que sont l'existence du vide et des atomes et les mouvements de ces derniers.

Puisqu'il n'y a pas de génération spontanée divine, il faut chercher les cause réelles et matérielles de la nature et de ses phénomènes. Pour Lucrèce, l'ensemble de la nature s'explique par l'existence des atomes et du vide. L'atome est le plus petit des éléments des corps composés et donc de l'univers entier. C'est la partie la plus élémentaire de la matière : étymologiquement, « atome » signifie « insécable ». C'est donc par l'existence et le mouvement des atomes que Lucrèce rend compte de la nature dans son ensemble phénoménal. Les atomes sont invisibles et en nombre infini. Ils sont en perpétuel mouvement et s'assemblent pour former des agrégats. Ces agrégats constituent toute la réalité matérielle.

« Sois contemplatif quand les feux du soleil entrent dans la maison, quand dans l'obscurité il répand ses rayons, et tu verras alors, et de mille manières, beaucoup de corps menus se mêler, dans le vide, au sein de la lumière même des rayons, et, comme les soldats d'une éternelle guerre, se livrer des combats, lutter par escadrons sans jamais arrêter, tant, sans désemparer, les viennent tourmenter alliances, ruptures ; et tu pourrais par-là deviner de quel genre est l'agitation des éléments premiers des choses quand ils vont à travers le vide, dans l'exacte mesure où une chose peut, quoique petite, offrir un exemple des grandes, et mettre sur la voie d'en avoir connaissance. »

De la nature des choses , II

vers 114-124

Tous les atomes ne sont pas utilisés pour former des agrégats, mais certains sont en mouvement dans le vide, dans l'attente de former des agrégats. Ces atomes sont comme les grains de poussière qui se meuvent dans un rayon de soleil. Ils se heurtent les uns aux autres. Le choc les fait s'agréger ou se séparer, d'où l'analogie militaire. Cette double analogie expose le mouvement permanent des atomes dans le vide.

Lucrèce s'interroge alors sur le mouvement faisant que les atomes se choquent et s'assemblent en agrégats. En effet, les atomes sont des corps durs et denses. Ils tombent à la verticale dans le vide. Dans cette situation, il est impossible qu'ils se rencontrent. Il est alors nécessaire que la trajectoire des atomes soit déviée afin qu'ils se choquent et forment des agrégats, c'est-à-dire qu'ils constituent en s'agrégeant la réalité matérielle de toute chose. Ce mouvement créateur, cette déclinaison, c'est le clinamen.

Le refus du finalisme naturel

L'explication de l'ensemble de la nature par des causes physiques conduit au rejet de tout finalisme, qu'il soit externe ou interne.

Le finalisme est une doctrine philosophique qui croit à la finalité comme explication de l'Univers.

Il existe un refus du finalisme externe. Pour les épicuriens, les dieux existent, mais ils ne se soucient pas des affaires du monde. Les épicuriens ne sont pas athées au sens strict, mais ils rejettent les mythes sur les dieux : ils sont anti-providentialistes. Selon eux, le monde n'a pas été créé par les dieux, c'est-à-dire qu'il n'est pas régi par une volonté divine. De plus, il ne fut pas créé pour l'homme : la nature n'est pas bienveillante envers l'homme. Au contraire, malgré sa fécondité infinie, la nature est pleine d'imperfections. L'homme doit alors aménager lui-même son propre milieu au sein de cette nature inhospitalière. Il y a donc un double rejet d'une cosmologie et d'une anthropologie finalistes.

Il existe également un refus du finalisme interne. Rien dans la nature ne naît afin que l'on en fasse usage, mais ce n'est qu'après sa naissance qu'une chose naturelle impose son usage au cours du temps. Aucune finalité ne guide la découverte de l'usage des membres, mais l'expérience permet aux hommes d'assigner différents usages à leurs membres en fonction de leurs besoins. Ainsi, les organes ont précédé l'usage que les vivants en font au cours de l'histoire. À l'inverse, un usage particulier précède la fabrication d'un artefact particulier. L'homme doit ses découvertes à l'expérience qu'il fait de la nature, et aucunement à une intervention divine. Lucrèce dit ainsi au chant V que c'est en observant les choses se ramollir sous la chaleur du soleil que l'homme a appris l'art de cuire les aliments.

La philosophie atomiste de Lucrèce permet de penser rationnellement la nature, en évinçant toutes les chimères de la superstition religieuse. Cependant, Lucrèce, en refusant la providence, rejette tout finalisme naturel. La nature semble cependant être un tout harmonieux composé à la fois de hasard et de nécessité.

La finalité de la nature (Phusis) ou la composition du hasard et de la nécessité

Aristote, dans Métaphysique , V, 4, définit le concept de Phusis comme le mouvement consistant à venir à être par soi-même. La Phusis se rattache au mouvement téléologique de croître, pousser, faire naître, se développer. « Phusis se dit, en un premier sens, de la génération de ce qui croît ». L'ensemble des êtres possédant ce mouvement sont des êtres par nature.

L'obéissance de la nature à une fin

Tout ce qui appartient à la Phusis possède un principe de mouvement propre qui va le mener à la fin qui est la sienne. À l'inverse, les artefacts sont le produit d'un art (par exemple, un lit est le fruit de l'art du menuisier), et ne possèdent en eux-mêmes aucune puissance innée de changement. On distingue ainsi le naturel et l'artificiel.

Le mouvement qu'est la Phusis fait passer de l'être en puissance (dunamis) à l'être en acte (entéléchie). Ce mouvement est dit « par nature » car il est le mouvement par lequel tout élément de Phusis parvient à sa fin propre.

« De plus, la nature entendue comme génération est un chemin vers une nature. Ce n'est pas comme le traitement médical, dont on ne dit pas qu'il est une voie vers la santé, car, nécessairement, le traitement médical procède de l'art médical et ne va pas vers l'art médical ; mais la nature [comme génération] n'est pas dans le même rapport à la nature, et ce qui croît naturellement en venant de quelque chose, va ou croît vers quelque chose. »

Physique , II, 1

La nature comme matière et comme forme

La nature est composée de matière et de forme. Cette complémentarité est l'hylémorphisme. Tout élément de la Phusis tend ainsi par nature vers la forme finale qui est la sienne propre. Le scientifique comprend donc la nature en déterminant qu'elle est la fin propre de chaque chose, le « ce en vue de quoi » est chaque chose.

« La nature se dit donc ainsi d'une première manière : la matière sous-jacente première de chacun des êtres qui ont en eux-mêmes un principe de mouvement et de changement ; d'une autre manière, c'est la figure et plus précisément la forme selon la définition. »

On note que ce mouvement ne concerne pas seulement les êtres vivants, mais bien tous les éléments de la Phusis : une plante qui croît tend vers son entéléchie, tout comme le feu qui est porté vers le haut.

Plus encore, Aristote dit dans Politiques I, 2 que la cité est une communauté naturelle, car elle est la fin de toutes les autres communautés que sont la famille et le village. Elle est la meilleure des communautés car elle procure l'autarcie. Ce n'est donc qu'au sein de la cité que l'homme peut atteindre sa propre fin.

La finalité et les ratés dans la nature : l'existence du hasard

Tout en pensant une nature finalisée, Aristote donne une grande place au hasard, qu'il présente comme une cause efficiente, c'est-à-dire une cause d'où part un changement.

Dans Physique , IV, Aristote revient sur la thèse atomiste qui place la spontanéité aux origines du monde. Il contredit cette thèse en affirmant que la nature n'est pas entièrement constituée de hasard, mais également de nécessité.

Puisque la nature n'est pas entièrement soumise à la providence, mais qu'elle comporte aussi une part de hasard, elle présente des ratés, comme le sont les monstres. Dans Génération des animaux , IV, 2, Aristote explique que dans le cas du monstre, la nature a dévié de l'espèce, de « l'en vue de quoi » propre à un être particulier. Ainsi, le monstre n'a pas pour cause la nature, sinon il serait conforme à la finalité de la nature, et ne serait de fait pas un monstre. La cause du monstre est le hasard.

« Le monstre n'a rien de nécessaire relativement à la cause finale et au but poursuivi ; il n'est nécessaire qu'au point de vue du hasard, puisque c'est dans le hasard qu'il faut chercher la cause des monstruosités. »

Génération des animaux , IV, 2

Ainsi, s'il y a de la finalité dans la nature et que toutes les choses sont par nature orientées vers une certaine fin, tout dans la nature n'est pas finalité. Autrement dit, si la nature ne fait rien en vain et que tout ce dont elle est la cause obéit à une finalité, elle ne fait cependant pas tout ce qu'elle veut.

La liberté est-elle encore possible au sein de la finalité de la nature ? Ainsi que l'expose Pierre Aubenque dans La Prudence chez Aristote , l'existence du hasard dans le monde libère l'homme de ce qui serait un destin, en même temps qu'il rend son existence précaire. L'action humaine libre est possible en tant qu'elle s'insère dans la trame d'une providence trop lâche.

L'étude aristotélicienne de la Phusis permet de rendre raison de ce qu'est la nature. Cependant, la connaissance humaine de la nature ne saurait être pleine et entière. Elle comporte des bornes qui sont celles de la finitude de l'homme.

Les limites de la compréhension humaine de la nature

La compréhension humaine de la nature se heurte à une double limite : biologique et métaphysique. En tant qu'il est un vivant, l'homme ne peut embrasser la totalité de la nature, mais seulement des fragments de celles-ci : son milieu. En tant qu'il est une créature à l'entendement limité, l'homme ne peut accéder ni aux principes ni aux fins de la nature.

Les limites biologiques : la réduction de la nature au milieu

Tout sujet biologique n'appréhende jamais la nature dans son entièreté, mais seulement un fragment de cette nature : son milieu.

