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Exemples de sujets de dissertation sur la crise de 1929

La décennie des années 1920 est marquée par une grande prospérité économique qu'incarne notamment l'économie américaine jusque-là florissante. Cependant, à la suite de cette apparente période de développement économique, les États-Unis sont confrontés au « jeudi noir ». Cette expression renvoie en effet à la date du jeudi 24 octobre 1929, date à laquelle le pays connaît un krach boursier sans précédent. Dans les jours suivants, les actions à Wall Street, la bourse de New York ne cessent de s'effondrer, entraînant la faillite de nombreuses banques et la ruine de milliers d'actionnaires.

Exemples de sujets de dissertation sur la crise de 1929

Credit Photo : Unsplash Patrick Weissenberger

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Considérée comme l'un des événements historiques majeurs du XXe siècle, cette crise boursière de 1929 débouche rapidement sur une crise économique à l'échelle mondiale, conduisant presque tous les pays industriels vers une période de dépression : c'est le début de la Grande Dépression .

Dès lors, nous pouvons nous demander :

Problématique n°1 - Pourquoi la crise boursière de 1929 aux États-Unis conduit-elle à la Grande Dépression ?

I – L'année 1929 : vers une rupture des tendances économiques a)     Une crise initialement boursière… - Investissement en bourse d'une grande partie des Américains durant les années 1920 : beaucoup de crédits accordés sans contrôle. - Le jeudi noir du 24 octobre 1929, on assiste à la chute des cours de plus de 10%. - Tentative de fermeture prématurée de la bourse pour stopper la tendance. - Lundi 28 octobre : plus de 10 millions de titres se retrouvent sur le marché. - Mardi 29 octobre : mardi noir ( c'est près de 16 millions de titres).

b)     … qui se transforme en crise financière - Cette grosse crise boursière débouche sur la faillite des banques et la ruine de ses actionnaires. - Réduction quasi totale des crédits accordés aux entreprises et aux particuliers. - Conséquence extrême sur les modes de consommation de la population américaine : baisse de la consommation, car population endettée. Le stock de ventes augmente donc les prix des produits à vendre baissent. - De nombreuses entreprises font également faillite, ce qui entraîne des vagues de licenciements massifs.

II – De la crise à la « Grande Dépression » a)     D'une crise économique sans précédent aux États-Unis à une absence de réponses politiques - La crise économique se note à travers 3 grands éléments d'analyse économique : (a) une baisse de la richesse nationale, (b) une baisse des investissements et enfin, (c) une hausse du chômage. - Concernant la géographie de la crise, cette dernière touche les États-Unis dans leur ensemble. Si la crise affecte se concentre au départ dans les grandes villes industrielles du nord-est du pays, elle se répand rapidement aux campagnes. Ces zones rurales connaissent ainsi une forte diminution des prix des productions agricoles. - Face à cette crise économique sans précédent, le président Hoover tente d'apporter des réponses politiques, mais ces dernières s'avèrent vite inadaptées à la situation économique en cours. En effet, Hoover encourageait les entreprises à ne pas licencier, déclarant que l'ordre économique allait de lui-même se réguler. - En 1930, la loi Hawley Smoot est mise en place : il s'agit d'une augmentation des droits de douane dans le but de protéger le marché intérieur. Cependant, cette loi libérale et protectionniste n'a aucun effet, le commerce extérieur étant totalement perturbé.

b)     D'une crise sociale à une crise mondiale : vers une paupérisation accrue de la société

- On assiste à une certaine aggravation des conditions de vie de millions d'Américains en raison du chômage massif et de l'absence de protection sociale. Dans les villes, la famine s'installe, car de nombreux stocks alimentaires sont brûlés afin d'éviter une baisse des prix. Dans les campagnes, des milliers d'agriculteurs sont expulsés de leur ferme. - Par ailleurs, à la fin des années 1920, cette crise économique et sociale ne se limite plus seulement aux États-Unis et se répand rapidement à l'ensemble des pays partenaires des États-Unis. En effet, ces derniers ne peuvent désormais plus exporter leurs produits, ce qui les prolonge à leur tour dans une situation économique tendue.

III – Le New deal : une tentative de sortie de crise ? a)     La mise en oeuvre d'un interventionnisme d'État - En 1933, F. D. Roosevelt est élu président des États-Unis. Rapidement, il propose la mise en place d'une politique interventionniste, connue sous l'expression de «  New Deal  » ou « Nouvelle Donne » en français. - Cette politique de New Deal vise à renforcer le rôle de l'État fédéral dans l'économie américaine. En ce sens, plusieurs grandes lois de relance entrent en vigueur. (a) Concernant la crise des campagnes, Roosevelt met en oeuvre l'Agricultural Adjustement Act pour réguler la production agricole et stabiliser les prix. (b) Concernant les grandes villes industrielles, il lance le National Industrial Recovery Act pour moderniser les entreprises américaines.

b) Une tentative d'État Providence - À travers le New Deal, Roosevelt met également en oeuvre une politique d' État Providence . - La Works Progress Administration (WPA) est créée afin d'encourager la création d'emplois. En 1935, Roosevelt lance le Social Security Act qui donne naissance à une assurance chômage et une assurance vieillesse.

Problématique n°2 - Quel est l'impact de la crise américaine à l'échelle mondiale ?

I – Une crise économique mondiale a)     Une crise boursière et financière née aux États-Unis… b)      … qui se transforme en une crise économique à l'échelle mondiale II - Les conséquences sociales et politiques de la crise a)      Les conséquences sociales : licenciements, famine, baisse de consommation b)      Les conséquences politiques  : réponses politiques américaines inexistantes, émergence de régimes autoritaires, Front populaire français…

III - Les politiques de lutte contre la crise a)     Le New Deal : une tentative de sortie de crise américaine b)     Les politiques européennes de lutte contre la crise : la réponse française et allemande

Problématique n°3 - Dans quelle mesure la crise de 1929 parvient-elle à bouleverser l'économie et les sociétés aux États-Unis, puis dans le monde ?

I – Aux États-Unis : essor d'une crise économique sans précédent a)     Des déséquilibres économiques préexistants à l'apparition d'une crise financière b)     Des conséquences sociales en chaîne

II – Vers une expansion à l'échelle mondiale a)     Une crise économique devenue mondiale : relations de dépendances économiques des États b)     Les réponses politiques apportées : le New Deal américain, le Front populaire français…

Problématique n°4 - Quelle(s) leçon(s) peut-on tirer de l'application du protectionnisme dans la crise de 1929 et la décennie des années 1930 ?

I – La crise de 1929 : un événement historique sans précédent a)    D'une crise financière à l'échelle nationale b)    À une crise économique à l'échelle internationale

II – Face à la crise de 1929, l'adoption de mesures protectionnistes a)    La mise en place de barrières douanières : vers un repli sur soi des États ? b)    Une conséquence inattendue : l'émergence de résurgences nationalistes

III – Le protectionnisme : véritable solution dans la gestion de la crise de 1929 ? a)     L'essor d'une paupérisation des sociétés b)     Les politiques de lutte contre la crise

Conclusion générale : la crise de 1929 met bien en lumière l'existence de déséquilibres économiques et sociaux.

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Composition : l'impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux

Analyse du sujet, problématique, proposition de plan, i. des états désemparés face à la crise , ii. des états qui mettent en œuvre de nouvelles solutions face au coût économique et social de la crise., iii. des états transformés par la crise..

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sujet dissertation crise de 1929

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La croissance économique : les fluctuations et les crises : exercice

Résumé de cours Exercices et corrigés

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Il est important de s’entraîner au cours sur la croissance économique, les   fluctuations et les crises . Plus vous aurez compris l’ensemble du cours, plus vous serez aptes à rédiger une dissertation de qualité comprenant les notions importantes du chapitre.

Crise économique : sujet de dissertation

Les sujets d’ESH qui tombent aux concours sont presque exclusivement des sujets transversaux, nécessitant des connaissances sur l’intégralité du programme.

Veillez donc à les traiter en utilisant vos connaissances sur tous les chapitres, afin de vous entraîner au mieux.

Voici un sujet susceptible de tomber :

« En quoi les crises économiques et financières majeures marquent-elles une étape dans le développement économique et social ? On se placera dans une double perspective historique, depuis le début du XIXe siècle, et économique. »

(HEC, épreuve écrite du concours 2002.)

COURS D'ESH

Pour reprendre le contrôle à ton rythme, correction dissertation sur la crise économique..

Remarques :

Une crise économique et financière majeure remet en question les bases sur lesquelles reposaient avant elle le financement et le fonctionnement de l’économie.

On peut ranger dans cette catégorie les crises de 1873, 1929, 1973 et probablement 2007, en remarquant qu’au moins les deux premières font coïncider les points de retournement d’un cycle Kondratiev et d’un cycle Juglar.

Le mot étape est à prendre dans le sens d’une rupture et d’un dépassement des obstacles qui entravaient la croissance économique .

Le sujet porte sur le fait de savoir si les crises sont porteuses d’enseignements dont les agents peuvent tirer parti pour avancer sur la voie du progrès économique et du développement social.

Il amène à se demander si les crises majeures marquent effectivement des étapes permettant de surmonter les contradictions et les limites du mode de développement qui prévalait avec elles.

Proposition de plan :

I. Les crises sont effectivement des étapes marquantes du processus de destruction créatrice

  • A. Cela se traduit dans l’ordre technologique

Cet aspect a été mis en évidence par Kondratiev et par Schumpeter. Dans la phase A, une grappe d’innovations motrices entraîne toute l’économie dans un mouvement ascendant ; la crise économique survient lorsque ses effets se sont épuisés.

Pendant la phase B, se mettent en place les conditions favorables à l’éclosion de la vague suivante de progrès technologiques.

On peut illustrer ce point en remarquant qu’après plusieurs décennies de remises en ordre et de perturbations, 1873 mène à la deuxième révolution industrielle ; 1929 aux Trente Glorieuses et 1973 à l’éclosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

  • B. La destruction créatrice concerne aussi les institutions

C’est ce que montre l’approche dite institutionnaliste, et en particulier celle de l’école de la régulation.

1873 marque l’entrée dans l’ère industrielle et la mise en place d’un nouveau mode de régulation concurrentiel caractérisé par la flexibilité des prix, un fort degré de concurrence, une gestion rigoureuse de la monnaie, un protectionnisme modéré qui n’empêche pas l’ouverture des économies et un rapport salarial fondé sur la précarité.

À l’issue de la dépression des années 1930 s’impose un mode de régulation monopoliste indissociable de la forte croissance économique des Trente Glorieuses. Les pouvoirs publics sont alors à même de mettre en œuvre des politiques appropriées, aussi bien au plan conjoncturel que structurel.

L’école de la régulation met donc l’accent sur le rôle des pouvoirs publics et sur leur capacité à renouveler (ou non) le cadre institutionnel préexistant à la crise et dont elle a montré les limites.

Dans cette optique, la crise économique peut pousser à la mise en place d’un nouveau mode de régulation capable d’assurer la cohérence de tous les éléments du système et de gérer les tensions et les déséquilibres que suscite son fonctionnement. Mais rien ne garantit que de nouveaux arrangements institutionnels puissent émerger rapidement, et la phase d’incertitude et de tâtonnement peut durer très longtemps.

L’issue des crises, leurs aspects positifs ou non en termes de développement, dépendent du contexte et de la capacité de réaction des sociétés et de leurs agents. Rien donc ne garantit qu’elles favorisent le développement économique et social. En outre, leurs coûts peuvent être extrêmement élevés.

Avant d’être porteuse de solutions nouvelles, la crise économique de 1929 a d’abord mené à la Seconde Guerre mondiale. On peut aussi remarquer que si les pays dominants peuvent être poussés par les crises à adopter des changements permettant la poursuite de leur développement, pour les pays en développement les crises sont toujours nuisibles.

II. On peut donc contester que les crises soient des étapes sur la voie du progrès

A. Les crises sont des accidents

Au plan théorique, c’est ce qui ressort des analyses des libéraux contemporains, aux yeux desquels les crises sont dues soit à des erreurs commises par des institutions publiques, soit à des chocs aléatoires.

Ainsi les monétaristes, avec Friedman, imputent à des erreurs des responsables de la politique monétaire l’aggravation catastrophique de la crise économique  en 1931 et l’ampleur de la récession qui a suivi les chocs pétroliers.

Niant aussi que les crises puissent être provoquées par un fonctionnement défectueux des marchés, les modèles de la nouvelle économie classique les interprètent comme la conséquence de chocs aléatoires d’origine monétaire (Lucas) ou réelle (Kydland et Prescott).

Dans cette optique, les crises ne sont pas des points de passage obligés du développement. Au plan des faits, c’est aussi ce qui ressort de la prise en compte des crises essentiellement financières survenues depuis 1982 dont l’analyse fait l’objet du chapitre 9 du livre.

Rien en fait, ne garantit l’émergence de solutions à travers ces crises, ce qui pourtant, est la condition pour qu’elles se transforment en étapes du développement économique et social.

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  • Etude de documents type bac : Étudier des documents sur les caractéristiques et les conséquences de la crise de 1929

Étudier des documents sur les caractéristiques et les conséquences de la crise de 1929 Etude de documents type bac

Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et des documents proposés, puis synthétiser l'étude des documents dans un paragraphe argumenté.

Des indicateurs de la crise aux États-Unis et dans le monde

Economic Growth in the West , A. Maddison, © George Allen and Union, 1964

Une crise mondiale

La France a sauvé l'Europe , Paul Reynaud, 1947, © Flammarion, Hatier Histoire Terminale 2020, page 28

« À partir de 1927 [...] les cours des actions montent en flèche à la bourse de New York. Du début de 1927 à octobre 1929, ils haussent de 130 à 218 (indices de l' Annalist ). Avec ces bénéfices prodigieux faits en dormant, les propriétaires de ces titres accroissent leur train de vie. Ils achètent, achètent [...]. Mais [...], les cours des matières premières et notamment des produits agricoles ont commencé à fléchir. Ce sont les nuages noirs qui s'amoncellent à l'horizon. L'orage va éclater. En 1929, l'industrie de l'automobile commença à être touchée [...] Quelques jours après, c'est le 24 octobre 1929 [...] de la bourse de New York. [...] Les cours s'étaient effondrés.

Ce fut le coup de gong qui annonça aux nations l'ouverture de la crise mondiale. [...] On assista alors à une baisse profonde des prix, surtout agricoles [...] Autour du globe, les pays agricoles ruinés ne purent acheter les produits des pays industriels qui furent ruinés à leur tour. [...] Aux États-Unis, la production s'effondra. De 1929 à 1933, celle de l'acier tomba de 56 à 13 millions de tonnes. Le pourcentage des chômeurs monta de 8,2 % à 24,3 % (12 millions de chômeurs). De 1929 à 1932, les exportations tombèrent de 5,2 milliards à 1,6 milliards. Celles à destination de l'Europe de 2,3 milliards à 0,784 millions. De février 1929 à fin 1932, le prix du blé tomba de 1 dollar à 0,35 cents le boisseau. [...] Les fermiers devinrent incapables de payer leurs dettes hypothécaires. On vendit leurs biens sur saisie. Les banques qui leur avaient fait des prêts s'écroulèrent par milliers. [...] La crise atteignit le monde entier. L'ouvrier métallurgiste américain de Pittsburg, le planteur de café brésilien, l'artisan de Paris et le banquier de Londres, tous furent frappés. »

D'après les documents 1 et 2, en quelle année la crise économique débute-t-elle aux États-Unis ?

Aux États-Unis, quel événement est à l'origine de la crise économique de 1929 ?

Un krach boursier

Une faillite bancaire

Un taux de change faible

Une baisse du dollar

D'après le document 2, compléter la phrase suivante en choisissant la ville qui convient.

Vrai ou faux ? Aux États-Unis, après le krach boursier de 1929, de nombreuses banques américaines font faillite car les entreprises et les habitants ne peuvent plus honorer les échéances de leurs prêts.