C'est ce qu'explique Jakob von Uexküll dans Milieu animal et milieu humain .

« Le milieu n'est qu'un morceau infime de la nature, découpé selon les aptitudes d'un sujet. »

Jakob von Uexküll

Milieu animal et milieu humain

Cette limite de l'appréhension de la nature par le vivant vaut donc également pour l'homme. Ce dernier se procure certes des moyens lui permettant de percevoir davantage de pans de la nature (des perceptils). Avec un sous-marin ou un télescope, l'homme peut percevoir des milieux qui ne sont pas les siens, et ainsi repousser les limites de son propre milieu. Il ne parviendra cependant jamais à embrasser la totalité de la nature.

Beaucoup de fonds marins sont inexplorés et l'homme ne saurait observer toutes les galaxies.

De plus, l'homme ne saurait embrasser l'ensemble des fonctions d'un même milieu. Ainsi, un spécialiste des ondes aériennes et un musicologue étudient certes le même milieu, mais pour l'un il n'y a que des ondes et pour l'autre il n'y a que des sons. La nature dans l'ensemble de ses milieux, et dans l'ensemble des fonctions de chacun de ses milieux, reste inaccessible à l'homme.

Les limites métaphysiques

L'homme est pris entre l'infiniment grand et l'infiniment petit de la nature. Cependant, son entendement, même s'il est limité, lui permet d'avoir conscience de cette situation d'entre deux qui est la sienne.

L'homme ne peut pas connaître l'infinité des univers ni l'infinité des parties d'un ciron à cause de la finitude de son entendement.

« Un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions. »

Blaise Pascal

Pensées , publié dans Revue des deux mondes

Cependant, l'homme est une créature privilégiée, car il possède assez d'entendement pour avoir conscience de la situation qui est la sienne.

Ces deux limites à la compréhension de la nature ne sont pas à placer sur le même plan. En effet, la première concerne le vivant en général, tandis que la seconde est propre à l'homme. L'homme est un vivant doué de raison, si bien que sa manière d'appréhender la nature n'est pas seulement biologique. Une compréhension rationnelle proprement humaine de la nature est possible mais, comme l'indique la seconde limite, elle ne sera jamais complète à cause de la finitude de notre entendement. Quel regard l'homme porte-t-il sur la nature pour la comprendre ?

La compréhension humaine de la nature

L'homme doit prendre acte des limites de sa propre compréhension de la nature. Il se ménage alors un accès à la nature, mais sans chercher à outrepasser ses limites. Une compréhension proprement humaine de la nature est alors possible.

Mettre la nature en ordre : l'épistémé classique

Afin de comprendre la nature, l'entendement humain doit procéder à sa mise en ordre. L'histoire naturelle est rendue possible par le maintien d'une distance entre la nature et le langage humain qui la désigne, c'est-à-dire entre le mot et la chose. Le mot comme le tableau représentent la chose, mais ils ne sont pas la chose elle-même. À l'âge classique, l'histoire naturelle procède à une mise en tableau de l'ensemble des phénomènes naturels afin d'expliquer la nature. On parle de taxionomie. Ainsi que l'explique Foucault dans Les Mots et les Choses , au chapitre 5 « Classer », le tableau repose sur la structure et le caractère.

Dans Les Mots et les Choses , chapitre III, Michel Foucault explique que « représenter » l'ordre dans lequel l'homme met les choses de la nature ne concerne pas l'être des choses, mais seulement la manière dont elles peuvent être connues. Cet ordre apparaît alors comme nécessaire et naturel par rapport à la pensée, et comme arbitraire par rapport aux choses. L'homme use alors de signes de convention lui servant de grille de lecture. Autrement dit, l'homme n'essaie pas de parler le langage de la nature, car elle lui restera toujours en elle-même inaccessible. Il tâche au contraire d'ériger un langage permettant l'explication de la nature par l'entendement humain.

Michel Foucault prend l'exemple du tableau de Port-Royal qui est un signe ayant pour contenu que ce qu'il représente. De plus la représentation qu'est le tableau se donne lui-même comme représentation. Autrement dit, le tableau ne se substitue pas à la chose qu'il représente, mais il est pleinement affirmé dans sa fonction représentative, dans sa fonction de renvoi à autre chose que lui-même. Ainsi, le régime représentationnel est à la fois indication (rapport à l'objet) et apparition (manifestation de soi).

La structure permet la description des éléments visibles de la nature. Il ne s'agit cependant pas de décrire tout ce que l'on perçoit, mais seulement les aspects qui pourront être analysés, reconnus par tous et dotés d'un nom que tout le monde pourra employer. Ainsi, la structure limite et filtre le réel afin de lui permettre d'être transcrit dans un langage.

Avec la structure, on s'intéresse à un élément de la nature pris en lui-même. Avec le caractère, on s'intéresse au voisinage de cet élément, c'est-à-dire que l'on considère les cases du tableau adjacentes à celle de cet élément, afin de savoir quels autre éléments lui sont proches. Ainsi, l'histoire naturelle désigne à la fois très précisément les individus particuliers et les situe dans un système de ressemblance/différence qui les place les uns par rapport aux autres.

Un exemple de mise en ordre de la nature sont les cabinets d'histoire naturelle : la mise en ordre de la nature permet ainsi sa compréhension.

« Pour former un cabinet d'histoire naturelle, il ne suffit pas de rassembler sans choix, et d'entasser sans ordre et sans goût, tous les objets d'Histoire naturelle que l'on rencontre ; il faut savoir distinguer ce qui mérite d'être gardé de ce qu'il faut rejeter, et donner à chaque chose un arrangement convenable. L'ordre d'un cabinet ne peut être celui de la nature ; la nature affecte partout un désordre sublime. »

Denis Diderot, Jean Le Rond d'Alembert

« Cabinet », Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences et des arts

Pour comprendre la nature, il faut la mettre en ordre. L'ordre du cabinet, par sa dimension pédagogique, se heurte au « désordre sublime » de la nature. Les pièces d'une collection d'histoire naturelle ne doivent pas être exposées comme si elles étaient jetées pêle-mêle comme dans un puit. Dans ce cas, le spectateur ne distingue pas bien chaque pièce et ne retire de sa visite que le chagrin d'être privé de tant de richesses.

La distance du langage et du regard humain vis-à-vis de la nature qu'ils prennent pour objet permet d'accéder et de comprendre la nature sur un mode représentationnel. Cette représentation requiert une mise en ordre de la nature, ce qui se traduit notamment par sa mathématisation.

La nature ordonnée ou la nature obéissant à des lois

Une façon d'ordonner la nature pour la rendre compréhensible par l'entendement humain est de lui donner des lois. Encore faut-il cependant fonder la légitimité de ces lois, afin de les désigner comme les lois de la nature, et non les lois que l'homme donne arbitrairement à la nature.

Les lois de la nature

Opérer une mathématisation de la nature en énonçant ses lois permet une parfaite intelligibilité de la nature. Cette mathématisation de la nature, que la théorie mécaniste réduit à un ensemble de lois, s'accompagne d'une naturalisation de la mathématique. Autrement dit, la nature est explicable par des lois mathématiques car elle est d'essence mathématique.

Ainsi dans Traité du monde et de la lumière , chapitre VII, René Descartes énonce les trois lois fondamentales de la nature :

  • le principe d'inertie ;
  • la conservation de la quantité globale de mouvement dans le monde ;
  • la conservation du mouvement rectiligne.

Ces trois lois de conservation sont déduites de l'essence divine. Ces lois de la nature sont créées par Dieu, comme un roi établit des lois en son royaume. La physique s'articule alors à la métaphysique.

« Les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies de Dieu et en dépendent entièrement, aussi bien que tout le reste des créatures. C'est en effet parler de Dieu comme d'un Jupiter ou Saturne, et l'assujettir au Styx et aux destinées, que de dire que ces vérités sont indépendantes de lui. Ne craignez point, je vous prie, d'assurer et de publier partout, que c'est Dieu qui a établi ces lois en la nature, ainsi qu'un roi établit des lois en son royaume. Or il n'y en a aucune en particulier que nous ne puissions comprendre si notre esprit se porte à la considérer, et elles sont toutes innées en notre esprit, ainsi qu'un roi imprimerait ses lois dans le cœur de tous ses sujets, s'il en avait aussi bien le pouvoir. Au contraire nous ne pouvons comprendre la grandeur de Dieu, encore que nous la connaissions. Mais cela même que nous la jugeons incompréhensible nous la fait estimer davantage ; ainsi qu'un roi a plus de majesté lorsqu'il est moins familièrement connu de ses sujets, pourvu toutefois qu'ils ne pensent pas pour cela être sans roi, et qu'ils le connaissent assez pour n'en point douter. On vous dira que si Dieu avait établi ces vérités, il les pourrait changer comme un roi fait ses lois ; à quoi il faut répondre que oui, si sa volonté peut changer. – Mais je les comprends comme éternelles et immuables. – Et moi je juge le même de Dieu. – Mais sa volonté est libre. – Oui, mais sa puissance est incompréhensible ; et généralement nous pouvons bien assurer que Dieu peut faire tout ce que nous pouvons comprendre, mais non pas qu'il ne peut faire ce que nous ne pouvons pas comprendre ; car ce serait témérité de penser que notre imagination a autant d'étendue que sa puissance. »

René Descartes

Lettre à Mersenne

15 avril 1630

Quand Dieu met en ordre la nature, il institue des lois de son choix, et les sujets doivent les accepter sans rien dire. Cependant, un monarque est incapable d'inscrire ses lois dans le cœur de ses sujets. C'est ici que se trouve la limite de la comparaison entre Dieu et un souverain politique, car Dieu place ses lois au cœur même de la nature humaine par le biais des vérités éternelles. Un sujet peut désobéir ou discuter une loi de son souverain, tandis que les lois divines s'imposent à nous. L'homme éprouve la nécessité de toutes ces vérités, et de fait celle de l'ordre de la nature. Cependant, cet ordre arbitraire reste en lui-même incompréhensible pour lui. L'homme reconnaît cet ordre comme rationnel, mais son fondement lui échappe. Plus encore, l'entendement de l'homme est limité au point qu'il ne peut pas imaginer un monde autre que celui qu'il a sous les yeux, ainsi que le montre l'expérience de pensée de la cinquième partie du Discours de la méthode .

Les lois de la nature, en tant qu'elles sont des lois mathématiques, reposent sur les vérités éternelles, qui sont le fondement des vérités mathématiques. Les vérités sont garanties éternellement en tant qu'elles sont voulues et créées par Dieu.

L'absence de faille dans l'ordre de la nature

En tant que l'ordre de la nature est un ordre divin, il est sans faille. Cependant, dans notre perspective humaine, certaines choses se présentent comme des anomalies.

René Descartes, dans les Méditations métaphysiques , VI, prend les exemples de l'hydropique et du membre fantôme. L'hydropique est assailli par la soif, alors que boire va le rendre encore plus malade. Notre corps nous pousse à boire alors que cela est mauvais pour nous. Dans le second exemple, il arrive qu'un amputé sente de la douleur dans le membre sectionné. Dans les deux cas, la nature semble nous causer des souffrances inutiles.

Descartes répond que rien dans le monde n'excède les lois mécaniques de la nature. La maladie n'est pas une exception à l'ordre, car elle résulte de causes, qui sont les causes physiques de mon corps. La maladie du corps est alors comparable au déréglage d'une montre. Il n'existe pas d'anomalie ou d'exception. L'homme qui trouve des exceptions dans la nature ne fait en réalité qu'ignorer l'ordonnancement des causes naturelles.

La critique de la mathématisation cartésienne de la nature

La mathématisation de la nature est l'élaboration par la raison humaine d'une grille de lecture mathématique, qui est ensuite appliquée à la nature pour pouvoir la déchiffrer. Husserl, dans La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale , § 9, critique la mathématisation cartésienne de la nature.

Husserl distingue :

  • l'étape de substruction où la nature est placée sous une grille de lecture mathématique destinée à son décryptage par un entendement humain ;
  • l'étape de substitution où, au lieu d'étudier la nature, l'homme n'étudie que cette grille mathématique ;
  • l'étape d'inversion qui conduit l'homme à prendre cet outil de décryptage pour la nature elle-même. Il affirme que la nature est par essence mathématique, alors que les mathématiques n'étaient que l'outil permettant l'étude de la nature. La nature est en elle-même complètement ignorée, alors que l'homme prétend en faire l'étude scientifique.

Si la nature échappait en partie à la rationalité humaine, il semble cette fois-ci que l'homme ne peut pas accéder même en partie à la nature. Le regard humain ne fait que la recouvrir d'une structure lisible pour lui, sans jamais accéder à la nature elle-même. Le problème redouble quand il s'agit pour l'homme d'accéder à sa propre nature.

La nature humaine ou la tentative d'une remontée vers les origines

L'homme, en tant qu'être civilisé vivant au sein de sociétés, se heurte à l'impossibilité d'accéder à sa propre nature. Le passage de la nature à la culture est à comprendre comme une dénaturation, une rupture avec notre nature.

Un problème méthodologique

Cette impossibilité pour l'homme social d'accéder à sa propre nature est pointée par Rousseau dès la préface du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes . L'homme que nous avons sous les yeux est un homme social, politique et, de fait, dénaturé.

« Comment l'homme viendrait-il à bout de se voir tel que l'a formé la Nature, à travers tous les changements que la succession des temps et des choses a dû produire dans sa constitution originelle, et de démêler ce qu'il tient de son propre fonds d'avec ce que les circonstances et ses progrès ont ajouté ou changé à son état primitif ? Semblable à la statue de Glaucus que le temps, la mer et les orages avaient tellement défigurée qu'elle ressemblait moins à un Dieu qu'à une bête féroce, l'âme humaine altérée au sein de la société (…) a pour ainsi dire, changé d'apparence au point d'en être méconnaissable. »

Jean-Jacques Rousseau

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , Préface

Cette distance qui sépare l'homme social de sa nature propre est infranchissable, car elle est le fruit d'un paradoxe insoluble. En effet, plus on étudie l'homme, plus on s'en éloigne. Par l'étude, des facultés ignorées de l'homme naturel sont développées. Plus on s'approche de la nature en l'étudiant et plus on s'en éloigne.

« Si elle nous a destiné à être sains, j'ose presque assurer, que l'état de réflexion est un état contre nature et que l'homme qui médite est un animal dépravé. »

Rousseau ne dit pas que l'état de réflexion est un état dépravé ou que l'état civil est une dépravation de l'état naturel. Cette phrase est suspendue au « si ». Ainsi, la question est de savoir si la santé est effectivement pour l'humanité le signe d'un état de perfection. De plus, si le développement des facultés intellectuelles se fait au prix d'une corruption de l'état naturel de l'homme, c'est par cette corruption que l'homme acquiert le libre arbitre auquel Rousseau accorde la valeur la plus haute du point de vue de la destination de l'homme.

La culture comme corruption et artifice

Rousseau qualifie ainsi l'entrée dans la société de dénaturation. L'homme social est alors doté de sentiments et de désirs qui lui sont propres, et qui marquent une rupture avec l'homme théorique de l'état de nature.

Contrairement à l'homme de l'état de nature qui ne tend qu'à satisfaire ses besoins naturels, l'homme social s'enchaîne au désir de possession de choses factices. Plus encore, certains sentiments sont propres à l'homme social, notamment le désir d'être préféré aux autres. S'opère alors une séparation de l'être et du paraître. L'homme social est poussé à paraître ce qu'il n'est pas pour remporter la préférence. Plus encore, il ne peut être que par la médiation du paraître.

Rousseau mène également cette réflexion sur la séparation de l'homme avec sa nature propre dans le Discours sur les sciences et les arts . Il explique ainsi que le développement des sciences et des arts est nuisible à la vertu.

L'art est semblable à un beau vêtement qui dissimule la vertu, faisant même croire qu'elle se trouve là où elle n'est pas. La vertu n'a pas besoin d'ornement : des habits rustiques lui conviennent parfaitement.

De même, le développement des sciences donne de l'orgueil à ceux qui possèdent le savoir. Par l'art et par la science, les hommes cherchent à se distinguer et à être préférés aux autres.

À l'issue de ce second moment, l'impossibilité pour l'homme de penser la nature s'est redoublée. Non seulement on ne peut pas comprendre ce qu'est la nature dans son entièreté, mais on ne peut pas non plus accéder à certains aspects de la nature. Le regard humain voile plus qu'il ne dévoile la nature. De manière plus intime encore, l'homme semble ne pas pouvoir accéder à ce qui lui est pourtant le plus proche : sa propre nature. Comment concilier l'exigence de penser la nature en tant que telle et le regard proprement humain porté sur elle ?

La possibilité d'un accès humain à la nature en tant que telle

Une première conciliation du regard limité que l'homme porte sur la nature et d'une étude de la nature en tant que telle concerne le champ épistémologique. Il faut alors redéfinir les concepts de nature et de finalité afin de ramener pour ainsi dire la nature « à échelle humaine » sans pour autant la nier en tant que telle. La seconde conciliation concerne le champ artistique où le travail et le regard de l'artiste permettent de rendre compte de la nature.

La double redéfinition du concept de nature et de finalité : la solution kantienne

Face à l'impossibilité pour la raison de penser la nature en tant que telle, Kant circonscrit le champ de la réflexion dans les limites de la raison. Il forge alors un nouveau concept de nature qui, associé à l'idée régulatrice de finalité, permet une étude pleine et entière de la nature depuis un point de vue humain.

La redéfinition du concept de nature : l'entendement prescrit ses règles à la nature

En posant un nouveau concept de nature où la nature désigne l'ensemble de l'expérience possible, Kant fonde la possibilité d'une connaissance pleine et entière de la nature par un regard humain.

« Comment est possible la nature au sens formel, comme ensemble de règles auxquelles doivent être soumis tous les phénomènes pour pouvoir être pensés comme liés en une expérience ? La réponse ne peut être que celle-ci : cette nature n'est possible que grâce à la constitution de notre entendement, selon laquelle toutes ces représentations de la sensibilité sont rapportées de façon nécessaire à une conscience, ce qui rend primordialement possible notre manière propre de penser : je veux dire, au moyen de règles – et grâce à elle, ce qui rend primordialement possible l'expérience, qu'il faut radicalement distinguer de la pénétration des objets en eux-mêmes. »

Emmanuel Kant

Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, II, § 36, « Comment la nature elle-même est-elle possible ? »

La nature possède une existence légale : les lois de la nature se fondent sur l'entendement humain. Il ne s'agit cependant pas de dire que la pensée humaine régit la nature. Le concept de l'entendement qu'est le concept de nature ne me dit pas ce qu'est la chose en elle-même (« Les lois n'existent pas plus dans les phénomènes, que les phénomènes n'existent en soi. »). Il ne s'agit alors plus de se demander « comment la connaissance de la nature est-elle possible ? », mais « comment la nature est-elle possible ? ». La nature est possible en tant que mon entendement lui prescrit ses règles.