D'après le document 1, entre 1929 et 1932, par combien les richesses produites aux États-Unis sont-elles divisées ?

D'après le document 1, compléter la phrase suivante en choisissant le pourcentage qui convient.

Vrai ou faux ? D'après le document 2, lors de la crise économique de 1929 aux États-Unis, de nombreuses exploitations agricoles s'enrichissent grâce à l'augmentation des prix des produits agricoles et des ventes.

Vrai ou faux ? Lors de la crise économique de 1929, les avoirs américains rapatriés aux États-Unis en urgence mettent en crise les systèmes bancaires et les systèmes boursiers européens.

D'après le document 2, compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.

D'après le document 1, par combien le chômage est-il multiplié en Allemagne, entre 1929 et 1932 ?

Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?

I − L'éclatement de la crise économique aux États-Unis II − L'extension de la crise économique au reste du monde

I − La crise économique américaine II − Les solutions pour remédier à la crise économique aux États-Unis

Classer chaque sous-partie dans la partie qui lui correspond.

Une crise boursière

Une baisse de la production industrielle

Une crise sociale

L'Europe en crise

La multiplication des difficultés sociales

I - L'éclatement de la crise économique aux États-Unis

II - L'extension de la crise économique au reste du monde

sujet dissertation crise de 1929

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Comprendre les crises financières. Éléments de retour sur les crises de 1929 et de 2008.

Comprendre les crises financières. Éléments de retour sur les crises de 1929 et de 2008.

Christophe Rodrigues est professeur de Chaire supérieure en économie et en sciences sociales . Il enseigne en CPGE (Classes préparatoires aux grandes Ecoles) au lycée du Parc à Lyon, en filière ECG (économique et commerciale voie générale), ainsi que dans le CPES (Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures) Science et société de l'ENS de Lyon. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages aux éditions Dunod dont Introduction à l'économie monétaire  (co-écrit avec Alain Beitone et Estelle Hemdane, publié en 2021).

Introduction : Crise financière et crise économique, de quoi parle-t-on ?

Le concept de crise provient du mot grec «  krisis  » qui signifie examiner ou juger dans le but de choisir, de décider. Les économistes l'ont emprunté au domaine de la médecine dans le sens où la crise correspond à un moment d'affaiblissement ou au contraire d'exacerbation d’une maladie [1] .

Si on adopte l'hypothèse de fluctuations cycliques à l'œuvre dans le système économique, une crise est le point haut du retournement de la conjoncture lors d'un cycle économique. Ce retournement se situe entre la phase d'expansion et la phase de récession ou de dépression. Il concerne un indicateur dont la progression ralentit, stagne ou s’inverse. S'agissant des crises productives, c'est-à-dire des crises qui affectent l'économie réelle et donc le niveau de la production, on retient généralement un indicateur de dimension tel que le produit intérieur brut mais il peut s'agir aussi de l’investissement des entreprises, des variations de stocks ou encore du niveau de l’emploi. Les économistes considèrent ainsi qu'il y a crise économique dès lors que le produit intérieur brut connait une contraction brutale et significative qui conduit le système vers une nouvelle phase de son cycle. Cela signifie que la crise est, en toute rigueur, un phénomène conjoncturel et ne peut donc caractériser une période couvrant plusieurs années. C'est à ce titre qu'il ne faut pas confondre crise économique et récession ou dépression qui présentent, pour leur part, un caractère durable.

Au cours de l'histoire longue, les économies ont été marquées par une grande diversité de crises. Parmi celles-ci, les crises financières occupent une place singulière. On entend par crise financière une déstabilisation brutale et non anticipée du système financier, c'est-à-dire du dispositif institutionnel par lequel les agents en capacité de financement mettent à disposition leurs fonds pour répondre aux demandes des agents en besoin de financement. La crise financière a plusieurs composantes : elle peut provenir d'une crise boursière (on parle également de krach boursier ), d'une crise bancaire ou encore d'une crise de change (ou crise cambiaire ). S'agissant de la crise boursière, celle-ci se manifeste par un effondrement des prix d’actifs côtés sur les marchés financiers. S'agissant de la crise bancaire, elle se manifeste par des défauts de paiements en cascade qui frappent les banques de second rang et, le cas échéant, entraînent des « courses au guichet » ( bank run ) et des faillites bancaires. Enfin, s'agissant de la crise cambiaire, elle se manifeste par un effondrement brutal du taux de change d'une ou plusieurs monnaies sur le marché des changes.

Au cours de l'histoire, il est fréquent que ces trois composantes de la crise financière se combinent, même si elles ne sont pas nécessairement présentes simultanément (la crise de 2007-2008, par exemple, combine crise bancaire et crise boursière sans que le marché des changes sur les grandes devises n'ait été affecté). Par ailleurs, la gravité comme l'affectation géographique de ces crises sont variables : par exemple, la crise de 1997 a eu surtout des effets sur les économies émergentes asiatiques, la crise des valeurs technologiques à New-York en 2001 est d'abord restée localisée sur le secteur de l'Internet (même si elle a eu des répercussions hors des Etats-Unis, tandis que la crise des dettes souveraines en Europe à partir de 2010 a exclusivement affecté certains pays membres de la zone euro.

Schéma n°1 : La diversité des crises

Cliquez sur l'image pour agrandir le schéma.

sujet dissertation crise de 1929

Les crises de 1929 et de 2008 sont aujourd’hui considérées comme des cas d'école de crise financière. Elles sont par ailleurs unanimement qualifiées de crise systémique , celle-ci devant être considérée comme un cas particulier de crise financière, qui affecte la totalité du système financier, avec un effet de propagation au-delà des frontières nationales, en raison des interconnexions fortes qui existent entre ses composantes. La crise systémique découle d'un haut niveau de risque systémique combiné avec un défaut de coordination (mécanisme de la déflation de bilan ). Pour autant, et malgré le caractère endogène de ces deux crises systémiques lié au haut degré de financiarisation des économies, elles ne sont pas analogues, à la fois s'agissant des catégories de risques qui se sont accrus (encadré n°1) et du cadre institutionnel et politique au sein duquel elles se sont manifestées. Près d’un an après la faillite de la Silicon Valley Bank de Californie et 16 ans après le choc de 2008, dont la faillite de la banque américaine Lehman Brothers le 15 septembre 2008 fait figure de symbole, un retour sur ces épisodes peut s'avérer instructif.

Encadré n°1 : La diversité des risques financiers

Depuis Frank Knight (1885-1972) et son ouvrage Risk, uncertainty and profit (1921), on considère en économie qu'un risque est la probabilité pour un évènement futur de se produire.

Dans toute relation contractuelle, les agents en présence supportent un risque de contrepartie , celui-ci portant sur la probabilité que l'un des deux co-contractants fasse défaut au moment du dénouement du contrat. En matière financière, ce risque devient risque de crédit (ou risque de défaut) : il s'agit dans ce cas de la probabilité qu'un, plusieurs ou un grand nombre d'agents du système financier fassent défaut sur leur dette ou soient dans l'incapacité de respecter leurs engagements. Par exemple, il peut s'agir de ne pas livrer à l'échéance prévue les liquidités ou les devises que l'agent s'était engagé à livrer dans le cadre d'un contrat à terme. Il peut s'agir par ailleurs du défaut de paiement d'une entreprise ou d'un ménage vis-à-vis de la banque auprès de laquelle cet agent est endetté.

Pris dans son sens large, le risque de crédit inclut le risque de marché (lié à la variation des cours des titres financiers, des devises ou des taux d'intérêt, qui place les agents dans l’incapacité de respecter leurs engagements), le risque de liquidité (qui résulte d'une brutale contraction de l'accès à la monnaie centrale pour les banques de second rang et/ou de l'accès aux liquidités à une date donnée pour les entreprises) et le risque opérationnel (qui résulte d’une erreur humaine ou d'une défaillance technologique lors du dénouement d'un contrat, comme dans le cas des transactions mal supervisées du trader vedette de la Barings, Nick Leeson, qui ont provoqué la faillite de cette grande banque en 1995). On peut y ajouter le risque pays , correspondant aux pertes potentielles liées à la défaillance d'un débiteur souverain, causes et conséquences d'une instabilité politique interne, comme dans le cas du problème de la dette grecque (qui a mis en danger la zone euro entre 2010 et 2015), du défaut partiel et unilatéral de l'Argentine en 2002 ou du Mexique en 1982. Enfin, il faut mentionner le risque systémique , défini par Michel Aglietta comme « l'éventualité qu'apparaissent des états économiques dans lesquels les réponses rationnelles des agents individuels aux risques qu'ils perçoivent (…) amènent à élever l'insécurité générale » (Aglietta, 2013).

1929 : La première crise systémique

Les rouages financiers de la crise.

La crise de 1929 présente des déterminants structurels  (encadré n°2), mais sa composante financière est indéniable.

Encadré n°2 : Les causes structurelles de la crise de 1929

La crise de 1929 est unanimement considérée aujourd'hui comme la première crise systémique de l’histoire du capitalisme. Sa composante financière est incontestable. Pour autant, la crise présente des déterminants endogènes longs qui sont à rechercher au début de la décennie 1920. En suivant Philippe Gilles (Gilles, 2004), on peut notamment identifier trois phénomènes structurels qui bouleversent le système économique après la Première Guerre mondiale :

  • Le premier phénomène se résume dans le titre d'un petit ouvrage publié par John Maynard Keynes en 1919 : Les conséquences économiques de la paix . À la fin de la guerre, plusieurs pays s'efforcent d’instaurer les conditions d'une paix durable sous l'autorité d'une assemblée internationale : la société des nations (SDN) créée en 1919. Les États-Unis refusent d'adhérer à la SDN alors que, simultanément, le Sénat américain refuse de ratifier le Traité de Versailles de 1919. Le livre politique de Keynes, publié la même année, critique explicitement le contenu de ce traité. Celui-ci prévoit notamment le versement par l'Allemagne de 232 milliards de marks-or et un impôt de 26 % sur les exportations pendant 42 ans. Keynes soutient que l'Allemagne ne pourra pas payer et que la seule conséquence prévisible de cette « paix » sera d'attiser les volontés de revanche. S'agissant de l'économie intérieure allemande, l'une des conséquences du traité est l'épisode hyperinflationniste de 1923 qui mine la République de Weimar (1919-1933) et favorise la montée du national-socialisme. La décennie 1920 est, de ce fait, marquée par une série d'actions et de renégociations de la dette allemande . Divers plans se succèdent dont le plan Dawes en 1924 et le plan Young en 1929, ce qui conduit à une hausse très importante des taux d'intérêt en Allemagne. On assiste à des déplacements massifs de capitaux en provenance des États-Unis vers l'Europe, et notamment l'Allemagne, à partir de 1924 (l'épargne américaine finance l’Europe). Or ces capitaux sont volatils, ils sont enregistrés comme investissements de portefeuilles dans les balances des paiements  ; ils sont très sensibles aux variations de taux d'intérêt et, surtout, aux risques de rupture de confiance. Finalement, de nombreux pays sont endettés vis-à-vis des États-Unis, ce qui conduira à une diffusion internationale rapide de la crise financière en 1929.
  • Le deuxième phénomène concerne l' impossible retour à l’étalon-or d'avant-guerre . La convertibilité-or des monnaies a été suspendue durant le conflit pour permettre le financement des dépenses de guerre. Dans l'entre-deux-guerres, la livre britannique perd son rôle de devise-clé au sens de Michel Aglietta (Aglietta, 1986) tandis que la montée en puissance du dollar américain ne conduit pas encore à un changement de leadership . En 1922, la conférence de Gênes conduit à l'adoption du Gold exchange standard , mais celui-ci ne permet pas l'instauration d'un régime de change stable fondé sur des politiques de change coopératives (selon la formule de Charles Kindleberger, un régime de change fondé sur une devise-clé implique une stabilité hégémonique ). Les pays entrent alors dans une phase de concurrence monétaire. Certains d'entre eux, à l’image de la France, tentent progressivement de restaurer la convertibilité-or de leur monnaie en dépit du coût macroéconomique que cela implique, ce qui conduit à des politiques de déflation qui ont des effets productifs néfastes. Finalement, le système monétaire international de l’entre-deux-guerres accentue les déséquilibres financiers : les États-Unis créditeurs financent de plus en plus considérablement une Europe débitrice.
  • Enfin, le troisième phénomène concerne les effets déstabilisants, sur le plan international, de la croissance économique intensive américaine . Les années 1920 sont caractérisées aux États-Unis par un fort développement industriel, poussé en particulier par la mise en œuvre de l' organisation taylorienne du travail et ses ajustements par Henri Ford. On assiste au développement d'une consommation de masse, notamment grâce à une baisse des prix industriels et à de forts gains de productivité. Le secteur bancaire américain accompagne cette croissance : le crédit à la consommation se développe rapidement. Ainsi, à la veille de la crise, 70 % des automobiles sont achetées à crédit aux États-Unis. En parallèle de cet endettement croissant, on assiste au sein de l'économie américaine à un déséquilibre progressif entre l’offre de biens et de services (qui augmente, du fait de la production de masse) et la demande qui, bien que croissante, est freinée par une progression des salaires et des crédits à la consommation significativement plus faible que celle de la production et des profits. Le contexte macroéconomique des États-Unis durant les années 1920 se rapproche peu à peu d'une crise de surproduction .

La crise se révèle par le krach boursier du jeudi 24 octobre 1929 ( Black Thursday ) qui dépasse rapidement, par son ampleur financière et géographique, tous les phénomènes du même type qui s'étaient produits plus tôt dans l’histoire des pays industrialisés. Le déroulement de la crise suit un schéma aujourd’hui considéré comme classique. À partir du début de l’année 1929, l' indice du cours des actions au New York Stock Exchange (NYSE) augmente de manière considérable et nettement plus que proportionnelle à la hausse des profits sur la même période : en moins de 10 ans, les cours de la Bourse de New York sont multipliés par trois, ce qui se traduit par une hausse d’environ 12 % par an. Le Dow Jones passe de 100 en 1924 à 381 en juillet 1929. L'année 1929 conduit à la formation d'une bulle spéculative .

La formation de cette bulle sur le marché américain est favorisée notamment par quatre facteurs :

  • Un recours de plus en plus important au marché financier pour le financement des investissements ;
  • Des entrées massives de capitaux étrangers (notamment britanniques) sur le marché financier américain ;
  • Une spéculation facilitée par la pratique de l' achat à la marge ( call loan ). Toutes les crises financières commencent par des excès de crédits qui alimentent la formation d'une bulle spéculative. Avant 1929, ce sont les broker ' s loans qui ont favorisé la spéculation en permettant des achats d'action financés en grande partie par l'emprunt (jusqu'à 90 % du montant de l'achat), emprunt remboursé par les plus-values engendrées par l'augmentation de la valeur de l'action au moment de la revente. En cas de moins-value, le courtier doit vendre des actifs en réserve, ce qui précipite les cours à la baisse. De surcroît, le courtier emprunte lui-même auprès des banques pour financer ses achats, et cela conduit à ce que l'on nomme une pyramide de crédits [2] .
  • Enfin, une hausse très importante de l' endettement privé des agents (entreprises mais surtout ménages) au cours de la décennie 1920. Cet endettement privé a alimenté les placements en bourse et les achats immobiliers des ménages.

Ainsi, l'euphorie spéculative induite par la forte croissance économique des roaring twenties a conduit à une augmentation excessive de la valeur des actions alors que des prémices de la crise s'amplifient. En effet, Pierre-Cyrille Hautcoeur rappelle que la crise de l'économie agricole est présente dès 1928 (on brûle du café dans les locomotives) et que l'industrie américaine est en surproduction chronique dans les années 1920 ( Hautcoeur,  2009).  Par ailleurs, le système bancaire est handicapé par le Mac Fadden Act de 1927 qui empêche les banques d'ouvrir des filiales dans un autre Etat que celui où elles ont été fondées (ayant peu de réserves, elles sont alors très vulnérables aux panic runs et peu résilientes).

C'est finalement dans un contexte de fort endettement des ménages et de baisse des prix sur les marchés agricoles qu'au mois d’octobre 1929, toutes les conditions requises sont présentes pour que la bulle spéculative éclate : le 19 octobre, la baisse des cours d’actifs sur le marché de la Bourse de New York s'amorce et la déroute survient le 24 octobre , le fameux «  jeudi noir  » durant lequel les cours s'effondrent. La chute boursière se poursuit et atteint un « point bas » le 29 octobre, avec plus de 16 millions de titres vendus dans la même journée. Les phénomènes de défaut de paiement des banques commerciales aux États-Unis, conduisant à des faillites bancaires , sont consécutifs à cet effondrement des cours boursiers. Les courses aux guichets ( bank run ) en sont une des manifestations spectaculaires. En fin de compte, les économistes et les historiens s'accordent aujourd'hui pour dire que l'enchainement à l'œuvre avec la crise de 1929 a été le suivant : crise boursière ⇒ crise bancaire ⇒ crise productive.

La diffusion de la crise

Si, sur le plan financier, la crise est essentiellement américaine, sur le plan de l'activité économique, la dépression des années 1930 affecte de nombreux pays dans le monde : l'indice de production mondial de 1932 est 35 % plus faible que celui de 1929. Parallèlement, le taux d’investissement s'effondre dans tous les pays industrialisés (de plus de 15 % du PIB mondial en 1929 à moins de 10 % en 1932) tandis que le niveau général des prix s'écroule, conduisant la plupart des pays à la déflation , et que le chômage explose dans des proportions historiquement inédites (alors que l'on dénombre 6 millions de chômeurs dans les pays industrialisés en 1928, on en compte 35 millions en 1932 !). Le mécanisme de propagation internationale de la crise est renforcé par deux phénomènes qui se combinent :

  • D'une part, un rapatriement des capitaux vers leurs pays d'origine (notamment dans le cas des capitaux américains et britanniques) qui provoque une contraction des financements dans les autres pays ;
  • D'autre part, une amplification de la spirale déflationniste par le canal de la contraction du commerce international (on observe une montée du protectionnisme dès 1930 aux États-Unis avec une généralisation des dévaluations compétitives à partir de 1931), qui se combine avec le mécanisme de la déflation par la dette (encadré n°3). Cette spirale se révèle particulièrement forte dans l'agriculture, qui se trouvait déjà dans une position de surproduction importante avant le déclenchement de la crise financière. À partir de l'hiver 1929, les pays industrialisés et notamment les États-Unis vivent un véritable drame agricole. C'est notamment ce phénomène que John Steinbeck met en lumière en 1939 dans son livre Les raisins de la colère .

sujet dissertation crise de 1929

Encadré n°3 : La déflation par la dette

Irving Fisher (1867-1947) est un économiste américain qui a joué un rôle important dans la reformulation, au début du XX ème siècle, de la théorie quantitative de la monnaie .

Dans la période qui précède le krach de 1929, il se montre très optimiste à la fois dans ses prises de positions publiques en tant qu'expert et dans ses comportements privés d'épargnant. Il considère que les marchés boursiers sont efficients et, par conséquent, dignes de confiance. L'éclatement de la bulle spéculative en octobre 1929, puis la Grande Dépression qui lui succède, vont contribuer à le discréditer sur le plan académique et à le ruiner sur le plan personnel. En 1932, il publie un livre, Booms and Depressions  et, en 1933, un article intitulé « La théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation » dans lesquels il montre le caractère fondamentalement instable des économies de marché et, en particulier, des marchés financiers.

Il y écrit que supposer l'existence d'un équilibre stable « est aussi absurde que d'imaginer l'océan Atlantique sans aucune vague » (Fisher, 1933). Il montre dans ces nouveaux travaux que la cause essentielle des booms et des dépressions réside dans la succession de phases de surendettement suivies de phases de déflation. Ainsi, il explique que le retournement du cycle après le krach de 1929 est accentué par le comportement mimétique des agents qui cherchent à se désendetter. C'est donc un modèle de cycle du crédit que propose Fisher. Lorsque les marchés financiers se retournent à la baisse, «  l'affolement des débiteurs ou des créanciers ou des deux  » conduit à des ventes en catastrophe de titres (et plus généralement d'actifs), car les débiteurs cherchent à se désendetter. Mais ce comportement conduit, par un effet d'agrégation, à aggraver la situation. En effet, les prix sur les marchés des biens et services baissent (déflation), de ce fait la valeur de la monnaie augmente et le poids réel de l'endettement s'accroît (le taux d'intérêt réel à payer sur les dettes augmente) : la hausse de la charge de la dette aggrave la déflation . Fisher écrit : « la déflation causée par la dette réagit sur la dette. Chaque dollar de dette encore impayé devient un dollar plus lourd. […] Plus les débiteurs remboursent plus ils doivent » (Fisher, 1933). Ainsi, vendre les actifs financiers ou les actifs réels tels que des biens immobiliers apparaît aux agents comme la seule stratégie possible pour parvenir à se désendetter. L'offre sur les marchés d'actifs augmente donc, ce qui renforce la baisse de leur prix et, corrélativement, renforce la hausse du taux d’intérêt réel. Fisher ajoute que ce mécanisme pervers est cumulatif : de proche en proche, il alimente la dépression sur le plan productif. La déflation a des effets sur les comportements économiques des agents, générant une baisse de la production et une hausse du chômage [3] . Si la crise est endogène, la reprise ne l'est pas, ce qui confirme le fait que le système économique n'est pas autorégulateur. Ce processus a été enrayé aux États-Unis au début des années 1930 par un dispositif de moratoire sur les dettes et par une politique de reflation qui a été mise en œuvre par l'administration Roosevelt .

Sur le plan épistémologique, les travaux conduits par Fisher après la crise de 1929 sont un très bon exemple de progression du savoir économique sur la base de l'observation de nouveaux phénomènes. Le concept d' asymétrie informationnelle tout comme la théorie des jeux qui se développeront plus tardivement dans l’histoire de la discipline conduiront à renforcer la pertinence des hypothèses qui ont été posées par Fisher à cette occasion. De plus, les recherches historiques récentes de Charles Kindleberger dans Histoire mondiale de la spéculation financière (Kindleberger, 1978), de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff dans Cette fois, c ' est différent. Huit siècles de folie financière (Reinhart, Rogoff, 2009) ou encore de Moritz Schularick et Alan M. Taylor dans Credit Booms Gone Bust (Schularick, Taylor, 2009) confirment les intuitions d'Irving Fisher.

2007-2008 : La crise systémique de la finance globalisée

La grande modération et la négation du risque systémique.

La crise bancaire de 2007, qui intervient d'abord aux Etats-Unis et se transforme en crise financière mondiale en 2008, constitue un choc planétaire d'une ampleur inégalée. Pour de nombreuses raisons, cette crise a remis en cause les pratiques de gouvernance mises en œuvre par les États et les institutions internationales jusqu'alors.

En effet, depuis les années 1980 et la mise en place de politiques de règles en matière monétaire, les banquiers centraux étaient présentés comme des « sorciers » ayant découvert le moyen de vaincre la grande inflation, puis de maintenir les économies dans la Grande modération (période qui désigne, pour les pays développés à économie de marché, les années 1990-2006 marquées par une croissance économique relativement soutenue et une absence d'inflation). Ainsi, avant la crise de 2008, les choses étaient simples : les banques centrales avaient un seul objectif, celui de la stabilité des prix , c'est-à-dire d'un taux d'inflation qui ne devait pas excéder 2 % en variation annuelle (s'agissant de la BCE, cet objectif est explicitement inscrit dans les traités européens). Les banquiers centraux considéraient que cet objectif intermédiaire de maîtrise de l'inflation était le mieux à même d'atteindre les deux objectifs que sont la stimulation de la croissance économique potentielle et la stabilité financière .

Le choc de 2008 et la prise de conscience par les principaux dirigeants politiques que le système financier mondial est caractérisé par une instabilité endogène remet radicalement en cause cette conception. Jusqu'alors, une hypothèse héritée des modèles d'efficience des marchés financiers selon laquelle la spéculation est stabilisatrice ( Fama , 1970) considérait que la stabilité financière se déduit de la stabilité des prix, cette dernière résultant d'une politique monétaire restrictive qui empêche tout excès de création de monnaie. La pensée économique dominante, et la plupart des chefs d'État et de gouvernement, étaient convaincus que des marchés plus concurrentiels du fait de la globalisation financière et, par conséquent, plus transparents, permettaient de sanctionner les gestionnaires d'institutions financières prenant trop de risques, tout en assurant une allocation optimale des financements disponibles. Michel Aglietta évoque une série de dogmes qui structuraient à cette époque la conduite de la politique économique (notamment monétaire) aux États-Unis et en Europe (Aglietta, 2013). La crise de 2008 et la gravité de ses conséquences ont conduit à un changement d'orientation majeur et à une remise en cause de cette doctrine fondée sur l'efficience des marchés.

La crise de 2008 était-elle prévisible ?

Lors d'une visite à la London School of Economics en novembre 2008, la Reine d ' Angleterre Elizabeth II a posé cette question en apparence naïve au professeur Luis Garicano et par extension à l'ensemble de la profession des économistes : «  how come nobody foresee it ?  » (Comment se fait-il que personne n'ait pu la prévoir ?). Cette petite phrase, rapportée par le Financial times , a eu à l'époque un retentissement médiatique et politique très important. Elle résume à elle seule une posture légitimement critique des dirigeants politiques, des intellectuels, des médias et plus largement de l'opinion publique à l'encontre de la science économique. Si l'on considère l'importance de la croyance dans la stabilité financière issue de la supposée efficience des marchés, cette critique apparaît fondée (exception faite de l'idée que cette croyance était aussi – surtout ? – véhiculée par les discours politiques des chefs d'Etat et de gouvernement de l'époque, et pas seulement par des économistes). Pour autant, des travaux nombreux et convergents montrent, sur le temps long de l'analyse économique, que les économies financiarisées se caractérisent par la montée du risque systémique et la nécessité de refonder les politiques économiques qui peuvent prévenir les crises.

En 2002, par exemple, Ben Bernanke [4]  propose de repenser la politique monétaire en prenant en compte le risque de déflation  : on parle depuis à ce propos de doctrine Bernanke . Il indique notamment que le seul objectif de stabilité des prix des banques centrales fait obstacle à la recherche de la stabilité financière et qu'il faut modifier les objectifs de la politique monétaire. Cette position reste cependant minoritaire à cette époque dans le débat académique, même si des économistes importants comme Raghuram Rajan , Kenneth Rogoff , Nouriel Roubini ou encore Robert Schiller ont montré, plusieurs années avant la crise, les liens qui existent entre la montée de la bulle immobilière du début des années 2000, l'endettement des ménages aux États-Unis et la hausse du risque systémique. Raghuram Rajan , par exemple, raconte l'accueil glacial qu'il reçoit en 2005 à la Conférence annuelle de Jackson Hole aux États-Unis, où se réunissent les banquiers centraux et les économistes influents (Rajan, 2013). Alors que le discours dominant de l'époque repose sur la valorisation de l'expansion des marchés financiers et les mérites de la titrisation, qui doit permettre de mieux gérer les risques, Rajan insiste au contraire sur la montée de ces risques, dénonce les effets pervers des dérivés de crédit (notamment des Credit Default Swaps  – CDS) et envisage un scénario de crise où le marché interbancaire serait gelé et où les banques ne pourraient plus se refinancer en monnaie centrale, provoquant des ruptures de liquidités en cascade. Il décrit donc, avec les outils usuels de l'analyse économique et avec trois ans d'avance, le scénario de la crise de 2008. L'hostilité de la réaction face à l'analyse de Raghuram Rajan est révélatrice d'un «  aveuglement au désastre  » que l'on retrouve fréquemment dans les périodes qui précèdent les crises financières : «  dans les dix années qui ont mené des crises asiatique et russe à la crise financière globale, la finance des pays développés a été prise d'une frénésie d'expansion face à laquelle la politique monétaire est restée muette ; elle n'a donné aucun repère, n'a pas réagi à l'accumulation des déséquilibres, n'a posé aucune barrière à l'orgie de crédit  » (Aglietta, 2013).

En fin de compte, il est erroné d'affirmer que la science économique était dépourvue d'outils d'analyse pour rendre compte de la crise financière mondiale en 2008. En revanche, comme dans les autres disciplines scientifiques, une composante importante du débat est d'ordre politique. Ainsi, les choix de gouvernance qui ont été effectués dans les années 2000 ont conduit à minorer l'importance du risque systémique et le caractère intrinsèquement instable du système financier mondial, tout en décrédibilisant les analyses pertinentes, mais dérangeantes, des cassandres.

Le marché des crédits subprime et l'euphorie collective

La crise prend sa source dans un segment spécifique du crédit immobilier aux États-Unis en 2007 : les crédits subprime , proposés par les banques commerciales aux ménages américains qui ne présentaient pas les conditions de solvabilité requises pour accéder aux crédits usuels (crédits prime ). En ce sens, elle est différente des mécanismes qui conduisent au krach de 1929. Durant la décennie 2000, le volume des crédits subprime accordé a considérablement augmenté : selon les données recensées par Adam Tooze, ils passent de 100 milliards de dollars en 1998 à 1300 milliards en 2006 (Tooze, 2018). Cinq principaux facteurs ont contribué à leur extension :

  • Le premier facteur est relatif au creusement des inégalités de revenus aux États-Unis notamment entre 1990 et 2007 dans un contexte de valorisation sociale d'accès à la propriété immobilière propre à la culture américaine. Entre 1996 et 2006, le prix des logements a doublé aux États-Unis tandis qu'au moment de l'éclatement de la crise, 70 % des ménages américains sont propriétaires de leur logement.
  • Le deuxième facteur est la faiblesse du cadre réglementaire protégeant les populations les plus modestes en matière d'accès au crédit. Ce facteur a fonctionné comme une puissante incitation au surendettement encouragé par les institutions financières et les choix de politique économique. S'agissant des ménages, les crédits subprime représentent au début des années 2000 à peine plus de 7 % de l'ensemble des crédits hypothécaires pour atteindre presque 24 % en 2006. Le modèle de la « banque universelle », rétabli pleinement par le Gramm-Leach-Bliley Act (1999) qui met fin à la spécialisation bancaire, a fait évoluer le cœur de métier des banques pour les conduire à devenir des acteurs majeurs des marchés financiers. Cette loi de 1999 accentue le processus de démantèlement du Glass and Steagall Act (1933) déjà bien entamé depuis les années 1980.
  • La formation d'une bulle de crédit qui interagit avec une bulle immobilière et une bulle sur les prix d'actifs financiers constitue le troisième facteur. Les banques systémiques américaines ont développé des dispositifs pour se couvrir contre le risque de crédit (encadré n°1) : elles s'appuient sur le mécanisme juridique d'hypothèque des actifs immobiliers comme collatéral de l'emprunt , la hausse du prix des maisons créant un effet de richesse positif pour les banques selon le principe de l' accélérateur financier (encadré n°4). Cette bulle de crédit a interagi avec la bulle immobilière, conduisant à enchaîner les étapes de l'endettement modélisées par Hyman Minsky  (Minsky, 1986) : de l'endettement prudent, le marché est passé à l'endettement spéculatif jusqu'à l'endettement Ponzi. Au début de l'année 2007, le marché bancaire des États-Unis est en plein paradoxe de la tranquillité . A titre d'exemple, le prix de l'immobilier résidentiel aux États-Unis a été multiplié par 3 entre 1998 et 2006 (par 3 également au Royaume-Uni et par 1,5 dans la zone euro). Quasiment dans le même temps, l'indice boursier Standard and Poor’s [5]   a été multiplié par 1,5 (entre 2000 et 2006) tandis que les banques américaines augmentaient de 10 % chaque année les crédits aux entreprises en 2004 et 2007.
  • Le quatrième facteur est la politique monétaire très accommodante menée par la Fed au début des années 2000 qui conduit à augmenter le volume de la base monétaire dans le système financier, facilite l'endettement grâce à des taux d'intérêt peu élevés et alimente la spéculation financière. Parallèlement, l'hypertrophie du système financier américain attire les capitaux internationaux volatils. Or, au début des années 2000, les déséquilibres financiers planétaires sont importants : le surplus d'épargne en provenance notamment des fonds souverains (arabes, scandinaves et asiatiques), combiné avec les réserves de change accumulées par les banques centrales des pays dont les balances de paiements sont excédentaires, vient se placer aux États-Unis, faute de pouvoir être recyclé au sein des marchés domestiques. Cet excédent d'épargne internationale a alimenté la bulle immobilière américaine ainsi que la demande sur les produits titrisés.
  • Enfin, le développement de la titrisation a contribué à accroître fortement le volume des crédits subprime accordés, en même temps qu’il a accru le risque systémique. Ce processus a en effet conduit à fractionner et incorporer ces crédits immobiliers à de multiples produits financiers revendus ensuite sur les marchés (encadré n°5). La titrisation a ainsi contribué à rendre opaques les marchés en invisibilisant les risques pris par les banques. Ce mécanisme conduit par ailleurs à réduire l'évaluation du risque de contrepartie endossé par ces mêmes banques. Ce qui apparaît d’un côté comme une meilleure couverture contre le risque individuel contribue alors, dans le même temps, à faire croître significativement le risque systémique.