La finalité comme idée régulatrice

Afin de prescrire ses règles à la nature, et donc de rendre la nature pensable dans la multiplicité de ses phénomènes, l'entendement humain s'appuie sur l'idée régulatrice de finalité de la nature.

La troisième opposition de la Critique de la raison pure de Kant retrace l'opposition de la thèse mécaniste et de la thèse finaliste. La nature s'explique-t-elle entièrement par un ensemble de lois ou faut-il poser une causalité par liberté ? Selon la première thèse, l'ensemble de la nature est explicable par des lois de la nature qui sont des lois de causalité physique. La thèse finaliste ne nie pas l'existence de ces lois, mais affirme qu'il existe une autre forme de causalité. Il serait alors nécessaire de penser une spontanéité qui commencerait une série de phénomènes. Ces phénomènes s'enchaîneraient ensuite suivant les lois physiques de la nature. Autrement dit, il s'agit de penser un commencement transcendantal, c'est-à-dire un commencement par liberté au fondement de toutes les séries de causes naturelles.

Kant résout l'opposition en proposant un nouveau concept de la finalité. La finalité est alors pensée comme une idée régulatrice. Elle est le seul principe permettant de penser la légalité, la régularité et l'unité du contingent des phénomènes naturels.

« Je soutiens donc que les idées transcendantales n'ont jamais d'usage constitutif, comme si des concepts de certains objets étaient donnés par-là, et que, dans le cas où on les entend ainsi, elles ne sont que des concepts sophistiques. Mais elles ont au contraire un usage régulateur excellent et indispensablement nécessaire, celui de diriger l'entendement vers un certain but dans la perspective duquel les lignes directrices de toutes ces règles convergent en un point qui, bien qu'il ne soit qu'une idée, c'est-à-dire un point d'où les concepts de l'entendement ne partent pas réellement, puisqu'il se situe tout à fait en dehors des limites de l'expérience possible, sert cependant à leur fournir la plus grande unité avec la plus grande extension. »

Critique de la raison pure , « Appendice de la dialectique transcendantale »

L'idée de finalité ne peut pas être démontrée, mais elle sert à diriger les recherches sur la nature. L'idée régulatrice ne dit pas comment est la nature, mais comment il faut chercher ce qu'elle est. Elle permet de considérer que l'ensemble des phénomènes de la nature est regroupé sous des lois. Autrement dit, on ne dit pas que la nature est l'œuvre d'une intelligence suprême, mais que la science, dans sa recherche d'une unité des lois de la nature, doit envisager la nature comme si tel était le cas. Cette idée régulatrice pousse à travailler dans le sens d'une unité systématique de la science de la nature. De plus, elle aide à découvrir un certain nombre de propriétés mécaniques.

Il faut donc faire un usage prudent de la supposition de l'unité finale des choses pour permettre la connaissance. Si l'on outrepasse les bornes de cette idée régulatrice, alors on quitte cet usage régulateur et l'on prétend produire une connaissance de la nature à partir des causes finales. La cause finale n'est pas une connaissance, mais seulement l'expression du désir de notre raison d'une unité systématique de la nature.

La double redéfinition de la nature et de la finalité chez Kant nous permet de concilier la possibilité d'une étude de la nature en tant que telle, et le regard proprement humain que l'on porte sur elle. Cette solution vaut dans le champ épistémologique. On peut proposer une seconde conciliation, cette fois-ci dans le champ artistique.

L'art comme moyen de rendre compte de la nature

La seconde conciliation possible entre le regard limité que l'homme porte sur la nature, et une connaissance de la nature en tant que telle s'établit dans le champ artistique. L'art serait alors un chemin vers la nature, une manière d'appréhender la nature, voire la condition d'existence de la nature.

Le travail de l'artiste comme cheminement vers la nature

Bachelard appelle « provocation du sensible » dans L'Eau et les Rêves : Essai sur l'imagination de la matière le rapport d'une provocation du sensible qui invite le sujet à se mettre en route vers le sensible. Il doit alors mener un travail esthétique et artistique pour rendre compte de cette provocation. Ceci est une autre manière pour l'homme de rendre compte de la nature.

« Voyant, sur l'eau et à la face du mur, un pâle sourire répondre au sourire du ciel, je m'écriais dans mon enthousiasme en brandissant mon parapluie refermé "zut, zut, zut, zut". Mais en même temps je sentis que mon devoir eût été de ne pas m'en tenir à ces mots opaques et de tâcher de voir plus clair dans mon ravissement. »

Marcel Proust

Du côté de chez Swann

© Grasset, 1913

La provocation du sensible est ici un éclat de lumière qui se reflète sur l'eau et le sentiment d'éblouissement qui en résulte. Le « zut, zut, zut, zut » signifie cette incapacité à traduire ce ravissement causé par l'expérience d'un phénomène sensible et naturel. Quand il dit que son devoir est de voir plus clair dans son ravissement, le narrateur devient écrivain.

L'artialisation du regard ou la nature comme création artistique

On peut également penser, à l'inverse de la thèse bachelardienne de la provocation du sensible, que l'art vient en premier et la nature en second. L'art serait alors la cause d'une artialisation de notre regard, de sorte que ce serait seulement par le biais de l'art que l'homme pourrait accéder à la nature. Par conséquent, la nature n'existerait pas en elle-même, mais elle serait notre création.

« Qu'est-ce donc que la Nature ? Elle n'est pas la Mère qui nous enfanta. Elle est notre création. C'est dans notre cerveau qu'elle s'éveille à la vie. Les choses sont parce que nous les voyons, et ce que nous voyons, et comment nous le voyons, dépend des arts qui nous ont influencés. Regarder une chose et la voir sont deux actes très différents. On ne voit quelque chose que si l'on en voit la beauté. Alors, et alors seulement, elle vient à l'existence. »

Oscar Wilde

Le Déclin du mensonge

L'art apprend à l'homme à voir la beauté des choses de la nature. Wilde prend ainsi l'exemple des brouillards de Londres : avant que les brouillards ne soient représentés en peinture par des artistes, personne ne s'était aperçu de leur présence. Ainsi, la nature n'existe pas en elle-même, mais seulement parce qu'on la voit esthétiquement , c'est-à-dire à travers des catégories artistiques.

La nature comme matériau artistique : l'art des jardins

Une dernière manière pour l'homme d'appréhender la nature par le biais de l'art est de la traiter en elle-même comme un matériau artistique. Il ne s'agit pas de transformer ce matériau, mais de travailler avec ses particularités spécifiques. L'activité artistique de l'homme, et de fait son regard proprement humain, s'accorde avec l'essence propre de la nature.

Les jardins de Gilles Clément combinent art contemporain et art des jardins. Clément travaille sur le mouvement propre au végétal. Ses jardins sont composés de végétaux annuels et bisannuels. Pour chaque espace de végétaux se produit une disparition des organismes et une apparition d'organismes par pollinisation à des lieux non choisis. Ainsi, le jardin change de visage. Le jardinier choisit les plantes qu'il faut garder et les espaces où les planter. Une connaissance précise des espèces et de leur comportement est donc requise pour déterminer les critères biologiques et esthétiques de composition des jardins. Le traitement artistique de la nature requiert sa connaissance théorique.

Abeille qui butine une fleur

La nature est-elle bien faite ?

« La nature est bien faite », affirme l'adage populaire. Mais l'est-elle vraiment ? Écoutons Guillaume Lecointre. 

Pour montrer à quel point la nature est bien faite, les naturalistes du XVIIIe siècle utilisaient l’exemple de la pollinisation . Imaginez un insecte qui butine. Il se couvre de grains de pollen (gamètes mâles), les transporte jusqu’à une autre fleur et les fait tomber à l’endroit précis où se trouve l’organe femelle de cette fleur ce qui permet la fécondation : n’est-ce pas un bon exemple de perfection de la nature ? 

Et puis parfois, la nature recycle ! Certaines parties du corps peuvent tout à fait recruter de nouvelles fonctions au cours de l’évolution. C’est le cas, par exemple, du pouce humain. 

Le corps humain a longtemps été abordé sous l’angle de la perfection divine. Dans la théologie anglicane du XVIIIe siècle, c’est l’œil qui est considéré comme l’organe parfait. Pourtant, nous ne voyons pas tous de la même manière. Certaines parties de notre corps sont étrangement agencées, d’autres sont complètement inutiles  : de quoi remettre en cause l’adage populaire !

Pour en savoir plus, écoutons cet épisode du podcast “ Pour que nature vive ” avec Guillaume Lecointre, zoologiste et systématicien au Muséum national d’Histoire naturelle.

Cette série de podcasts a été réalisée par le Muséum national d'Histoire naturelle et Création Collective en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre de son programme "Biodiversité. Tous vivants !" et avec le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation . 

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La Nature en philosophie

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La nature est un terme polysémique en philosophie, et souvent équivoque. Dans l’Antiquité (d’Aristote aux Stoïciens), cette notion joue un rôle extrêmement important (par exemple, la sagesse stoïcienne consiste à se rapprocher le plus possible de la nature).

Avec le développement de la science moderne, la nature tend à désigner un ensemble de lois (chez Malebranche ou Kant). Ainsi, le sens premier de nature (les plantes, les animaux, …) s’efface au profit de l’idée d’ordre et de lois universelles. Les sociologues et anthropologues ont quant à eux crée l’opposition de la nature et de la culture, afin de dissocier l’inné de l’acquis.

La culture : la domestication de la nature

On a souvent tendances à opposer la nature comme le milieu matériel extérieur dans lequel évolue l’humanité, à la culture pensées comme l’ensemble des créations techniques, sociales et spirituelles par lesquelles les hommes se distinguent des autres espèces vivantes. Le terme de culture recouvre donc des significations différentes, selon qu’on envisage, comme Aristote, la simple distinction entre ce qui est donné et ce qui est produit par l’homme (c’est l’opposition entre naturel et artificiel), selon qu’on mette l’homme en rapport comme Bacon, la nature comme matériau et les procédures et instruments qui permettent de l’élaborer pour la satisfaction de nos besoins (c’est l’opposition entre nature et technique), ou encore selon qu’on oppose nature et vie en société, comme le fait Rousseau.

La relativité du rapport nature-culture

Mais l’idée de nature est elle-même relative et déterminée par une histoire culturelle : mais ne regardons pas aujourd’hui un paysage, un champ ou la mer par exemple, de la même façon qu’un paysan ou un marin de l’Antiquité pouvait le faire. Notre regard est conditionné par une culture technique et scientifique pour laquelle la terre ou l’eau nous apparaisse d’abord comme des éléments à domestiquer et à exploiter.

Chaque culture s’élabore et se développe en “produisant” sa nature, c’est-à-dire en produisant des solutions adaptées aux problèmes particuliers posés par son environnement. La forêt n’apparaît pas de la même façon à un indien d’une tribu amazonienne et au promeneur dans un parc naturel. Le problème est donc de penser l’unité du fait culturel humain derrière la diversité des pratiques au moyen desquelles les hommes ont façonné leur propre humanité en passant de la nature à la culture. Il n’y a pas de point de vue neutre ou absolu sur quelque chose qui serait “la” nature.

La “mère-nature”, source de sagesse

Le terme de “nature” vient du latin natura , qui signifie à la fois “l’action de faire naître”, “l’état naturel et constitutif d’une chose”, et “l’ordre des choses”. On retrouve cette diversité de significations dans l’usage courant du mot qui peut désigner le milieu naturel, ou le donné biologique et psychologique qui caractérise un individu, ou encore un ordre inscrit dans l’univers et qui déterminerait le cours des évènements.

Mais la nature se donne d’abord à l’homme comme la source originaire de la vie. Le thème de la “mère-nature” se retrouve dans la plupart des traditions culturelles, depuis les civilisations les plus anciennes. En tant qu’elle est une force créatrice de vie, la nature nous fournit un principe d’ordre nécessaire à la l’existence. Totalité qui enveloppe et dont nous faisons partie, la nature est aussi en nous, comme un lien, charnel ou spirituel, qui nous rattache au monde et détermine notre façon de l’habiter.

“C’est la nature qu’on doit prendre comme un guide ; c’est elle que la raison observe, elle qu’elle consulte. Donc cela revient au même de vivre heureux ou selon la nature”, écrit Sénèque (De la vie heureuse, Ier siècle ap. J.-C.), philosophie romain stoïcien, enseigne que la nature se confond avec la vie universelle, c’est-à-dire avec Dieu. Dieu est comme l’âme d’un monde qui est un immense être vivant dont les individus formeraient les organes. Se soumettre à l’ordre naturel des choses n’est donc pas un abandon de la raison. La vie raisonnable c’est, au contraire, savoir vivre conformément à la nature.

La maîtrise technique de la nature

Dans le Discours de la méthode (1637, VIème partie), Descartes fait de la domination scientifique et technique de la nature la condition du progrès de l’humanité. La science, en permettant la compréhension rationnelle des lois qui gouvernent les phénomènes naturels, offre la possibilité d’une véritable philosophie appliquée “par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent […], nous les pourrions employer à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature”.

Selon Descartes, et une conception moderne dominante, la science n’est pas une activité contemplative et désintéressée, comme le pensaient les philosophes grecs. L’humanité doit chercher à comprendre les lois de la nature pour mieux les maîtriser, pour les mettre au service de l’homme : c’est aussi le point de vue de Bacon. Le développement de l’humanité suppose donc la domination de la nature. Science et technique sont les outils de cette émancipation et les facteurs décisifs du progrès vers le Bien de tous.

L’interaction de la nature et de la culture

L’emprise techno-scientifique sur la nature (y compris la nature biologique de l’homme lui même) annoncée par Descartes a complètement bouleversé notre rapport au monde naturel. Si l’on observe le fonctionnement social des hommes, il paraît très difficile de maintenir nature et culture dans un rapport de pure extériorité. Comment distinguer le naturel et le culturel dans un monde humain où toute matérialité a été élaborée et transformée pour répondre aux exigences toujours plus grande de notre bien être.

La société : un fait à la fois naturel et culturel

Citations sur la nature.

Aristote : La nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident (Physique)

Diogène Laërce : Ils entendent par nature tantôt la force qui contient la monde, tantôt celle qui fait pousser les êtes vivants sur la terre. La nature est une force stable qui se meut d’elle-même” (Vie et opinions des philosophes)

Descartes : Je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser (Discours de la Méthode)

Spinoza : La Nature, bien qu’ayant divers attributs, n’en est pas moins un seul Etre duquel tous ces attributs sont affirmés (Court Traité)

Malebranche : A proprement parler ce qu’on appelle nature, n’est rien autre chose que les lois générales que Dieu a établies pour construire ou conserver son ouvrage

Kant : La nature, c’est l’existence des choses, en tant qu’elle est déterminée selon des lois universelles

Hegel : La nature et l’esprit constituent la réalité de l’idée, l’une comme présence extérieure, l’autre comme savoir de soi. (Propédeutique philosophique)

Sartre : La nature c’est le choix de soi-même en face de la liberté oppressive des autres (Cahiers pour une morale)

Levi-Strauss : La nature, c’est tout ce qui est en nous par hérédité biologique (Entretiens)

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11 Comments

la nature est elle bien faite dissertation philosophie

Mohamed La nature est l’ensemble des etres vivants qui sont entourer par un jardin infinie sur un espace impointue, qu’a chaque jours se muet.

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la nature est en brève définition tout ce qui entoure l’homme qui est en dehors de son oeuvre

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Nature = Cosmos-Homme

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Ton analyse est très pertinente et je me complais a penser que l’universalité de la vie est en quelque sorte la plus belle métaphore que le monde nous ai offert. ” L’abeille est un crayon” . Je pense que cette citation n’est pas assez mise en valeur dans notre époque de dépravation et de tristesse. Cordialement, encore un mot de plus dans cette vie morne.

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La nature est un bien-être intérieur qui se forme à l’extérieur de l’humain et qui l’entoure.

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Mais peut on à la fois préserver et dominer la nature ?

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La nature – Philosophie – Terminale

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Bienvenue dans cet article dans lequel je vais vous présenter la notion de nature en philosophie qui est une des 17 notions du programme en terminale.

Le terme nature peut avoir plusieurs significations :

On peut définir la nature comme l’ensemble des espaces et des êtres qui n’ont pas été créés ou transformés par l’homme. (ex: une forêt vierge). La nature s’oppose donc à ce qui est artificiel ou culturel.

On peut ainsi dire que la culture c’est ce qui transforme à la fois la nature extérieure à nous, mais également notre nature humaine que nous transformons, par exemple, par l’éducation et l’instruction.

La nature d’une chose cela peut aussi signifier ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est ou ce qui la définit.

Voilà pour les définitions, j’en profite pour vous rappeler que si vous voulez apprendre à faire une dissertation ou une explication de texte, vous pouvez télécharger tous mes conseils de méthodes via le formulaire en bas de l’article. Vous retrouverez notamment dans cet ebook toutes les définitions à bien connaître pour analyser finement un sujet de dissertation.

Les grands problèmes sur la nature en philosophie

Bien, à présent, quels sont les grands problèmes qui peuvent être posés sur la question de la nature en philosophie ? Je vais vous en donner quelques uns parmi les plus importants avec quelques réponses classiques :

– Premier sujet très classique : Le projet de maîtriser la nature est-il raisonnable ?

Ce sujet peut vous faire rapidement penser à Descartes, pour qui les sciences pourraient « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ».

A ses yeux, nul doute qu’il est raisonnable de vouloir maîtriser la nature car maîtriser la nature c’est se prémunir contre bien des dangers. Il est dans notre intérêt de maitriser la nature car si nous connaissons bien les lois de la nature, si nous la contrôlons alors nous pouvons plus facilement nous protéger de ces aléas et survivre.

Et pourtant, n’est-ce pas plutôt fort prétentieux de prétendre que  nous pourrions la maîtriser ? Croire que nous pourrions la contrôler totalement et la modifier à notre gré sans en subir les conséquences n’est-ce pas très dangereux ? Pascal, dans les Pensées, insiste plutôt sur le caractère misérable de l’homme par rapport à la nature. « Une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer » dit-il. A ses yeux, nous sommes faibles physiquement mais également sujet à nous tromper lourdement dans nos jugements. Nous devrions alors faire plutôt preuve d’humilité.

– Deuxième sujet : Peut-on se donner comme règle de suivre la nature ?

Ici suivre la nature peut signifier à la fois suivre les lois de la nature, mais également suivre notre nature humaine.

Et cette notion même de nature humaine pose question.

Si l’on en croit les stoïciens et notamment Sénèque, pour vivre heureux et libre, il faut vivre conformément à la nature ou donc en suivant la nature. Or, pour lui, cela signifie que nous devons écouter notre faculté spécifiquement humaine qui est la raison. Donc pour suivre la nature, il faut écouter notre raison et ne pas céder à nos désirs ou passions.

A cela on peut opposer la thèse de John Stuart Mill, pour qui il est absurde de prétendre vivre en suivant la nature et ce pour deux raison : d’abord dans bien des cas, nous n’avons pas le choix, les lois de la nature s’imposent à nous. D’autre part, si l’on prétend imiter la nature on va être conduit à commettre bien des horreurs. En effet, dans la nature il y a des catastrophes naturelles, de nombreuses victimes, des animaux se mangent entre eux, des espèces entières sont décimés par des maladies ou par une autre espèce. Est-ce vraiment quelque chose que nous pouvons vouloir suivre ?