Encadré n°4 : L'accélérateur financier

L' accélérateur financier est un mécanisme qui explique le lien entre le patrimoine net des agents économiques et leur accès au crédit . Lorsque les agents ont un patrimoine net élevé et en hausse, ils peuvent s'endetter dans des conditions favorables. Cet accès plus facile au crédit leur permet d'accroître encore davantage le volume des actifs financiers et immobiliers qu'ils possèdent. Cette demande d'actifs, alimentée par le crédit, fait croître leur prix et donc le patrimoine net des agents ( effet de richesse positif ). En effet, celui-ci est évalué en fonction du prix du marché : il s'agit d'une dynamique auto-entretenue qui joue ici à la hausse. Lorsque le retournement à la baisse des prix des actifs se produit, la valeur du patrimoine des agents diminue, ce qui conduit les banques à contracter leurs crédits et accroître leur taux d'intérêt (celui-ci traduisant une prime de risque). Les agents cherchent alors à réduire leur endettement : la demande d'actifs diminue, amplifiant la baisse de leur prix. L'accélérateur financier joue cette fois à la baisse ( effet de richesse négatif ).

Ce mécanisme d'accélérateur financier a été exposé par Ben Bernanke dans les années 1980, dans le cadre de modèles qui relèvent de l'approche de la nouvelle école keynésienne (Bernanke, Gertler, 1989). Il a été auparavant mis en évidence par des économistes tels que Friedrich Hayek (1899-1992), Irving Fisher (1867-1947) ou encore Hyman Minsky (1919-1996). Le point commun entre ces analyses, qui s'inscrivent dans des courants théoriques divers, est de remettre en cause l'idée d'une information parfaite et gratuite sur les marchés financiers et de considérer que le prix des actifs (cours des titres) et le prix du crédit (taux d'intérêt) peuvent ne pas refléter la valeur fondamentale des actifs échangés. Cela revient à réfuter l'hypothèse d' efficience informationnelle des marchés financiers énoncée par Eugène Fama dans son article de 1970.

Schéma n°2 : L'accélérateur financier

sujet dissertation crise de 1929

Encadré n°5 : La titrisation et le risque systémique

La titrisation est la technique financière qui transforme les crédits bancaires en titres de créances négociables . Certaines créances initialement non négociables (des découverts bancaires, des encours de carte de crédit mais aussi certains prêts comme les subprimes) sont transformées en crédits structurés ensuite vendus sur les marchés. La titrisation permet aux agents qui s'endettent de disposer de meilleures conditions de financement sur le marché des capitaux, de voir les risques associés aux crédits qu'ils contractent se réduire et, in fine , d'avoir accès à des volumes de crédits plus élevés et à moindre coût. Du côté des agents en capacité de financement (les banques, mais aussi les autres institutions financières qui rachètent les crédits titrisés), elle permet d'accroître la liquidité de leurs actifs et de réduire le risque de crédit. En vendant ses créances titrisées, une banque se débarrasse du risque de défaut et peut ainsi continuer à proposer de nouveaux crédits à des clients peu solvables.

La titrisation symbolise le passage d'un modèle bancaire où le risque de crédit est le cœur de métier des banques (modèle «  originate to hold  ») et où les banques conservent le collatéral du crédit dans leur bilan durant toute sa durée de vie, à un modèle où le cœur de métier se déplace vers le risque de marché avec les nouvelles pratiques d' intermédiation de bilan (modèle dit «  originate to distribute  »). Dans ce second modèle, les créances monétisées peuvent « sortir » des bilans bancaires dès lors qu'elles sont revendues sous forme de crédits structurés sur les marchés. Diluées dans des produits structurés, les créances douteuses sont invisibilisées aux yeux des acheteurs qui sous-estiment le risque encouru. Dans le premier modèle, l' asymétrie d'information est contenue tandis que dans le second, elle s'accroît fortement, avec une incitation pour la banque qui vend le crédit structuré à minorer le risque de marché qui lui est associé. Ainsi, la titrisation a pour conséquence d'augmenter le risque d' aléa moral .

La titrisation est une pratique ancienne, notamment dans le financement des achats immobiliers, même si elle se développe fortement aux moments d'euphorie financière qui précèdent la crise de 2007 comme celle de 1929. Cependant, durant les années 1970 et 1980, elle était associée à des crédits prime sous l'égide de deux agences financières fortement contrôlées par le pouvoir fédéral et notamment le Congrès des États-Unis, Fannie Mae et Freddie Mac. Barry Eichengreen montre que ce qui se produit à partir des années 1990 est une inflexion significative de la place de la titrisation : les crédits structurés ne se limitent plus au secteur bancaire « prime » et, surtout, ils deviennent une pratique courante des grandes banques systémiques américaines (Eichengreen, 2015). De fait, ils n'ont plus la même qualité de « sous-jacent » et en particulier ne sont plus garantis par le Trésor américain. A partir de cette date, la titrisation alimente le risque systémique et la spéculation qu'elle génère est déstabilisatrice. Sur le plan factuel, le marché de la titrisation aux Etats-Unis croît de 80 % entre 2003 et 2007 et, au moment de l'éclatement de la crise, il représente 65 % du marché mondial de la titrisation.

L'éclatement de la crise et la déflation de bilan

Au début de l'année 2007, une augmentation brutale et significative des défauts de paiements sur le marché des crédits subprime , combinée avec la prise de conscience de la faible qualité de certains collatéraux sur les produits titrisés, conduit les banques américaines à faire jouer le dispositif d'hypothèque : les reventes massives des maisons qui s'en suivent font exploser l'offre sur le marché immobilier. On assiste à l' éclatement de la bulle immobilière  : entre le début de l'année 2007 et le début de l'année 2008, le marché de l'immobilier résidentiel chute de près de 40 % aux États-Unis. A ce stade, le mécanisme de défaillance de marché produit par l' asymétrie d'information joue à plein : les banques qui détiennent des actifs contenant des crédits subprime cherchent à les vendre avant que leurs prix ne chutent. Le mouvement de panique bancaire qui s'en suit précipite le «  moment Minsky  ». Simultanément, à la crise immobilière s'ajoute une crise de liquidité  : les banques commerciales réduisent drastiquement la revente de leur monnaie centrale excédentaire sur le marché interbancaire. Entre le mois d'août 2007 et le 15 septembre 2008 (date de la faillite de la banque Lehman Brothers), les banques débitrices sur ce marché rencontrent des difficultés croissantes pour accéder à la monnaie centrale requise en refinancement des crédits octroyés. Elles deviennent illiquides même si la plupart d'entre elles sont solvables (encadré n°6). De proche en proche, la crise devient financière et précipite l'éclatement de la bulle financière  : le risque de défaut de paiement se transmet, via la titrisation, à l'ensemble des produits financiers et à l'ensemble des acteurs de la finance. Les cours des titres chutent, provoquant un krach. Entre 2007 et 2008, le taux de variation des crédits aux entreprises accordés par les banques américaines devient nul et l'indice boursier de S&P-500 chute de 50 % en l'espace de quelques mois.

L'année 2008 a été marquée par plusieurs épisodes forts. Ces derniers sont brillamment analysés par l'historien de l'économie Adam Tooze dans un ouvrage qui fait aujourd'hui référence : Crashed (2018). En premier lieu, le gouvernement fédéral des États-Unis place sous tutelle publique les deux agences américaines de crédit hypothécaire (Freddie Mac et Fannie Mae) qui se retrouvent en situation d'insolvabilité au premier semestre 2008. Ensuite, après le rachat de la banque Merrill Lynch par Bank of America , le gouvernement fédéral et la banque centrale américaine sont conduits à laisser Lehman Brothers glisser vers la faillite le 15 septembre 2008. Même si cette décision a été perçue comme une tentative de mettre fin à l' aléa moral associé à la fonction de préteur en dernier ressort de la Fed, l'argument fourni par Ben Bernanke , à l'époque président de la Fed, repose sur le principe de la règle de Bagehot selon laquelle le refinancement sans coût et sans limite par la banque centrale s'applique aux banques illiquides mais solvables. Enfin, dans le même temps, les autorités américaines prennent la décision de renflouer la firme d'assurance AIG avec cependant des pertes colossales pour ses actionnaires.

Ces évènements mettent en lumière le mécanisme de la déflation de bilan  : avec l'éclatement des bulles, les banques et les autres institutions financières sont au mieux illiquides, au pire, insolvables. Dans ce second cas, le volume de leur bilan se contracte brutalement et dans de fortes proportions par suite de la vente et/ou dépréciation d'actifs et à l'impossibilité de reconstituer des fonds propres. Cette contraction peut conduire, selon le niveau de dette de l'institution, à son défaut de paiement et à sa faillite. Or, ces organismes financiers, le plus souvent privés, sont des éléments centraux du système bancaire. Selon la formule consacrée et en vertu du statut de bien collectif de la monnaie, ils peuvent être considérés comme «  too big to fail  », même si le banquier central laisse planer un doute quant à leur sauvetage. L'objectif pour les autorités politiques et monétaires est alors d'assurer la stabilité financière en optant, le cas échéant, pour des opérations de renflouement des institutions financières considérées comme les plus systémiques.

Encadré n°6 : Crise de liquidité et crise de solvabilité

La liquidité d'un agent économique (un État, un ménage, une firme ou une banque) correspond à son aptitude à faire face à ses engagements à une date prévue. Il doit pour cela disposer de la monnaie requise pour régler ses dettes. La solvabilité est la capacité d'un agent à rembourser ses dettes et à faire face à ses engagements grâce à son revenu et son patrimoine. Un agent est donc insolvable lorsque les actifs dont il est propriétaire et les revenus qu'il dégage sont insuffisants pour faire face à ses dettes. La crise de solvabilité est une situation brutale soit de hausse des dettes de l'agent, soit de chute de ses revenus ou de la valeur de ses actifs, soit de combinaison des deux mécanismes. Ainsi, un agent solvable n'est pas nécessairement liquide. Supposons qu'un agent soit propriétaire d’un portefeuille d'actifs financiers d'une valeur de plusieurs millions euros et qu'il doive s'acquitter d'ici 24 heures d'une dette de quelque 100 000 euros sans disposer des actifs monétaires nécessaires. Cet agent est solvable mais illiquide dès lors que le délai de conversion d'une partie de son patrimoine financier est supérieur à 24 heures. S'il s'agit d'une banque, elle pourra généralement emprunter sur le marché interbancaire la monnaie centrale requise et ainsi redevenir liquide. Mais si elle ne peut le faire, par exemple parce que le marché interbancaire cesse de fonctionner, elle se trouve face à une crise de liquidité . En revanche, une banque insolvable est nécessairement illiquide : dès lors qu'elle dispose de trop peu d'actifs et/ou d'actifs de mauvaise qualité en comparaison de ses dettes, elle est également dans l'impossibilité de faire face à ses paiements à la date prévue.

Schéma n°3 : Les enchaînements au cœur de la crise systémique

sujet dissertation crise de 1929

Sortir des crises : la comparaison 1929-2008 n'est pas raison

Même si les crises de 1929 et 2008 sont caractérisées par leur dimension systémique et qu'elles surviennent dans un contexte institutionnel de faible règlementation bancaire et financière, elles présentent au moins deux différences essentielles. D'une part, leurs mécanismes d'enchaînement diffèrent dans la mesure où celle de 1929 est d'abord une crise boursière qui a entraîné une crise bancaire puis une crise productive, tandis que celle de 2008 est déclenchée par une crise bancaire qui se transforme en crise boursière puis productive [6] . D'autre part, elles surviennent dans un contexte fort différent quant à la place du système financier dans les économies globales : malgré la montée de la finance qui caractérise la Première mondialisation au sens de Suzanne Berger (Berger, 2003), le degré de financiarisation des économies et la profondeur des marchés financiers sont considérablement plus avancés au milieu des années 2000 : les économies du XXI ème siècle sont caractérisées par une « hypertrophie financière », selon la formule de Laurence Scialom (Scialom, 2019).

Par ailleurs, si ces deux crises ont effectivement conduit à des chocs productifs considérables, la dépression des années 1930, a été profonde et durable (en particulier aux Etats-Unis et en Europe), notamment du fait des errements de la politique économique et de la forte contraction du commerce mondial. Les politiques de sortie de crise se sont révélées significativement plus promptes et fortes en 2009, avec des effets contracycliques rapides. Par opposition, en 1929, l'absence d'outils statistiques rigoureux a été un facteur aggravant de l'inefficacité des politiques de sortie de crise. En effet, il n'existe pas à l'époque de comptabilité nationale pour mesurer le niveau de l'activité, et le décompte des chômeurs est approximatif.

En 2009, il importe toutefois de différencier la situation américaine et européenne en matière de coordination dans les plans de relance budgétaires de sortie de crise. Aux États-Unis, dès septembre 2008, le plan Paulson mis en œuvre à la fin du mandat de G.W. Bush a vocation à contrer les effets de la crise. D'un montant limité (700 milliards de dollars) et ciblé sur des procédures de rachat d'actifs toxiques, il fait l'objet de critiques alors que l'administration Obama se met en place. Il est poursuivi par un autre plan de relance au cours de l'année 2009. Selon Adam Tooze «  les études économétriques concluent que la relance Obama a eu des effets nettement positifs sur l'économie américaine. (…) 1,6 millions d'emplois sont créés chaque année pendant quatre ans  » (Tooze, 2018). Le multiplicateur s'est révélé positif et supérieur à 1, ce qui signifie que le surplus d'activité généré dans l'économie marchande excède l’investissement public initial.

Néanmoins, ce qui a été une réussite sur le plan interne l'est moins sur le plan international. Si les plans de relance sont les ordres du jour principaux des sommets du G20 qui se tiennent en 2008 et 2009, notamment celui d'avril 2009 à Londres, les contraintes liées à la coordination internationale des politiques économiques (incitation aux comportements de passager clandestin) ont conduit de fait à limiter les dépenses. Dans les pays de petite taille et fortement insérés dans la mondialisation, les plans de relance se sont révélés être de faible ampleur (0,7 % du PIB pour la France en 2009, 0,2 % pour l’Italie contre 2 % pour les États-Unis ou 3,1 % pour la Chine). Cette difficulté à agir par l' instrument budgétaire est particulièrement manifeste en Europe. Ainsi, Adam Tooze indique que «  malgré la taille de l'économie de l'UE, la réaction budgétaire de l'Europe à la crise est dérisoire. (…) La seule relance budgétaire occidentale qui pèse réellement dans la balance est celle lancée par les États-Unis  ». En Europe, les années qui ont suivi ont été marquées par une crise des dettes souveraines qui a nécessité une inflexion forte de la politique mise en œuvre par la BCE sous la présidence de Mario Draghi (2011-2019).

En fin de compte, ce que la comparaison de ces deux crises de 1929 et 2008 met en lumière est que le degré d’instabilité financière et la propension d ' une économie à entrer en crise systémique sont inversement proportionnels à la qualité du contexte institutionnel au sein duquel les acteurs du système financier déploient leurs activités. C ' est aussi la fragilité de ce contexte institutionnel qui peut faire obstacle à l ' efficacité des politiques de sortie de crise lorsque celle-ci survient. En 1929 comme en 2008, c ' est la faiblesse du cadre réglementaire qui a conduit à la hausse des pratiques spéculatives en vue d ' une meilleure couverture contre les risques individuels et qui, simultanément, a produit une explosion du risque collectif. C ' est également la faiblesse institutionnelle et l ' absence de coordination internationale des politiques de sortie de crise, toutes deux induites par la croyance dans la supériorité des mécanismes de marché et par la puissance des lobbies bancaires, qui ont aggravé la dépression des années 1930 ( Kindleberger , 1973).

Sur ce dernier point, il est manifeste que les autorités politiques et monétaires ont tiré certains enseignements de l’Histoire. En 2009, les politiques de sortie de crise ont été vigoureuses même si l ' on peut souligner leur caractère inégal. Sur le plan structurel, les politiques de supervision bancaire ont beaucoup progressé (protocole de Bâle III au niveau international à partir de 2010 et Union bancaire, s’agissant de l’Europe, à partir de 2012). Reste cependant que les indices boursiers des principales places financières sont à des niveaux historiquement hauts en 2024 et que la concentration bancaire pour les banques systémiques ne faiblit pas, ce qui continue de poser des problèmes d ' aléa moral pour le régulateur [7] . A l’occasion d ' une audition devant la Commission des finances du Sénat le 10 mai 2023 sur la question du bilan des banques, Laurence Scialom rappelle que le niveau de risque systémique reste toujours élevé dans le système bancaire européen et en France en particulier. Elle montre que les épisodes récents (faillite de la Silicon Valley Bank et du Crédit Suisse en avril 2023, ou encore de la banque de l ' ombre Zhongzhi en Chine relative à la crise du marché immobilier en janvier 2024) commencent tous par des crises de liquidité bancaire alors que les ratios de liquidités sont souvent respectés par les institutions bancaires, ce qui produit un sentiment excessif de sécurité. Ceci permet de rappeler qu ' en matière financière plus que dans les autres domaines en économie, les asymétries d ' information sont fortes, car les agents privés comme publics ont une propension à oublier les enseignements du passé et abandonnent progressivement les « comportements prudents » (Minsky, 1986).

Nous remercions vivement Francis Plancoulaine pour ses relectures et suggestions.

Bibliographie

Aglietta M. (1986 ), La fin des devises-clés , Agalma-La Découverte.

Aglietta M. (2013) «  Politique monétaire : nouveaux territoires, nouveaux horizons  » in CEPII, L’économie mondiale 2014 , La Découverte, collection Repères.

Bernanke B., Gertler M. (1989), « Agency Costs, Net Worth, and Business Fluctuations »,  The American Economic Review , vol. 79/1, p. 14-31.

Berger S. (2003), Notre première mondialisation. Leçons d'un échec oublié , éditions du Seuil, collection La République des idées.

Eichengreen B. (2015), «  Secular Stagnation : The Long View  », National Bureau of Economic Research Working Paper n° w20836.

Fama E. (1970), « Efficient Capital Markets : a Review of Theory and Empirical Work », The Journal of finance , vol. 25/2, p. 383-417.

Philippe G. (2004), Histoire des crises et des cycles économiques , éditions Armand Colin.

Kaldor N. (1987) «  Spéculation et stabilité économique  », Revue française d ' économie , vol. 2/3, publication originale en 1939.

Kindleberger C.  (1986), La Grande Crise mondiale , Economica, édition originale en 1973 aux Presses universitaires de Californie.

Minsky H. (2016), Stabiliser une économie instable , Les Petits matins, publication originale en 1986.

Rajan R. (2016), Crise : au-delà des marchés financiers , éditions du Pommier.

Scialom L. (2019), La fascination de l'ogre. Ou comment desserrer l’étau de la finance , éditions Fayard.

Scialom L. (2023), Le bilan des banques : quels risques  ?, Audition à la Commission des finances du Sénat, 10 mai.

Tooze A. (2018), Crashed , éditions Les belles lettres.

Reinhart C., Rogoff K. (2010), Cette fois, c’est différent. Huit siècles de folie financière , Pearson, publication originale en 2009.

Keen S. (2017), Pouvons-nous éviter une autre crise financière ? ,  éditions Les liens qui libèrent.

Schularick M., Taylor A. M. (2012), «  Credit Booms Gone Bust : Monetary Policy, Leverage Cycles, and Financial Crises, 1870-2008  » , The American Economic Review, vol. 102/2, p. 1029-1061.

Pour aller plus loin

Cardot-Martin R., Labondance F. (2020), «  La mise en œuvre des politiques macroprudentielles dans l'Union européenne  », L 'économie européenne 2020 , reproduit sur SES-ENS .

Kempf H. (2023), «  La faillite de la Silicon Valley Bank dans une perspective historique  », Blog de l'OFCE, billet du 6 avril.

Plane M., Pujals G. (2010), «  Les banques dans la crise  »,  L 'économie française 2010 , reproduit sur SES-ENS .

[1] Selon le médecin grec Hippocrate (né vers 460 avant J.-C), une maladie qui se traduit par une crise peut éventuellement être guérie tandis qu'une maladie incurable ne connaît pas de crise.

[2]  Si ce mécanisme repose sur le principe « d'avance sur richesse », il ne s'agit pas d'une opération de création monétaire habituelle. En effet, dans ce cas d'espèce, les agents financiers spéculateurs (les courtiers) ne sont pas des banques, et alors que le marché financier permet en principe une réallocation de l'épargne, seulement 10 à 20 % de l'achat s'effectue ici par ce biais, le reste étant de fait financé par un achat du titre par les banques (monétisation) sans que celles-ci n'aient validé la solvabilité du débiteur. Il n'y a pas d’encadrement institutionnel, au sens de Kaldor (Kaldor, 1939), la spéculation est fondamentalement déstabilisatrice.

[3]  S'agissant de la déflation, attention à l'erreur d'analyse suivante : s'il est vrai que la baisse cumulative des prix des biens et services peut, à court terme, être favorable au pouvoir d'achat des ménages, on constate le plus souvent que le volume d'offre diminue fortement, de sorte qu'il y a aussi moins de biens et services à consommer. La déflation alimente d'autant plus la dépression qu'elle concerne également les salaires et l'ensemble des revenus.

[4] Ben Bernanke devient membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) cette même année. Cependant, il n'est nommé Président du Conseil des gouverneurs de la Fed qu'en 2006, poste qu'il occupe jusqu'en février 2014.

[5]  Standard and Poor's  est une société de notation des marchés financiers aux États-Unis, filiale de la firme Mc Graw Hill. Cette agence produit un indice boursier, le S&P-500, qui fait la moyenne pondérée des 500 plus grandes entreprises cotées sur les marchés boursiers états-uniens.

[6] Ceci permet de rappeler que l'argument selon lequel la globalisation financière de la fin du XX ème siècle conduit à l'affaiblissement des banques au profit d'un système financier orienté « marchés » est erroné. Ce sont bien les grandes banques systémiques qui ont alimenté la spéculation déstabilisatrice et qui font aujourd'hui, notamment par la taille de leur bilan et leurs activités dites « hors bilan » (banque de l'ombre) l'objet d'une supervision bancaire. Leur place dans le système financier est centrale.

[7] A ce titre, le rachat du Crédit Suisse par UBS en avril 2023 est révélateur de ce processus de concentration du système bancaire suisse : UBS devient ainsi la seule grande banque dans le système financier helvétique.

sujet dissertation crise de 1929

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sujet dissertation crise de 1929

Crise de 1929 : déséquilibres sociaux et économiques

RetroNews et Clionautes  s'associent pour proposer des séquences pédagogiques clé en main sur les sujets du programme d'Histoire. L'objectif de cette séquence est de montrer l'impact de la crise économique mondiale sur les sociétés et les équilibres politiques, à court, moyen et long terme.  

Niveau Terminale | Thème 1 - Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945) | Chapitre 1 - L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et sociaux.

Espace enseignant

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Introduction

Les origines de la crise économique de 1929.

  • D'une crise américaine à une crise mondiale

Une crise internationale : la crise en Amérique latine

Combattre la crise : 1933, un nouveau président des états-unis pour une nouvelle politique économique, l’affaiblissement des démocraties et le renforcement des états totalitaires.

Programmes scolaires

Les grands jalons du programme scolaire sur RetroNews

Découvrez nos sélections d’ archives , d' articles , de contenus audios et vidéos pour mettre en œuvre les programmes d'histoire, de lettres et d'éducation aux médias et à l'information de la 4e à la Terminale .

Questions :  

1/ Présentez les documents. 2/ En quoi peuvent-ils aider à définir la notion de crise ? 3/ A partir des documents, tentez de poser une problématique pour le chapitre.

Document 1 : Le Petit Parisien, 30 octobre 1929.

« Londres, 29 octobre La débâcle des jours précédents s'est encore accentuée aujourd'hui à la Bourse de New-York. Les pertes d'hier, que l'on a pu évaluer aujourd'hui à 14 milliards de dollars, ont contraint tant de spéculateurs à liquider à tout prix que, ce matin, dès l'ouverture les offres se faisaient par paquets de 20 000 à 170 000 titres.  Durant la première demi-heure 3.259.800 titres ont changé de mains à des cours subissant parfois des baisses de quarante points sur ceux d'hier en clôture. Jamais dans l'histoire du Stock Exchange n'avait soufflé sur le marché une rafale aussi désastreuse. »

sujet dissertation crise de 1929

Questions :

1/ Doc. 1. A quelle notion économique le document fait-il référence ? Définissez-là.

2/ Doc. 2. D'où part la crise ? Pourquoi ? Justifiez de votre réponse avec des recherches complémentaires.

3/ Doc. 1 et 2. Citez des éléments permettant d'expliquer le terme « d'années folles ». 

4/ Doc. 1 et 2. A l'aide des documents et des réponses précédente, et de recherches complémentaires, compéter le tableau suivant :  

Document 1 : La monnaie allemande à la suite de la Première Guerre mondiale. L'ère nouvelle, 27 juillet 1923.

« La débâcle du mark allemand a pris sur tous les marchés financiers des proportions encore inconnues. À Londres, le mark est tombé au 1/150 000 de sa valeur, la livre sterling valant 2 millions 750 000 marks. Le million de marks valait à Paris 30 fr. français [...]. Dans les rues avoisinant la Reichsbank, des milliers de particuliers et garçons de banque font la queue et des véhicules de toutes espèces, charrettes et voitures à bras, attendent les ballots de marks papier [...]. Dans le commerce, les prix montent d’heure en heure, et l'on signale une certaine pénurie de beurre, de pommes de terre et de lait. Des manifestations ont eu lieu dans les marchés. »

Document 2 :  Les causes de la crise. L'Européen, 24 septembre 1930.

« [...] Aux yeux de tous, le cyclone part des États-Unis, gagne l'Europe, épargne relativement la France et fait le tour du monde avec une étonnante rapidité, car ses victimes se rencontrent aussi bien au Japon que dans l'Amérique du Sud. Mais quelles en sont les causes profondes, indéniables ? D'aucuns dénoncent la surproduction — d'autres la sous-consommation — il nous paraît plus exact de les fixer ainsi : 1° Surproduction générale engendrée par l'excès des profits ; 2° Abus du crédit dans tous les domaines. Mais d'où vient donc cette surproduction générale ? De l'excès des profits, tout uniment. Excès qui remontent parfois à 3, 4 ou 5 ans, s'ils ne se rencontrent pas au cours de 1929. Passons maintenant à la seconde cause de la crise, à ces abus de plus en plus nombreux du recours au crédit et qui ont pu donner le change sur la véritable capacité, d'achat. Remarquons tout de suite que ces excès se rencontrent aussi bien du côté des valeurs mobilières que du côté des marchandises et des produits fabriqués (…) Mr. Siegfried rapportait l'an dernier cette lecture faite dans « L'Atlantic – Monthly - » de Septembre 1928 : « Dans ma propre ville que je connais mieux qu'aucune autre, il y a trop de commerçants, trop de marchands de quincaillerie, trop de banques, trop de pharmacies, trop de vendeurs de charbons, trop de plombiers, de peintres, de charpentiers, de marchands de fleurs, de restaurants, trop d'hommes de loi, de garages, de marchands d'essence, d'entrepreneurs, de fumistes, de docteurs, et finalement trop de chômeurs... Un intermédiaire dégoûté, s'écrie : « Il y a trop de tout ». On produit beaucoup pour produire bon marché ; partout on produit en série, et après avoir été purement technique, le problème se déplace pour passer sur le terrain de la vente. Il faut trouver, créer au besoin des débouchés nouveaux. Alors on imagine la vente à crédit, ou plutôt on la développe en donnant mille facilités qui attirent la clientèle, — toutes des clientèles, en annihilant souvent la notion de l'équilibre budgétaire. » Excès des profits, abus du crédit, voilà ce qu'on retrouve invariablement à l'origine de la crise de 1929-30. (…) Rarement l'exemple de la surproduction générale a été aussi manifeste qu'en 1930 : on la voit dans presque tous les compartiments, or, le blé récolté en excédent ne s'échange pas contre le café produit en trop et le surplus du métal rouge ne trouve aucune compensation dans celui de l'étain... Bien au contraire, car tout Je monde cherche, à la fois à troquer ces excédents contre de la monnaie — et parce que la spéculation qui intervient parfois, utilement sur un marché très bas, ne sort plus de sa réserve lorsqu'elle voit que tout se vend aussi bas. Elle n'a plus de préférences ; elle n'a que l'embarras du choix.

D'une crise américaine à une crise mondiale

Questions :   

1/ A l’aide des documents ci-dessus, expliquez le krach boursier de 1929. 2/ Quels secteurs sont directement impactés par le krach boursier ? 3/ Que suscite le Jeudi Noir au sein de la société, et quelles en sont les conséquences immédiates ?

sujet dissertation crise de 1929

Document 2 : la débâcle boursière à New-York et ses conséquences

Argumentation type bac

Sujet : Les conséquences de la crise de 1929 en Amérique latine

Problématique : Quelles sont les conséquences de la Grande Dépression pour les pays d'Amérique latine ?  

Grâce aux documents et à un travail d'approfondissement des savoirs :

1/ Rédigez une introduction : présentation des documents, mise en contexte, problématique et annonce du plan.

2/ Réalisez un plan détaillé : prélevez les informations pertinentes des documents, faites le lien avec des savoirs précis et posez un regard critique.

3/ Rédigez une courte conclusion : réponse à la problématique, portée des documents.   

Document 1 : La débâcle boursière et ses causes. L'Europe nouvelle, 18 octobre 1930.