– Troisième sujet: La culture dénature-t-elle l’homme ?

Ce sujet porte plus spécifiquement sur la nature humaine et suppose que la culture lui ferait perdre sa nature ou des qualités naturelles.

On peut alors envisager la thèse de Rousseau qui défend qu’effectivement le développement de la culture et plus précisément de la technique a pour effet d’amollir les hommes, de les rendre faibles et dépendants de outils et machines qu’ils ont créés.

A cette thèse, on pourrait opposer celle de Kant, qui envisage au contraire que la culture ne dénature pas l’homme mais est une condition pour qu’un petit homme devienne réellement un homme. En ce sens, un humain ne devient réellement un homme accompli que s’il est éduqué et cultivé.

– Quatrième sujet : les êtres humains sont-ils à part dans la nature ?

Ici, une thèse classique consiste à répondre que l’être humain est bien sûr à part dans la nature car il est le seul à avoir raison, conscience et libre arbitre.  C’est en somme ce que défend Descartes quand il distingue les êtres humains des animaux qui, eux, n’ont pas le libre arbitre et sont toujours constamment déterminés par leurs instincts.

A cette thèse, on peut opposer les découvertes du grand naturaliste Darwin qui au 19e siècle a montré que l’être humain n’est finalement qu’une espèce comme les autres, produit de l’évolution des espèces. Peut-on alors réellement dire que nous sommes à part ?

Voilà pour cet article, j’espère qu’il vous permettra de mieux cerner les grandes questions que vous allez rencontrées sur la notion de nature en philosophie.

Si vous voulez en apprendre davantage sur le programme de philosophie vous pouvez vous rendre sur cette page ou sur ma chaîne Youtube .

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Cours : La nature

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Introduction :

L’idée de nature nous est familière : nous pouvons parler d’aimer la nature ou de la nature profonde d’une personne, de même que nous distinguons ce qui est naturel de ce qui ne l’est pas. La nature est d’abord une évidence pour nous, mais si nous cherchons à définir ce que nous pouvons entendre par « nature », nous sommes vite confrontés à la polysémie de ce mot.

  • Quel est le point commun entre les différents sens que recouvre ce terme ? La recherche de ce point commun correspond à ce qu’on appelle en philosophie l’essence : quelle est alors l’essence de la nature ?
  • Puisqu’il est dans la nature de l’homme de modifier son environnement, est-il pertinent de distinguer la nature de son inverse : la culture ou l’artifice ?
  • La difficulté à répondre invite à soulever un nouveau problème : le concept désigne-t-il une réalité objective, ou est-il avant tout normatif ?

Nous commencerons par essayer de définir le concept de nature par opposition à celui de culture : la nature désigne l’ensemble de ce qui existe indépendamment de l’action des hommes. Puis nous verrons comment, en tant qu’objet de connaissance, la nature est également l’objet d’un désir de maîtrise de la part des hommes. Enfin, nous nous interrogerons sur les enjeux écologiques et nous nous demanderons si l’on peut penser une nature dénaturée.

Penser la nature

La nature est l’ensemble des réalités matérielles existant indépendamment de l’humain, c’est-à-dire ce que nous pouvons observer tout autour de nous mais qui n’est pas le résultat d’une production des hommes. Cette définition correspond à la fois à la compréhension commune (la nature renvoie au monde plus ou moins sauvage tel qu’il existe hors de l’intervention humaine) et à celle de la philosophie. Elle suppose l’existence d’un monde non naturel, qui se distingue et s’oppose à la nature : la culture.

Nature et cosmos

Les philosophes antiques pensaient la nature comme un tout englobant l’ensemble de ce qui existe. Alors que le concept d’environnement renvoie à l’idée d’un milieu, à la fois cadre de vie et ressource vitale, celui de nature implique une totalité plutôt qu’un rapport de contenant à contenu. L’idée grecque de cosmos véhicule aussi celle d’un ordre, d’une harmonie qui présiderait à l’organisation de la totalité.

En tant que « tout » organisé, la nature désigne également la source de la vie. Elle est le principe de développement des êtres vivants. Par extension, la nature d’une chose signifie aussi son essence , c’est-à-dire ce qu’elle est profondément, ce qui constitue son être indépendamment des accidents qui peuvent en modifier l’aspect.

Le rapport de la philosophie antique à la nature n’est donc pas un rapport d’opposition (naturel / non naturel). Au contraire, les différentes écoles philosophiques grecques ont en commun l’idée que la nature constitue un modèle auquel on peut se conformer . Héraclite estimait ainsi que « La voie de la sagesse est de parler et d’agir en écoutant la nature » , et Marc Aurèle, dans les Pensées pour moi-même , affirmait : « Rien n’est mal qui est selon la nature » .

Les stoïciens (dont faisait partie Marc Aurèle) ont particulièrement insisté sur cette idée : s’interrogeant sur la meilleure manière de vivre, ils se sont efforcés de distinguer les tendances naturelles des hommes, par oppositions à des tendances non naturelles.

  • Ainsi, par exemple, manger pour se nourrir est naturel, alors que manger par gourmandise ne l’est pas.

Pour vivre une vie bonne et philosophique, les hommes devraient suivre leurs besoins naturels et se tenir à distance de ce qui s’en écarte.

Nature et domination

Socrate a hérité des philosophes présocratiques la compréhension de la nature comme d’un cosmos  : la nature est le principe premier de toute chose.

Présocratiques :

Les philosophes présocratiques sont des penseurs qui ont précédé Socrate, et dont Héraclite fait partie. Seuls des fragments de leurs textes nous sont parvenus ; de ce fait, on connaît assez mal leur enseignement.

Dans le Gorgias de Platon, Socrate (dont Platon était le disciple) rappelle cette conception harmonieuse de la nature :

« Certains sages disent […] que le ciel, la terre, les dieux et les hommes forment ensemble une communauté, qu’ils sont liés par l’amitié, l’amour de l’ordre, le respect de la tempérance et le sens de la justice. C’est pourquoi le tout du monde, ces sages […] l’appellent cosmos ou ordre du monde » .

Mais cette définition ne suffit pas à déterminer le sens que l’on donne à la nature.

Platon philosophie terminale

Dans le Gorgias , Socrate discute avec Calliclès qui, partant d’une même définition de la nature, en tire des règles d’existence différentes. Pour Calliclès, suivre la nature ne signifie pas mener une vie simple, comme le pensent les stoïciens, ni s’efforcer de se rendre maître de ses désirs, comme le pense Socrate. Il élargit la définition en développant le concept de justice naturelle :

«  […] la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon, et le plus fort que le moins fort. Partout il en est ainsi, c’est ce que la nature enseigne, chez toutes les espèces animales, chez toutes les races humains et dans toutes les cités ! »

Platon, Gorgias .

Selon Calliclès, la nature n’est pas seulement un principe d’harmonie et d’unité, elle est aussi une justification de la domination et de la force .

On voit que l’idée de nature, même si elle correspond à une définition précise, n’est jamais neutre : elle porte toujours en elle un système de valeurs.

Nature et lois physiques

Dans le texte de Platon, Calliclès distingue d’une part le monde de la nature, où chacun est libre de suivre ses pulsions et d’accroître sa propre puissance, et d’autre part, la société qui soumet les hommes à des lois. Cette distinction renvoie à une autre compréhension de la nature : la distinction du « naturel » et de l’ « artificiel » .

  • La culture, l’art et la technique appartiennent à un monde proprement humain, contrairement à ce qui relève de la nature.

On peut ainsi définir l’art comme ce qui cherche à imiter la nature, ce qui signifie implicitement que l’art n’est justement pas une production de la nature, il est « artificiel ».

Aristote philosophie terminale

Aristote propose de distinguer les choses qui existent par la nature de celles qui existent par d’autres causes, auxquelles il donne le nom d’« art ».

Pourtant, contrairement à Calliclès, Aristote ne fait pas de la nature le domaine de la pure liberté , mais un univers régi par des lois au même titre que la société, comme celles du mouvement, de la naissance et de la mort, que l’observation peut déceler. Si la nature peut nous apparaître comme sauvage et dépourvue de rationalité humaine, elle est pourtant un monde avant tout physique , c’est-à-dire régi par les lois de la physique. Par rapport au monde artificiel des créations humaines, la nature est justement ce qui peut être compris à travers des lois scientifiques.

Au XVIII e  siècle, en appui de cette théorie, Kant définira la nature ainsi :

«  La nature , c’est l’existence des choses, en tant qu’elle est déterminée selon des lois universelles. »

Prolégomènes , 1783.

On peut donc comprendre la nature comme un tout, mais un tout régi par un ensemble cohérent de lois.

Utiliser la nature

La conception unitaire et harmonieuse de la nature n’est pas antithétique avec une approche scientifique et utilitaire. Mais, alors que les Anciens s’attachaient davantage à sa dimension harmonieuse, la modernité a vu dans la nature le terrain où exercer non seulement nos connaissances, mais également notre action.

La conception mécaniste : se rendre maître de la nature

La conception scientifique de la nature a trouvé, en philosophie, une expression dans le mécanisme.

Mécanisme :

Le mécanisme est une conception qui interprète les phénomènes matériels selon des relations de cause à effet. La nature de manière générale, mais aussi un corps vivant, peuvent ainsi être compris comme un ensemble de mécanismes répondant les uns aux autres.

Si l’on voit dans la nature avant tout un ensemble de causalités régies par des lois physiques, on peut suspendre toute pensée éthique et avoir à la nature un rapport avant tout utilitaire  : la nature est en effet ce qui nous fournit des ressources pour vivre et on peut donc la rationaliser, l’exploiter afin d’en obtenir le plus possible. Certains dénoncent dans cette approche une vision anthropocentrique de la nature : l’homme ne se conçoit pas seulement comme une partie de la nature, il s’octroie vis-à-vis d’elle une position de maîtrise et de domination.

Alt texte

Il s’agit, en tout cas pour l’humanité moderne, de s’affranchir de la domination de la nature, ainsi que l’exprime Descartes :

«  [Ces connaissances] m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature . Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie. »

Descartes, Discours de la méthode , 1637.

Grâce aux connaissances techniques et scientifiques, les hommes pourraient se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » . Il faut nuancer ce désir de maîtrise, Descartes disant bien qu’il s’agit de se rendre « comme » maître. Son objectif n’est pas la domination de la nature pour elle-même, mais l’amélioration des conditions de vie.

Cependant, en proposant un modèle basé sur l’intervention et le modelage de la nature, qui devient alors une possession humaine, Descartes renverse le modèle antique de l’harmonie.

La conception finaliste : la nature au service du progrès

L’idée que l’on peut façonner la nature n’est bien sûr pas nouvelle. C’est notamment le sens même de l’agriculture, qui consiste à intervenir sur notre environnement pour que poussent les plantes qui nous sont les plus favorables, au détriment de celles qui ne nous sont pas utiles.

Tout être vivant interagit avec son environnement pour créer un écosystème viable pour lui. Mais le rapport de l’homme moderne à la nature dépasse cette simple interaction. L’intervention sur la nature se fonde sur l’idée, déjà présente chez Descartes, d’une amélioration possible  :

  • la nature, imparfaite par elle-même, peut être réorientée et améliorée.

Le mécanisme, en particulier chez Descartes, s’oppose au finalisme. Le premier explique les phénomènes par leurs causes, et le deuxième par leurs fins.

Pourquoi pleut-il ?

  • Conception mécaniste : parce que l’eau des nuages a subi une condensation.
  • Conception finaliste : pour arroser les plantes.

Chercher la finalité de la nature, c’est donc chercher à quoi elle sert, mais aussi qui elle doit servir : c’est en faire un moyen servant des buts, généralement humains.

Spinoza critique cette manière d’expliquer la nature dans un célèbre passage de l’ Éthique  :

« Le finalisme est un des préjugés, véhiculé notamment par la religion, que la pensée doit combattre » .

Appendice du livre I

Kant Emmanuel philosophie terminale

En distinguant conceptuellement fin et moyen, Kant a contribué à circonscrire le rôle de la nature :

« Les êtres dont l’existence dépend, à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n’ont cependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu’une valeur relative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses ; au contraire, les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c’est-à-dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui par suite limite d’autant toute faculté d’agir comme bon nous semble (et qui est un objet de respect). »

Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs , 1785.

Si la nature est dépourvue de raison, elle n’a donc qu’une « valeur relative » , c’est-à-dire relativement à ce qu’elle permet de réaliser (par exemple, se nourrir). La nature est ici définie comme moyen et non comme fin en soi, c’est-à-dire comme ce qui vaut pour soi-même. En tant que moyen, elle est donc au service d’une fin qui lui est extérieure .

Plus encore, la distinction kantienne entre moyen et fin délimite également ce qui est objet de respect : les êtres humains le sont, en tant qu’être raisonnables, mais selon Kant la nature ne saurait être digne de respect.

Dénaturer la nature ?

On voit aujourd’hui toutes les limites de cette conception utilitaire de la nature, ne serait-ce que parce qu’elle est en réalité contraire à ce qui est utile à l’humanité. Le monde naturel transformé par l’homme se retourne en effet contre celui-ci.

  • Mais est-ce encore un monde naturel ou s’agit-il, au contraire, d’une nature dénaturée ?
  • Si la nature désigne ce qui existe spontanément, hors de toute action humaine, quel est le statut de l’homme ?

Il n’y aurait pas de sens à faire de l’homme un être extérieur à la nature. Mais, si on suspend la distinction entre le naturel et l’artificiel, comment comprendre le référent auquel renvoie le mot « nature » ?

Rien n’est naturel ?

Suspendre cette distinction apporte pourtant une réponse possible à ce paradoxe d’une nature dénaturée. Certes, l’homme peut transformer la nature, mais c’est le propre de tout être vivant, même si c’est dans une moindre mesure. L’intervention humaine aboutit bien souvent à bouleverser l’équilibre qui existait antérieurement, mais l’homme est bien, lui aussi, un produit de la nature.

L’anthropologie et la philosophie ont distingué, pour parler de l’humanité, la nature et la culture .

  • La culture serait ce qui se distingue de la nature en s’éloignant d’elle. Ainsi, ce qui chez l’humain ne relève pas de l’instinct mais varie selon les milieux, par exemple la langue ou la manière de se nourrir, serait propre à la culture.

On peut cependant objecter à cette conception que la culture est justement dans la nature de l’homme. Certes, chaque communauté humaine est spécifique et se distingue des autres ; mais elles ont toutes en commun de produire des éléments que l’on identifie comme « culturels », tels que la langue, les coutumes, les structures familiales ou les faits religieux.

S’il n’y a pas de sens à distinguer à propos de l’homme une dimension « naturelle » et une dimension « culturelle », peut-être en va-t-il de même pour ce que l’on désigne comme nature.

Philippe Descola philosophie terminale

L’anthropologue français Philippe Descola a critiqué le dualisme entre nature et culture, en observant que le concept de nature, loin d’être universel, était au contraire propre à la pensée occidentale. Il explique que « sans doute la nature n’existe-t-elle pas pour bien des peuples comme un domaine ontologique [c’est-à-dire formant la même unité qu’un être] autonome » et que la question de la nature ne s’est « guère posée pour de nombreuses cultures. C’est là un fétiche qui nous est propre » ( Par-delà nature et culture , 2005).

Il montre ainsi que pour les Indiens d’Amazonie qu’il a pu étudier, les plantes et les animaux peuvent être perçus comme des entités humaines, et inversement les êtres humains être compris comme des créatures animales ou végétales : l’ensemble de ce qui existe n’est pas compris à travers la dualité entre le naturel et le non naturel.

Le danger de l’argument naturaliste

Conserver la dualité ne se fait pas seulement au détriment de la nature, dans un rapport de violence et de domination : cette domination peut s’exercer contre l’humanité elle-même. C’est ce qui se produit lorsque les concepts de nature et de naturel deviennent un argument pour justifier certaines pratiques humaines ou, au contraire, en condamner d’autres.

  • On pourra évoquer par exemple l’utilisation de l’argument de nature servant à affirmer que les inégalités de genre sont d’origine « naturelles ». On a longtemps estimé (et certains l’estiment encore) que les femmes avaient, du fait même de leur nature biologique, un rôle différent de celui des hommes ; notamment parce qu’elles peuvent porter et mettre au monde des enfants.
  • L’homosexualité est également régulièrement taxée de « pratique contre-nature ».

L’idée antique selon laquelle il faudrait suivre la nature n’est pas sans danger. Plus exactement, cette idée devient dangereuse lorsqu’on perd de vue la dimension axiologique de son concept.

Axiologie :

L’axiologie est la science des valeurs, qu’elles soient morales, philosophiques, esthétiques, etc. Dire d’un concept qu’il est axiologique signifie qu’il n’est pas neutre et qu’il implique un système de valeurs.

La nécessité d’une réflexion éthique et politique

Réfléchir à la nature, c’est donc réfléchir aux valeurs que nous mettons, parfois inconsciemment et implicitement, dans ce concept.

Cette idée rejoint la nécessité actuelle de mener une réflexion éthique et politique sur la nature, en raison des enjeux écologiques propres à notre époque.

L’écologie, en tant que discipline biologique, étudie l’interaction entre les êtres vivants et leur milieu, et postule que ceux-ci parviennent à un équilibre. En tant que pensée politique, l’écologie est la défense, notamment par des mesures politiques, de cet équilibre.

  • La pensée écologique continue donc de distinguer l’homme et la nature, mais le rapport des deux notion se complexifie à l’âge de l’« anthropocène ». Ce terme est parfois employé pour qualifier notre présent : c’est une époque, dans l’histoire de la Terre, où les actions humaines ont un impact significatif sur l’équilibre global du « tout ».

Cependant, il ne s’agit plus d’une position de valeur mais d’un constat : l’opposition entre naturel et artificiel est devenue un fait.

Développée dans les années 1970 par des scientifiques, notamment par le climatologue Lovelock, « l’hypothèse Gaïa » envisage la terre comme un système vivant et adaptatif. Il s’agit bien d’une pensée de la nature qui conçoit celle-ci comme un tout, mais une totalité changeante, au même titre que l’est un individu.

D’un point de vue écologique aussi bien que philosophique, on peut en effet envisager la nature comme une vaste entité, un super-organisme, composé de l’ensemble de ce qui est.

Conclusion :

Il est difficile de parvenir à un concept unifié de la nature. À travers l’Histoire, l’usage et la signification de ce mot ont grandement variés. Ce qui se dégage de ces multiples interprétations, c’est que l’idée de nature repose avant tout sur des postulats métaphysiques, par exemple sur une conception mécaniste ou finaliste du monde. Ces postulats métaphysiques impliquent également que la nature est avant tout un concept axiologique, c’est-à-dire chargé de valeurs. Il importe donc de mettre à jour ces valeurs, soit pour s’en méfier, et se garder d’un discours qui prescrit aux êtres humains leurs manières d’agir au nom d’une conformité avec la nature, soit, au contraire, pour défendre les valeurs qu’une pensée uniquement utilitaire contribue à détruire.