« La baisse des fonds brésiliens, cotés sur le grand marché américain, aurait entraîné pour les porteurs une perte que l’on chiffre à cent cinquante millions de dollars. Mais, si le public sent sa confiance atteinte, il paraîtrait qu’il n’en va pas de même des banquiers et que, malgré la situation assez trouble encore de l’Argentine, des opérations de prêt seraient sur le point d’être conclues entre banquiers de New-York et représentants de Buenos Aires. Aussi bien, selon nous, 1 explication de la baisse profonde, qui a ramené la plupart des valeurs au-dessous des cours du jour le plus sinistre d’octobre 1929, a-t-elle d’autres causes, et avant tout des causes techniques. (...) Le résultat immédiat, c’est que les banques américaines, surtout les banques provinciales, sont dans l’incapacité de rappeler les crédits qu’elles avaient précédemment consentis. Plusieurs mines de charbon ou de cuivre trouveraient plus avantageux de céder leur exploitation que de rembourser les prêts à elles consentis. En même temps, le chômage persiste et s’étend. La petite clientèle des banques est obligée pour vivre de tirer sur ses dépôts. »

Document 2 : La crise chilienne. Journal des débats politiques et littéraires, 14 septembre 1931.

« Le Chili s'est rangé ces jours derniers au nombre des pays qui déclarent ne plus pouvoir assurer le service régulier de leur dette extérieure. Le service des intérêts et de l'amortissement des emprunts chiliens con tractés au dehors est suspendu. Dans une lettre adressée à la banque qui fait le service des emprunts émis à Londres, le ministre des finances explique que la mauvaise gestion du gouvernement précédent est responsable de cette mesure (…) La crise chilienne est donc due, comme nous l'avons dit, à des causes communes à beaucoup de pays et à des causes particulières. Les pouvoirs publics chiliens, en comptant trop largement, pour alimenter le budget national, sur une exploitation industrielle, ont commis une imprudence. Ils n'ont pas prévu que les progrès scientifiques concernant les engrais synthétiques pourraient créer une concurrence dangereuse au produit national. Ils éprouvent aujourd'hui les conséquences de cette imprévoyance. »

1/ Doc. 1 et 2. Dans quel contexte et pourquoi Franklin Delano Roosevelt parvient-il à la tête des États-Unis ?

2/ Doc. 1. Quels sont les décisions du nouveau président ? En quoi fait-il face à la crise ?

3/ A partir des documents, définissez les deux notions suivantes : News Deal et État Providence.

4/ Doc. 3. Quelles sont les nuances à apporter sur la réalité du New Deal ?

« Notre première grande tâche : donner du travail au peuple, peut être accomplie tant par l’action directe du gouvernement qui traitera le problème comme on fait face à une guerre, que par la réalisation des projets d’ailleurs nécessaires Pour stimuler, réorganiser et mettre en valeur nos ressources naturelles. La main sur la conscience, nous devons reconnaître franchement l’excédent de population de nos centres industriels et. En travaillant à une redistribution économique à grande échelle, nous efforcer de tirer un meilleur parti des richesses de notre terre. Notre tâche peut être complétée par une politique qui relève la valeur de nos produits agricoles, et, ipso’ facto, le pouvoir d’achat des familles qui vivent de la culture du sol. Nos fermes peuvent être secourues par des améliorations dans les transports et les moyens de communication qui ont d’ailleurs elles-mêmes leur utilité en soi. […] Je vais prochainement convoquer le nouveau Congrès en session extraordinaire et le presser de prendre des mesures pour parvenir à ce but. Je demanderai l’appui immédiat de tous les Etats intéressés. Par ce programme d’action, nous nous attacherons à mettre de l’ordre dans notre maison et à rétablir l’équilibre de notre budget. Nos relations commerciales internationales quoique très importantes sont au regard des nécessités du moment, moins capitales que l’organisation d’une économie nationale stable. Je n’épargnerai aucun effort pour restaurer le commerce du monde par un rajustement économique international, mais la situation intérieure ne peut attendre jusque-là. Dans le domaine de la politique internationale, je voudrais consacrer ce pays à la politique du « bon voisin », c’est-à-dire du voisin qui se respecte résolument lui-même, et, de ce fait, respecte les droits des autres, le voisin qui respecte ses obligations. La sainteté de ses accords avec un monde de voisins. »

sujet dissertation crise de 1929

Document 3 : La réalité américaine durant la Grande Dépression.

sujet dissertation crise de 1929

1/ Doc  1. De quels acteurs se compose le Front populaire ?

2/ Doc. 1. Quelles sont leurs revendications ? Sont-elles prises en compte ? 

3/ Doc. 2. Quels événements démontrent le mécontentement de L'Action française ? Pourquoi ?

4/ Doc. 3. Décrivez les documents. En quoi révèlent-ils le terme de « grèves joyeuses » ?

5/ A l'aide de vos réponses, vous présenterez les Accords de Matignon comme une solution pour le mouvement ouvrier en France et une réponse à la crise qui traverse le pays.  

Document 1 : Le programme du Rassemblement populaire

Document 2 : Une vision des accords de Matignon

Document 3 : Cortège de manifestation du Front populaire.

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Consignes :

Réalisez un schéma bilan permettant de reprendre les axes suivants :

Les causes de la crise

Les effets de la crise

Les conséquences de la crise.

Cet article fait partie de l’époque : Entre-deux-guerres (1918-1939)

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Paul Valéry, plume au Figaro

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L'impact de la crise de 1929 et les régimes totalitaires

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La grande dépression de 1929 est-elle de retour ?

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  • Référence bibliographique

Ben Hammouda Hakim, Sadni-Jallab Mustapha. La grande dépression de 1929 est-elle de retour ?. In: Recherches Internationales , n°84, 2008. La crise : sortie du néolibéralisme ou entrée dans la jungle et les crises ? pp. 61-86.

DOI : https://doi.org/10.3406/rint.2008.1123

www.persee.fr/doc/rint_0294-3069_2008_num_84_1_1123

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

Résumé (fre)

Un rapprochement entre la crise actuelle et celle de 1929 permet de mieux comprendre les similitudes et surtout de dégager les grandes lignes des politiques de sortie de la crise. L’une des plus importantes leçons de la grande dépression concerne le rôle de la politique économique dans la gestion des cycles économiques et particulièrement dans la gestion des effets des crises qui donneront naissance au keynésianisme et au rôle des politiques de la demande dans la croissance et l’emploi en opposition au consensus de Washington qui limite le rôle de l’État et la place des politiques dans les dynamiques de croissance. Ainsi, la crise de 1929 a montré que la récession et la déflation étaient des conséquences importantes qui pouvaient accompagner les crises financières dans l’histoire du capitalisme. Les leçons de la crise de 1929 ont été retenues et la plupart des grands pays ont commencé à développer des politiques de relance économique et la notion de stimulus fiscal est devenue l’une des notions les plus utilisées dans le débat politique et économique global. Or, en dépit du nouveau consensus sur le rôle de ces politiques, les efforts mis en place dans le monde jusque-là sont en dessous des attentes et de l’ampleur de la crise et du spectre de la déflation.

  • Retour sur la grande crise de 1929 [link]
  • Similitudes entre la crise de 1929 et celle d’aujourd’hui [link]
  • La politique économique enterrée ! [link]
  • Approfondissement de la crise et spectre de 1929 [link]
  • Déterrer la politique économique ! [link]
  • Quels plans de relance des économies ? [link]

Texte intégral

LA GRANDE DéPRESSION DE 1929 EST-ELLE DE RETOUR ?

hakim ben hammouda et mustapha sadni jallab *

Recherches internationales, n° 84, octobre-décembre 2008, pp. 61-86 L a crise financière qui sévit depuis quelques mois est en train de se transformer en une véritable récession. Certains experts n’hésitent pas à évoquer le terme de déflation pour parler de l’impact de cette crise sur le secteur réel. Les prévisions économiques montrent que la croissance connaît une forte baisse en 2008 mais que l’année 2009 sera celle de la

· économistes et universitaires

Les opinions émises dans cet article sont strictement celles des auteurs et n’engagent nullement leurs institutions d’appartenance.

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véritable récession. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à évoquer la crise de 1929 pour montrer l’ampleur de ce tsunami financier qui vient d’ébranler les marchés financiers du monde entier. Le lendemain de la chute des marchés financiers, le 8 octobre où l’indice Nikkei a connu sa baisse la plus importante depuis le krach de 1987 (9,38 %) et où le Dow Jones a chuté de 5,11 % suite à une déclaration de Ben Bernanke sur la détérioration des conditions économiques, la comparaison avec la crise de 1929 est apparue sur toutes les bouches et elle est devenue le leitmotiv d’agents financiers effrayés par les événements. Ainsi, un trader de la City à Londres s’inquiétait «c’est du délire, on est dans un scénario du type du krach de 1929, les gens ne veulent plus rien entendre, ils jettent l’éponge » . Lors de la même semaine, le futur président des États-Unis Barack Obama a souligné dans un de ses débats télévisés avec le candidat John Mac Cain que «nous sommes dans la pire crise financière depuis 1929 » . Toutes les comparaisons et tous les rappels historiques semblent converger vers cette année mythique. Cette année est devenue véritablement une légende dans l’histoire du capitalisme moderne et plus particulièrement dans celle des États-Unis. Elle est entrée dans la légende dans la mesure où elle a été à l’origine de la plus grande faillite en série des entreprises, des banques et des individus. Des usines avaient fermé, des ouvriers erraient dans les rues sans but, des fermiers et des paysans avaient quitté leurs campagnes et cherchaient à manger dans les villes,

les soupes populaires se multipliaient pour aider des millions

de personnes à se nourrir et à échapper à la faim. Des journaux avaient également souligné la multiplication des suicides de gens ruinés et endettés pour des générations. Ainsi, cette année et la grande récession sont rentrées dans la conscience collective de millions Américains, leur rappelant le chômage, la misère, la faim et l’humiliation. Dans son fabuleux ouvrage sur la crise de 1929, John Kenneth Galbraith souligne que ce «fut durant cette triste époque que 1929 devint une année de mythe » 1.

Cette date entre dans l’imaginaire collectif des pays développés qui feront tous les efforts possibles pour en éviter la répétition. Ainsi, les politiques économiques vont se fixer comme priorité de faire en sorte que cet événement reste comme un souvenir, certes noir, mais lointain. L’objectif de cet article est de faire un rapprochement entre la crise actuelle et celle de

Dossier la grande dépression de 1929 est-elle de retour ?

1929 afin de mieux comprendre les similitudes et surtout de dégager les grandes lignes des politiques de sortie de la crise. À ce niveau, un résultat important de cette réflexion concerne l’importance des politiques économiques et de l’intervention de l’État dans la reprise économique et dans la lutte contre les effets déflationnistes des crises. Il y a seulement quelques mois, dans un contexte intellectuel encore marqué par le consensus de Washington et l’idée que le marché était l’instrument le plus efficace dans l’allocation des ressources dans les économies décentralisées, cette conclusion n’était pas évidente. La crise actuelle, par son ampleur, est venue remettre en cause de manière forte l’idée de la neutralité de l’intervention publique et restaurer l’importance des politiques économiques dans la gestion des cycles économiques.

Retour sur la grande crise de 1929

Les États-Unis avaient connu dès 1927, et surtout en 1928 et en 1929, une grande euphorie boursière. Ainsi, 920 millions d’actions ont été échangées en 1928 contre 577 millions en 1927. À cette époque, l’optimisme sur les marchés boursiers semblait sans fin et l’investissement boursier était devenu pour les grandes fortunes et les entreprises, comme pour les petits porteurs, une activité importante et surtout un moyen pour s’enrichir et connaître le rêve américain. Cet engouement pour la bourse et les marchés financiers a été encouragé par les nouveaux moyens de communication. Ainsi, le développement du télétype dans tous les États-Unis permettait à tous d’accéder aux dernières informations boursières et aux cotations par une simple communication téléphonique locale. La bourse était devenue un véritable phénomène de masse et tout le monde pouvait y prendre part. Cette diversité de la participation aux marchés est décrite par un chroniqueur et un écrivain de l’époque qui soulignait «que le chauffeur du riche conduisait la tête penchée en arrière pour

saisir la nouvelle d’un mouvement imminent dans Bethlehem

Steel ; il possédait lui-même cinquante parts sur une marge de vingt points. Le laveur de carreaux au bureau du courtier s’arrêtait pour regarder le télétype, car il pensait convertir ses économies laborieusement accumulées en quelques actions de Simmons. Edwin Lefèvre (un journaliste spécialiste de la Bourse à cette époque, qui avait l’esprit clair et pouvait prétendre posséder une expérience personnelle considérable) parla du valet d’un courtier qui avait fait presque un quart de million sur le marché ; d’une infirmière diplômée qui ramassa trente mille dollars en suivant

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les tuyaux que lui avaient donnés ses malades reconnaissants ; et d’un marchand de vaches du Wyoming, à cinquante kilomètres de la gare la plus proche, qui vendait et achetait mille actions par jours » . L’ampleur de cet engouement explique la portée de la crise et sa transformation en un véritable drame social de grande ampleur aux États-Unis. Il faut dire que cet immense développement de Wall Street venait accompagner une longue période de croissance et de développement industriel aux États-Unis. La production augmentait rapidement, les grandes entreprises se développaient, le chômage diminuait fortement et la productivité atteignait des niveaux inégalables grâce à l’introduction des nouvelles technologies. Ainsi, une grande vague d’optimisme régnait à l’époque en Amérique qui devenait la véritable puissance économique mondiale et qui allait supplanter le vieux continent et remplacer cette grande puissance vieillissante qu’était devenue la Grande-Bretagne à l’époque. Cette atmosphère optimiste, confidante dans l’avenir des États-Unis et dans la puissance du capitalisme a contribué à l’euphorie financière et a donné des ailes à tous les spéculateurs financiers. Il faut aussi rappeler que cette euphorie a bénéficié d’une importante innovation financière de l’époque qui va encourager tous les Américains à devenir des investisseurs financiers. Il s’agit de la technique du «call loans » ou des achats à la marge. Cette technique permet aux investisseurs d’avancer une partie du capital relativement limitée (par exemple 10 $) pour acheter une action qui vaut beaucoup plus (par exemple 100 $). La différence est empruntée par le broker auprès d’une banque. Le lendemain, le broker pouvait, compte tenu de la tendance du marché à la hausse, revendre l’action avec un bénéfice (par exemple 110). Ce prix permettra de rembourser la banque, la mise de départ de l’investisseur, et le profit (10) sera partagé entre le broker et l’investisseur. Cette technique a fortement contribué à cette euphorie boursière aux États-Unis dans les deux années qui ont précédé le krach. L’investissement en bourse était devenu selon les comptes rendus de l’époque la véritable occupation des Américains qui ne pouvaient plus s’en passer même lorsqu’ils étaient en bateau pour une traversée de l’Atlantique. En effet, les grandes compagnies maritimes avaient, grâce au télégraphe, mis en place des salles de marché qui permettaient aux investisseurs de suivre les cours de Wall Street et de donner également des ordres de vente ou d’achat à leurs brokers. Cette euphorie financière a été accompagnée et soutenue par le développement des sociétés d’investissement qui constituaient