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On oppose communément nature et culture . La nature est ce qui est déjà là et qui n’a pas fait l’objet d’une transformation par l’homme . La culture se définit comme une transformation de la nature par l’homme.

I. L’opposition nature/culture

L’opposition faite entre nature et culture explique la distinction qu’ Aristote fait entre un objet technique et un objet naturel . Selon Aristote, un objet naturel possède son principe de mouvement en lui-même . Par exemple, un arbre est un objet naturel parce qu’il croît spontanément, il n’a pas besoin de quelque chose d’extérieur pour se développer. En revanche, un objet technique possède son principe de mouvement à l’extérieur de lui-même. Par exemple, un lit est un objet technique puisqu’il est l’effet d’une causalité extérieure, qui est le menuisier. Comme un objet naturel est ce qui croît spontanément et que la nature est ce qui est amenée à être transformée par l’Homme pour la culture, l ’Homme peut alors se définir comme étant un être d’anti-nature .

D’abord l’Homme est contraint de transformer la nature extérieure s’il veut vivre . Dans son dialogue Protagoras , prenant l’exemple du mythe de Prométhée, Platon explique que l’Homme, à la différence de tous les autres animaux, est un être qui, à la naissance, ne porte pas sur lui toutes les caractéristiques et propriétés qui lui permettront de s’adapter à la nature rapidement. L’Homme, à l’état naturel, est donc le plus faible de tous les animaux . C’est pourquoi il est contraint, non pas de s’adapter à son environnement, mais d’adapter l’environnement à lui-même . Autrement dit, l’Homme, s’il veut survivre, est obligé de transformer la nature par le travail, par la médiation de la technique, et de la transformer en environnement pour pouvoir vivre. Cela explique pourquoi l’homme est un être d’anti-nature.

D’autre part, l’homme est un être d’anti-nature au sens où il passe son temps à nier sa propre nature . L’Homme, comme l’animal, a une naturalité . Cette naturalité s’exprime dans ses besoins . Chaque homme a une part d’animalité en lui. Mais à la différence de l’animal, ce que peut faire l’homme, c’est qu’il peut domestiquer cette animalité. Il peut domestiquer la nature qu’il porte en lui. L’homme n’est pas prisonnier de ses besoins et ses désirs, contrairement à l’animal, il peut renoncer à leur satisfaction immédiate . Par exemple, si l’homme a faim, c’est la nature qui va s’exprimer en lui, mais il sera capable de lutter contre la tyrannie de ce besoin et d’en repousser la satisfaction à plus tard.

L’homme est un être anti-nature car il nie sa nature extérieure autant que sa propre nature. Autrement dit, la nature de l’homme est d’être un être de culture . Ainsi, la nature est définie par contraste avec la culture. 

II. La nature est-elle porteuse de valeurs ?

L’opposition entre nature et culture questionne cette nature qui serait porteuse de certaines valeurs que la culture viendrait annuler et étouffer.

Hans Jonas , philosophe du XX e siècle, s’est posé cette question dans un livre intitulé Le principe responsabilité . Il questionne la légitimité du projet cartésien, scientifique selon lequel il faut transformer la nature pour se rendre « comme maître et possesseur de la nature ». Il s’interroge sur le présupposé de l’entreprise scientifique . Il remarque que dominer la nature, entreprendre de la transformer, n’est possible que si l’on a une certaine conception de la nature. Dans le prolongement de Descartes , la science considère la nature comme un grand mécanisme . Autrement dit, pour Descartes, la nature ce n’est jamais que de la matière, une grande étendue géométrique, un grand mécanisme, et de ce fait, dans la nature il n’y aurait pas d’intention , et, sans intention, ces mécanismes deviennent des mécanismes de force  : il n’y aurait donc pas de valeurs dans la nature . Jonas réfute cette hypothèse. En effet, selon lui, il y a une forme de valeur de la nature parce qu’il y a des intentions dans la nature (celle fondamentale qui est de persévérer dans son être). La nature persévère dans son être , cela veut dire que la nature choisit toujours la vie plutôt que la mort. Pour Jonas, puisqu’il y a cette intention fondamentale de la nature de vouloir la vie, il faut que l’homme ait un devoir vis-à-vis de la nature : un devoir de respect, un devoir de préservation. Dans cette perspective anti-cartésienne, Jonas pense qu’il ne faut pas vouloir transformer la nature à tout prix car la nature comporte une certaine valeur.

Une deuxième perspective critique sur cette volonté de transformer la nature est émise par Rousseau . Celui-ci écrit dans Discours sur les sciences et les arts puis dans Discours sur l’origine de l’inégalité des fondements parmi les hommes que c’est parce que l’Homme s’est éloigné de la nature , c’est parce qu’il est entré en société, qu’ il s’est perverti . A contrario, cela veut dire que pour Rousseau, l’homme est naturellement bon . Ici on est dans une perspective qui fait apparaître la nature comme une norme à partir de laquelle on pourrait déterminer ce qui est bien par rapport à ce qui est mal , c’est-à-dire la vie en société. Autrement dit, pour Rousseau, la vie en société est ce qui a inscrit en l’Homme des vices tels que la jalousie, l’orgueil, la vanité, qui n’étaient pas là naturellement. On peut en conclure que, selon lui, il faudrait revenir à l’état de nature . Ainsi, pour Rousseau, la culture ne rend pas nécessairement l’homme meilleur.

III. Mais peut-on idéaliser la nature ?

Il faut se méfier de l’idée selon laquelle la nature constitue une norme , au sens où ce qui est naturel serait bon et ce qui serait culturel, moins bon. Il faut également se méfier de l’idée selon laquelle parce qu’il y aurait des intentions dans la nature, et la nature forcément une valeur .

– L’exemple de la médecine illustre le fait que la nature n’est pas toujours une valeur qu’il faut préserver. Le médecin est parfois contraint de nous prescrire des antibiotiques. Or le terme antibiotique signifie « ce qui lutte contre la vie » ( bios en grec = vie). La nature n’est donc pas toujours bonne pour l’homme.

– L’exemple du moustique : il transmet le paludisme et c’est l’une des plus grandes causes de mortalité en Afrique. Pourtant, l’état de moustique est naturel. Ainsi, on constate que ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est forcément bon. C’est pourquoi l’homme a conçu la technique pour pouvoir se protéger des aspects néfastes, pour lui, de cette nature.

Rousseau lui-même va préciser son idée. ll y a un contresens à ne surtout pas commettre : Rousseau n’a jamais dit, n’en déplaise par exemple à Voltaire, qu’il faut retourner à l’état de nature. Rousseau écrit dans Le Contrat Social que l’homme n’apparaît qu’à partir du moment où il entre en société , donc quand il dit que « l’homme s’est perverti par la société » il veut dire par là que le mal, l’inégalité, est une construction historique et a été inventée par l’homme. Or, si c’est l’homme qui a produit le mal, alors, comme l’écrit Rousseau, tout ce qu’a fait l’homme, l’homme peut le détruire. On comprend ainsi que l’intérêt d’historiciser l’inégalité pour Rousseau, n’est pas de nous inviter à retourner à un état antérieur à l’histoire, de retourner à la nature, c’est de nous faire comprendre qu’il y a la possibilité de défaire ce qui a été fait . Ainsi, pour Rousseau, le but de la politique et de l’éducation est d’essayer de produire une civilisation au sein de laquelle l’inégalité et le mal n’existeraient plus.

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Peut-on dire que la nature est bonne ?

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I - Certes, la nature est une réalité évidente

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  • La nature comme cosmos harmonieux finalisé dans lequel chaque être trouve sa place (référence à Marc Aurèle)
  • La nature humaine : la nature est universelle, par opposition au culturel qui est relatif et particulier (référence à Lévi-Strauss)

II - Mais le concept de nature, cette évidence, est une construction culturelle

  • Ce qui nous apparaît comme naturel est en réalité culturel chez l'être humain (référence à Simone de Beauvoir)
  • Le mythe de la wilderness : la nature sauvage est inventée par les colons de l'Amérique (référence à Callicott)
  • Il y a de la culture dans ce qu'on nomme nature (référence à Dominique Lestel)

III - Donc la nature séparée de l'être humain est une illusion, mais il existe bien une dynamique du vivant qui nous permet de penser l'écologie

  • Le dualisme nature/culture est contingent et relatif (référence à Philippe Descola)
  • Le “vivant” à la place de la “nature” (référence à Darwin)
  • Contre le mythe paternaliste de la nature fragile (référence à Baptiste Morizot)

Sons diffusés :

  • Extrait du film Buffet froid , de Bertrand Blier, 1979
  • Texte de Marc Aurèle, Pensées pour moi-même , livre V, pensées 1, 2 et 3, (entre 170 et 180 après J.-C.), traduction du grec ancien par É. Bréhier, dans Les Stoïciens , éditions de la Pléiade, lu par Vincent Schmitt (avec une musique de Joe Hisaishi, The land of the impure , extraite du film Princesse Mononoké )
  • Archive de Claude Lévi-Strauss, 10 octobre 1958, RTF
  • Extrait du film Les Bronzés font du ski , de Patrice Leconte, 1979
  • Texte de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe , tome 2, chapitre premier “Enfance”, 1949
  • Archive de Simone de Beauvoir, 6 avril 1975, dans Questionnaire , TF1
  • Archive sur les macaques du Japon, 14 octobre 2016, CNRS
  • Chanson de Wyclef Jean, Thank god for the culture
  • Manon de La Selle Collaboration
  • Laurence Malonda Réalisation
  • Clémentine Marais Collaboration
  • Anaïs Ysebaert Collaboration
  • Jules Barbier Collaboration
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