également une importante innovation dans le paysage financier américain. Ces sociétés se sont multipliées entre 1927 et 1929 aux États-Unis et ont fait largement appel au public pour se constituer. Leur capital était partagé entre des actions privilégiées qui ne donnaient pas de droit de vote mais comportaient des rémunérations fixes et des actions ordinaires détenues par les responsables. Les capitaux levés étaient ensuite placés sur les marchés financiers. Les profits dégagés par les dirigeants n’étaient pas distribués mais utilisés pour monter une nouvelle société d’investissement, c’est ce qu’on appelle l’effet levier qui permet d’augmenter les sommes investies sur les marchés. Cette opération peut être répétée plusieurs fois, et à chaque fois que les responsables dégagent un profit sur une société, ils les investissent pour en créer une nouvelle. Les sociétés d’investissement ont connu un développement rapide durant cette période et on estime que 186 sociétés ont été fondées en 1928. Ce rythme va s’accélérer en 1929 et on estime qu’une société par jour est créée aux États-Unis. Ces sociétés ont mis sur le marché 400 millions de valeurs et leurs chiffres d’affaires en 1929 ont atteint les 3 milliards de $, ce qui représente près du tiers de toutes les nouvelles émissions. La société la plus connue à l’époque était la Goldman Sachs and Co

créée en 1928, qui sera fortement touchée par le krach avec une valeur de l’action de l’une des filiales passant de 104 $ en 1929, quelques jours avant la débâcle, à 1,75 $ en 1932. Mais cette euphorie spéculative ne laissait apparaître aucun doute sur les risques pris par les brokers sur les marchés et la possibilité d’un retournement de situation. Même les experts et les économistes les plus distingués ne prévoyaient aucune fin à cette aubaine boursière et ne doutaient pas de sa poursuite. Ainsi, Bernard Baruch déclarait en juin 1929 à l’American Magazine

que «la situation économique du monde semble sur le seuil d’un grand boom en avant » . Un professeur de Princeton, Lawrence, soulignait que «le consensus du jugement de millions de gens dont les évaluations jouent sur cet admirable marché qu’est la Bourse, c’est que les actions ne sont pas surévaluées à l’heure actuelle » . Par ailleurs, un communiqué de l’Economic Society de Harvard déclarait pendant l’été 1929 qu’une «crise sévère comme celle de 1920-21 est hors de toute probabilité. Nous ne sommes pas à la veille d’une liquidation prolongée » . Aussi, ces propos optimistes et insouciants tenus par ces experts quelques semaines seulement avant la grande débâcle ne valaient rien si ils n’étaient pas corroborés par des experts reconnus. Ainsi, l’un des grands économistes de l’époque, Irving

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Fischer, qui enseignait à Yale, déclarait que «le prix des actions a atteint ce qui paraît être un haut plateau permanent » . Rien que ça et à quelques semaines seulement de ce qui sera la plus grande faillite dans l’histoire des marchés financiers ! Et gare à toute voix discordante dans ce consensus aveuglé par la vague spéculative et les hausses boursières sans précédent. Ainsi, le Professeur Dice répondit vertement à ceux qui voulaient instaurer le doute et rassura les marchés car leur haut niveau ne devrait pas «provoquer les grandes craintes que certains nous font croire » . Et les mises en garde contre ceux qui «sèment le doute » sur l’état de santé des marchés financiers peuvent être encore plus cinglantes. Ainsi, le professeur Lawrence de Princeton revint à la charge en se demandant «où est donc ce groupe d’hommes possédant une sagesse universelle qui leur donnerait le droit de mettre un veto sur le jugement de cette multitude intelligente (de petit porteurs) » . Malgré cela, en dépit de ces assurances, ce qui devait arriver arriva et l’année 1929 fut celle du plus grand krach financier de l’histoire du capitalisme. Les cours boursiers atteignent leur niveau le plus élevé le 19 septembre, et à partir de cette date ils vont commencer à baisser. Ce recul commencera le 3 octobre et va s’accélérer le 14 octobre. La bourse de Wall Street connaîtra une première grande chute le samedi 19 octobre où l’indice des

valeurs industrielles du Times baissera de douze points. Le jeudi 24 octobre sera inscrit dans l’histoire boursière comme le jeudi noir où près de 13 millions d’actions ont été échangées contre quatre millions habituellement et l’indice du Times des valeurs

industrielles perdit de nouveau 12 %. Dans la même journée, une première tentative de sauvetage et d’appui au marché financier a eu lieu. En effet, après une réunion organisée le même jour, les plus grands banquiers décident d’acheter des titres à des montants importants en utilisant les liquidités mises à leur disposition par la Banque Fédérale de New York afin d’enrayer la baisse. Cette intervention a calmé les marchés pendant quelques jours. Mais, la baisse reprendra rapidement et le mardi 29 octobre sera le jour le plus noir dans cette crise boursière avec 16 millions de titres échangés et l’indice du Times qui perd 43 points. Dans son ouvrage sur la crise, J. K. Galbraith souligne que «le mardi 29 octobre fut le jour le plus dévastateur dans l’histoire de la bourse de New York. Il faut la combinaison de tous les mauvais aspects de toutes les mauvaises journées précédentes. Le volume des échanges fut immense, plus que celui du jeudi noir ; la chute des prix fut presque aussi grande que le lundi. L’incertitude et l’inquiétude furent aussi grandes que l’une et l’autre de ces

journées » 2. Mais, la baisse de la bourse ne s’arrêtera pas après ces journées historiques, elle se poursuivra dans les années 30. L’indice du Times continuera sa descente aux enfers et passera de 452 le 3 septembre 1929 à 415 le 23 octobre avant de tomber à 224 le 13 novembre, pour plonger à 58 en 1932. Beaucoup a été écrit depuis sur les origines de la crise et le retournement des marchés financiers en 1929 après une grande euphorie financière. Mais, il y a un consensus entre les historiens et les spécialistes de cette crise pour considérer que trois éléments sont au coeur de ce dysfonctionnement. Le premier est lié à la baisse de la production industrielle dès l’été 1929 et notamment des biens de consommation durable. Ainsi, le nombre de voitures produites par l’industrie américaine est passé de 622 000 véhicules au mois de mars à 416 000 en septembre. Cette tendance baissière s’est propagée à toutes les autres activités industrielles. Le second élément est lié aux difficultés du secteur agricole aux États-Unis dont la rentabilité est mise à mal avec une hausse des coûts de production et une stagnation des prix et des gains de productivité. La troisième composante de ce cycle qui a influencé les marchés financiers en 1929 est le plafonnement de la construction de logements neufs dès 1926 qui a connu le niveau le plus élevé avec une valeur de 12 milliards de $. La valeur des constructions neuves en 1929 n’a pas dépassé la somme de 10,8 milliards de $. La conjonction de ces trois éléments est pour beaucoup d’experts à l’origine des anticipations à la baisse dans une économie en pleine euphorie financière. «Ces trois éléments, souligne Bernard Gazier, réticence des consommateurs vis-àvis des biens durables, difficultés agricoles et fléchissement du bâtiment, ont mené les chefs d’entreprises à des décisions très rapides et d’une ampleur inédite : réviser à la baisse leurs prévisions, puis leurs projets, puis leurs embauches. » 3 Ces

anticipations vont se traduire par une baisse des investissements et un accroissement du chômage. Les banques vont également suivre les milieux industriels et mettre en place des politiques monétaires beaucoup plus rigoureuses ayant un effet crescendo sur les investissements industriels mais contribuant à dérailler la mécanique qui semblait bien huilée des marchés financiers.

68 Dossier hakim ben hammouda et mustapha sadni jallab

Ainsi, l’enchaînement de ces dynamiques est bien au coeur de cette crise majeure dans l’histoire du capitalisme. Mais les historiens mettent également l’accent sur la spéculation et sa contribution dans la folle histoire financière des années 20. Ainsi, J. K. Galbraith souligne que «l’effondrement de la Bourse à l’automne 1929 était implicite dans la spéculation qui l’avait précédé. La seule question concernant la spéculation était de savoir combien de temps elle durerait. À un moment, tôt ou tard, la confiance dans la réalité à court terme de la valeur croissante des actions ordinaires faiblirait » 4. Et cette confiance a faibli provoquant l’un des plus importants risques de système où les solutions envisagées par les agents économiques rationnels pour faire face aux risques privés et localisés conduisent désormais à une insécurité globale pour le système dans son ensemble. Mais, le pire est que cette crise financière va déboucher sur la dépression la plus grave dans l’histoire du capitalisme. «Après la grande catastrophe, souligne J. K. Galbraith, vint la grande crise qui dura, avec une gravité variable, pendant dix ans. En 1938, le produit national brut était presque d’un tiers inférieur à celui de 1929. Ce ne fut pas avant 1937 que le volume de la production retrouva les niveaux de 1929 et pour baisser de nouveau rapidement. Jusqu’en 1941, la valeur de dollars de la production demeure inférieure à celle de 1929. » 5 Les propos de

Galbraith nous donnent une idée sur l’ampleur des destructions opérées par la crise et l’incapacité du système capitaliste de retrouver sa dynamique de croissance et de développement plusieurs années après cette onde de choc. La plupart des pays ont connu une forte baisse de la production industrielle qui est passée entre 1929 et 1932 de 100 à 54 aux États-Unis, de 102 à 53 en Allemagne. Parallèlement à la baisse de la production industrielle on a également enregistré une forte chute des prix durant la période allant de 1929 à 1932, qui se situait autour de 17 % au Japon, de 18,6 % aux États-Unis, de 12 % en France, de 21 % en Italie en Allemagne et de 14 % en Grande-Bretagne. Il faut également noter une forte progression du chômage avec un nombre de chômeurs estimé à 12 millions

aux États-Unis pour une population totale de 126 millions en

1933. En Allemagne, le nombre de chômeurs est de 6 millions et en Grande-Bretagne de 4 millions. Il s’agit d’une époque noire où

le chômage et la misère ont été à l’origine d’une grande déchéance et d’un désespoir sans précédent dont des oeuvres romanesques comme Les raisins de la colère de John Steinbeck en 1939 et Big Money (La Grande galette) de Dos Passos en 1936 ont réussi à saisir l’ampleur de la détresse ! Mais, les effets de la crise ne se sont pas limités au niveau national et ont touché l’économie internationale et notamment le commerce international. Ainsi, les échanges ont diminué de 69 % en valeur et de 25 % en termes réels. Mais surtout le commerce international a été marqué durant cette crise par une montée du protectionnisme et des quotas afin de défendre les productions locales et de protéger les producteurs locaux. Par ailleurs, cette période a été marquée par une multiplication des dévaluations compétitives par les pays afin d’exporter la récession chez le

Ainsi, la grande crise de 1929 a été un choc majeur dans l’histoire du capitalisme moderne et le krach financier s’est installé dans la déflation la plus longue. Ce retour sur la grande crise de 1929 est important car sur bien des aspects, elle est similaire à celle que nous connaissons aujourd’hui.

Similitudes entre la crise de 1929 et celle d’aujourd’hui

La comparaison des crises est essentielle pour la construction d’une théorie des crises et pour mieux comprendre les dysfonctionnements qui sont au centre. J. K. Galbraith, dans une nouvelle préface à son essai sur la crise de 1929, avait déjà suggéré une série de similitudes entre le krach boursier de 1987 et la grande crise. Il avait souligné qu’en plus de deux ressemblances anecdotiques, le fait que les deux crises ont eu lieu au mois d’octobre et que les grandes baisses ont eu lieu un lundi, il y a une série de ressemblances majeures entre les crises financières. Cette analyse reste en grande partie pertinente lorsqu’on compare la crise actuelle à celle de 1929. Le premier élément de ressemblance est lié à cette croissance euphorique des marchés avant les crises. Aujourd’hui comme en 1929, les deux grands krachs ont été précédés par d’importantes hausses boursières. Mais, plus important que l’euphorie, c’est cette profonde croyance qu’elle se poursuivra indéfiniment qui est à l’origine de tous les excès. «Le droit acquis à l’euphorie, souligne Galbraith, pousse hommes et femmes, individus et institutions, à croire que les lendemains seront meilleurs, qu’ils ne peuvent que s’enrichir, et à repousser comme raisonnements fautifs tout

70 Dossier hakim ben hammouda et mustapha sadni jallab

ce qui entre en conflit avec cette conviction . » 6 Cette croyance pousse les acteurs sur les marchés financiers à faire fi des indicateurs purement économiques comme les anticipations de rendement, de la croissance économique ou des taux d’intérêt pour ne faire plus confiance qu’aux comportements des autres donnant lieu à un mimétisme dont la seule rationalité est d’être avec les autres. La seconde similitude entre les crises financières est l’ampleur des mouvements spéculatifs qui portent les bulles financières à un niveau jamais atteint par le passé sur les marchés financiers. Il s’agit de ce que Galbraith appelle la spéculation pure et les acteurs suivront les marchés à la hausse. La spéculation est fortement liée à cette croyance que rien ne viendra rompre cette tendance à la hausse. Cette spéculation est nourrie par la disponibilité des financements et leurs faibles coûts. Ainsi, les krachs financiers ont été généralement précédés par des périodes de baisse des taux d’intérêt qui ont toujours facilité l’accès aux financements et alimenté par conséquent les mouvements spéculatifs. De même, les politiques fiscales favorables aux hauts revenus à travers, notamment, des baisses d’impôts vont encourager les comportements spéculatifs en mettant à leurs dispositions des revenus et des ressources plus importantes. Un autre élément concerne la transparence sur les finances des entreprises. Les périodes de crise sont caractérisées par le manque d’informations sur la situation financière des entreprises ou des banques. Lors de la crise de 1929, on a évoqué le développement des sociétés d’investissement et la multiplication de ces sociétés grâce à l’effet de levier mis en place sans que l’information sur la situation des entreprises soit disponible. Lors de la crise actuelle, beaucoup d’encre a coulé sur la situation des banques et des bilans des entreprises. D’ailleurs, l’accroissement de la transparence dans ce domaine est l’un des axes de réforme du système financier en discussion depuis quelques mois. Il faut aussi souligner l’importance des innovations financières qui précèdent les périodes des crises qui sont à l’origine d’un accroissement de la spéculation. Lors de la crise de 1929, les call loans ont nourri l’euphorie financière et ont permis à beaucoup d’accéder à la bourse. En dépit de la remise en cause de ces innovations après la crise, J. K. Galbraith n’est pas dupe mais persuadé que ces périodes de hausse donneront toujours lieu à des innovations financières majeures qui contribueront

aux mouvements spéculatifs. Visionnaire, il souligne dans son essai que «le marché ne se déchaîne pas en spéculation sans quelque rationalisation, mais durant la prochaine hausse, on citera quelque nouveau tour de virtuosité récemment découvert dans le système de la libre entreprise » 7. Et ça n’a pas manqué ! Aujourd’hui, beaucoup d’experts ont mis l’accent sur la dernière innovation à savoir la «titrisation » qui a permis aux banques

de diminuer le poids de leurs dettes dans les bilans et leur ont

permis de prendre des risques encore plus importants sur les marchés financiers. Mais, probablement l’un des éléments de rapprochement entre les grandes crises financières se situe certainement au niveau de l’impact qu’elles ont sur les secteurs productifs et les activités réelles. À ce niveau, l’impact le plus évident de ces crises est qu’elles sont à l’origine d’une forte récession économique. Cette récession naît dans les difficultés des banques et des institutions financières qui vont limiter leurs crédits et leur appui à l’économie conduisant à une baisse des investissements et de la demande domestique. La crise de 1929 a été à l’origine d’une déflation forte avec une baisse des activités productives, de l’emploi et des prix. La crise actuelle est en train de se déplacer du secteur financier vers le secteur réel pour devenir une récession d’une grande ampleur. Cependant, s’il existe une différence majeure entre la crise de 1929 et celle que nous connaissons aujourd’hui, elle concerne l’amélioration rapide du niveau de connaissance économique et du développement d’un large éventail de politiques et de stratégies à mettre en place pour gérer les crises et faire face à leurs effets sur les secteurs réels. Cette question est largement mise en avant par J. K. Galbraith qui souligne dans son essai que «il semble certain que les économistes et ceux qui donnaient des avis en matière économique vers la fin des années vingt au début des années trente se révélèrent presque toujours lamentables. Dans les mois et les années qui suivirent la catastrophe de la Bourse, les conseils autorisés en matière économique conduisaient invariablement à des mesures qui allaient aggraver les choses » 8. À ce propos, la question essentielle est relative au rôle et à l’importance des politiques économiques dans la gestion des crises. Or, les politiques sont définitivement

72 Dossier hakim ben hammouda et mustapha sadni jallab

exclues du champ de l’action des pouvoirs publics pour deux raisons. La première est liée à la croyance forte dans la capacité du marché à assurer la régulation et le fonctionnement cohérent des économies capitalistes. Mais la seconde raison est liée au sacro-saint principe de l’équilibre budgétaire appliqué par les pouvoirs publics dans un grand nombre de pays développés et notamment aux États-Unis. Ce principe traverse les familles politiques et aux États-Unis, républicains comme démocrates lui font une confiance aveugle. Les conséquences de l’absence d’une politique économique dynamique et de ce que certains auraient pu appeler «la neutralité de la politique économique » a été désastreux et a contribué, selon beaucoup, à l’ampleur de la grande dépression de 1929. D’ailleurs, J. K. Galbraith souligne que «le rejet, à la fois, d’une politique fiscale (impôts et dépenses) et d’une politique monétaire équivalait au refus de toute politique économique constructive de la part du gouvernement. Les conseillers économiques de l’époque avaient à la fois l’unanimité et l’autorité pour forcer les chefs des deux partis à désavouer toutes les mesures possibles pour arrêter la déflation et la crise. Dans son genre, ce fut une réussite remarquable-le triomphe du dogme de la pensée » 9.

C’est probablement là l’une des plus importantes leçons de la grande dépression et elle concerne le rôle de la politique économique dans la gestion des cycles économiques et particulièrement dans la gestion des effets des crises. La grande dépression donnera naissance au keynésianisme et au rôle des politiques de la demande dans la croissance et l’emploi.

La politique économique enterrée !

Les politiques économiques et le keynésianisme ont dominé l’après-crise et un large consensus a été établi lors des trente glorieuses sur leur rôle et leur place dans les économies modernes. Or, ce consensus a été remis en cause dans les années 70. Le rejet des politiques économiques et plus généralement la remise en cause du rôle de l’État dans les années 80 seront au centre de la révolution néolibérale, connue sous l’appellation de consensus de Washington. La remise en cause du rôle des politiques économiques s’est appuyée sur deux séries d’arguments majeurs. Le premier est d’ordre analytique et concerne les effets des politiques économiques dans la gestion de la crise des années

70. À ce niveau, la plupart des pays développés ont connu, pour certains, dès la fin des années 60, une rupture des dynamiques de croissance fortes, enregistrées lors des trente glorieuses. Cette baisse de la croissance s’est traduite par une hausse du chômage dans la plupart des pays développés. Le chômage a été renforcé également par la crise de rentabilité des activités traditionnelles intensives en travail comme la sidérurgie, les textiles ou l’industrie automobile. Afin de faire face à cette crise la plupart des pays ont cherché à mettre en place les recettes traditionnelles d’inspiration keynésienne avec des relances budgétaires et une baisse des taux d’intérêt. Or, ces politiques n’ont pas produit les effets escomptés et la plupart des pays développés ont connu une longue période de stagnation avec une hausse des taux d’intérêt. Ces échecs répétés des politiques d’inspiration keynésienne ont provoquéeune levée de boucliers contre les politiques économiques et toute forme d’interventionnisme économique qui puisse altérer et remettre en cause le fonctionnement cohérent des mécanismes du marché. La seconde série d’arguments qui sera à l’origine d’une dévalorisation des politiques économiques est plutôt d’ordre théorique et ont été le résultat de la résurgence du libéralisme et d’un retour en force de la macroéconomie classique. En effet, dès le milieu des années 70 plusieurs arguments ont été avancés pour remettre en cause les politiques économiques et leur capacité à exercer une influence majeure sur les cycles économiques. La première série d’arguments est liée à la capacité des agents économiques d’anticiper l’action du gouvernement et de prévoir ses effets dans le futur et donc de n’agir que modérément à ces incitations. La réflexion sur cette question a commencé dès le début des années 60 avec la publication d’un article de l’économiste américain John Muth, le premier à introduire la notion d’anticipations rationnelles. Muth remet au centre de l’analyse les anticipations et la capacité des agents à utiliser toute l’information disponible avant la prise de décision. Ainsi, par exemple les agents peuvent anticiper les effets inflationnistes d’une politique de relance et l’intègrent dans leur prise de décision. Cette anticipation peut altérer les effets attendus de cette politique économique. Les agents peuvent ne pas changer leur comportement pour répondre à ces incitations. La notion des anticipations rationnelles a été reprise en 1976 par l’économiste Robert Lucas qui développera une critique radicale des modèles utilisés jusque-là pour étudier les effets des politiques économiques. Ces modèles se limitent à une représentation des comportements des agents comme

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une extrapolation des tendances passées. Cette critique a été à l’origine du développement d’une nouvelle génération de modèles d’évaluation des effets des politiques économiques en prenant en considération les anticipations rationnelles des agents économiques. Ces nouveaux travaux rendent la question de l’impact des politiques économiques beaucoup plus complexe. D’autres critiques des politiques économiques portent sur la relation de confiance qui doit s’établir entre les agents économiques et les pouvoirs publics. À ce propos, beaucoup d’experts mettent l’accent sur la crédibilité des politiques économiques et le fait, par exemple, que beaucoup d’annonces ne sont pas suivies d’effets. D’autres soulignent le comportement des pouvoirs publics qui parfois tendent à défendre ceux qui prennent les risques les plus importants. C’est la question de l’aléa moral qui a été mise en avant par les assureurs et qui a été beaucoup développée ces dernières semaines lors de la crise, suite notamment à l’appui apporté par les gouvernements des pays développés aux banques qui ont eu des comportements des aventuriers. Pour beaucoup, ces politiques ne font qu’encourager ceux qui adoptent des comportements risqués par rapport aux autres agents économiques. D’autres économistes ont mis l’accent sur les changements récurrents des choix de politiques économiques par les pouvoirs publics ce qui pose le problème de l’incohérence temporelle des politiques économiques. Pour faire face à ces changements et donner une plus grande cohérence aux politiques économiques, certains n’ont pas hésité à appeler à l’indépendance des institutions en charge de la formulation des politiques économiques afin de les libérer de l’influence des enjeux des pouvoirs politiques. Dans ce contexte, beaucoup de pays ont adopté, dans le cadre de leurs réformes monétaires, le principe de l’indépendance des banques centrales. Ainsi, parallèlement aux effets limités du fait des anticipations des agents, les politiques économiques ont été fortement critiquées à cause du manque de confiance entre les agents économiques et les pouvoirs publics. D’autres critiques des politiques économiques mettent l’accent sur la capacité des pouvoirs publics à servir véritablement le bien public. Ces critiques remettent en cause le vieil argument rousseauiste qui met l’accent sur la capacité de l’État à être l’incarnation du bien public et le défendre devant les intérêts partisans des acteurs privés. Ces auteurs soulignent l’existence d’importants lobbies dans les pays développés qui entretiennent des rapports étroits avec les pouvoirs en place et peuvent influencer la décision publique. Une autre série de critiques aux politiques

est liée aux limites de la connaissance nécessaire à la formulation de politiques cohérentes et efficaces. Ces critiques mettent l’accent sur l’incertitude généralisée et les risques grandissants qui en découlent et qui font que la politique économique n’a plus son efficacité d’antan et ne peut pas être, par conséquent, en mesure de réguler et d’agir sur les cycles économiques. Ces différentes critiques ont été à l’origine du principe de précaution en économie qui invite les États et les pouvoirs publics à une plus grande retenue dans la formulation des choix de politique économique et des effets attendus de la part de ces politiques. Ainsi, le consensus keynésien sur le rôle et la place des politiques économiques dans la gestion des cycles économiques qui a prévalu tout au long des trente glorieuses, a été battu en brèche dès la fin des années 70. La politique économique qui était au centre de la réflexion économique et de l’action des pouvoirs économiques était remise en cause de manière frontale et a été décriée par une nouvelle génération d’économistes. Et ce ne sont pas les arguments qui ont manqué pour justifier un enterrement définitif des politiques économiques. Inefficaces, lourdes, prévisibles par les agents et aux effets contestés, les critiques ont fusé de toute part pour en finir avec cet héritage keynésien qui résiste aux assauts du libéralisme. Cette critique et la remise en cause des politiques économiques et d’une manière plus générale du rôle de l’État dans l’économie vont ouvrir une nouvelle période dans l’histoire économique à partir du début des années 80. Il s’agit d’un nouveau paradigme de réflexion et d’action qui rejette l’État aux orties de l’histoire et ouvre une nouvelle ère pour les sociétés modernes où la liberté individuelle et le marché seront désormais les nouveaux piliers des démocraties postmodernes. Ce nouveau consensus de Washington et le rejet des politiques économiques seront le paradigme dominant des années 90 et feront du marché la véritable institution au coeur des dynamiques économiques et des réformes lors de cette période. Ce paradigme ouvrira la voie aux réformes qui vont réduire toutes les formes de contrôle et de régulation dans les pays développés. Ni les crises financières à répétition à la fin des années 80 et dans les années 90, ni les aventures de quelques traders qui, à plusieurs reprises, ont emmené le système au bout du gouffre n’ont amené à un changement de paradigme. Au contraire, et en dépit des crises et d’une incertitude de plus en plus grande qui commençait à peser sur la stabilité du système, on a toujours défendu la supériorité de ce paradigme censé mieux coller à l’air du temps par rapport au modèle interventionniste et étatiste qui

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reproduit les lourdeurs et les rigidités héritées d’un fordisme en désuétude ! Or, ce paradigme a commencé à connaître ses premiers craquements et ses limites. Les critiques sont venues d’abord de la marge du système et plus particulièrement des pays en développement où le paradigme du tout libéral a montré son incapacité à répondre à leurs besoins et à leurs attentes. En effet, les réformes entreprises par les pays en développement n’ont pas été en mesure d’initier des dynamiques de croissance forte et d’améliorer leur insertion internationale. Au contraire, on a assisté dans un grand nombre de pays à une explosion de la pauvreté du fait du désengagement de l’État et de la remise en cause des mécanismes de solidarité sociale. Ces échecs et la dégradation des situations sociales dans les pays en développement sont à l’origine de la définition de nouveaux paradigmes de développement et d’un nouveau consensus qui met l’accent sur les objectifs du millénium, et particulièrement sur la lutte contre la pauvreté. En même temps, ce sont les pays qui se sont le plus éloignés des prescriptions et des politiques influencées par ce consensus qui ont connu les succès les plus importants et sont devenus pour certains d’entre eux de nouvelles puissances économiques comme les Nouveaux Pays Industriels en Asie ou les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Ces développements ont été à l’origine d’une profonde remise en cause de ce consensus et d’un renouvellement sans précédent de la réflexion sur le développement. Dans ce nouveau paradigme, le rôle de l’État et la place des politiques dans les dynamiques de croissance et de développement ont été fortement revalorisés. Or ce consensus n’a tenu que dans les pays développés et il a continué jusqu’à récemment à inspirer les choix et les décisions publiques. Ce n’est que récemment et avec l’explosion de cette crise avec ses effets dévastateurs sur les économies des pays développés que les pouvoirs publics vont rapidement rejeter les prescriptions de ce consensus dominant la réflexion et les politiques pendant plus de deux décennies, et revenir à des conceptions plus favorables aux politiques économiques.

Approfondissement de la crise et spectre de 1929

Parallèlement aux effets financiers de cette crise sans précédent, les experts et les hommes politiques ont commencé à prendre conscience de l’ampleur de la récession qui va lui succéder. En effet, les prévisions de croissance des grands

pays développés ont été revues à la baisse et beaucoup d’entre eux sont déjà en récession. Mais ce sont surtout les chiffres de l’emploi qui ont attiré l’attention de l’ensemble des experts. Le Bureau International du Travail a publié les premières estimations des chiffres du chômage au niveau global et selon les estimations de l’institution, le chômage atteindra un nouveau record à la fin de 2009 et touchera probablement 290 millions de personnes. Cette situation pourrait encore se détériorer précise Juan Somavia, le directeur général du BIT, qui souligne que la situation «pourrait même s’aggraver en fonction de l’impact de la crise financière » . La détérioration de la situation globale de l’emploi trouve ses origines dans l’économie américaine qui a été le plus touchée par la crise. Les chiffres publiés récemment montrent que les

États-Unis ont perdu près de 533 000 emplois lors du mois de

novembre 2008. Il s’agit de la baisse la plus forte dans l’histoire américaine depuis 1945. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 % par rapport au mois d’octobre 2008 pour se situer à 6,7 % et le nombre total de chômeurs a dépassé les 10 millions de personnes. Cette situation est inquiétante et la détérioration de la situation de l’emploi suscite les plus grandes inquiétudes auprès des responsables politiques. Ainsi, le président sortant G. W. Bush a souligné que «les chiffres de l’emploi publiés aujourd’hui reflètent le fait que notre économie est en récession » . Par ailleurs, le nouveau président élu indique qu’il «est temps de réagir avec détermination et célérité pour remettre les gens au travail et relancer notre économie » . Mais, la situation de l’emploi aux États-Unis est d’autant plus inquiétante qu’elle est depuis quelques mois sur une pente largement baissière et les résultats du mois de novembre ne font que confirmer cette détérioration. En effet, ces pertes font suite à 403 000 destructions d’emplois au mois d’octobre au lieu des 240 000 annoncés et des 328 000 pertes du mois de septembre au lieu des 284 000 annoncés. Le nombre de destructions d’emplois, selon toutes les vraisemblances, est le plus important sur l’année depuis 1945 et beaucoup d’experts soulignent que les États-Unis pourraient continuer à perdre entre 300 000 et 400 000 emplois par mois lors de la prochaine année du fait de l’ampleur de la récession au sein de cette économie. La dégradation de la situation de l’emploi et l’accroissement du chômage ne sont pas propres aux États-Unis. Les autres pays développés ont commencé à sentir les effets de la récession et le chômage a commencé également à croître. En France, on a enregistré une destruction d’emplois de 12 800 au troisième

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trimestre de 2008. Ces pertes sont marquées dans les secteurs de l’industrie et des services. En Grande-Bretagne, le nombre de chômeurs a progressé de 164 000 entre le mois de juin et août 2008 soit la plus forte progression depuis 1991. Le Canada a également connu une hausse du chômage avec une perte de 71 000 emplois en novembre 2008, soit le niveau le plus élevé depuis 26 ans, ce qui emmène le taux de chômage à 6,3 %. Ce sont surtout les secteurs liés à l’économie américaine qui ont connu la plus forte baisse. Seule l’Allemagne échappe pour l’instant à cette hausse du chômage avec un taux qui se situe en novembre 2008 autour de 7,5 % ce qui représente son niveau le plus bas depuis seize ans. Ces résultats sont significatifs de la compétitivité de l’économie allemande qui lui permet de mieux résister aux effets de la crise. Mais cette situation ne pourra pas se maintenir et va se détériorer dès les premiers mois de l’année 2009 avec le ralentissement d’importants secteurs comme celui de l’industrie automobile. On estime que l’économie allemande pourrait perdre près de 30 000 emplois en 2009 ce qui se traduira par une forte hausse du taux de chômage qui pourrait atteindre un chiffre-record de 9 % en fin d’année. Plusieurs secteurs ont été touchés par la crise. Ainsi, la récession aura des effets sur les secteurs clefs pour l’emploi dont le bâtiment et l’industrie automobile. Mais c’est surtout le secteur financier qui a été touché immédiatement par la crise et parallèlement à la faillite des grandes banques d’investissement qui ont jeté des milliers de personnes dans la rue, les restructurations des grandes banques ont été à l’origine d’une explosion du chômage dans ce secteur. Un jeune cadre d’une grande banque mis au chômage récemment souligne, désabusé : «ils sont des milliers comme moi, vous savez. Même ceux qui ont encore un job dans leur banque cherchent ailleurs. Ils savent qu’ils risquent de se faire licencier du jour au lendemain. » La perte d’emplois la plus importante dans le secteur financier a été enregistrée bien évidemment aux États-Unis avec 220 506 d’emplois supprimés depuis le début de l’année jusqu’au mois de novembre 2008. Mais ce qui est important c’est que plus de la moitié de ces pertes ont été réalisées entre les mois d’août et novembre et qu’elles représentent aujourd’hui près de 3 % de l’emploi total du secteur. L’Europe n’a pas échappé à la détérioration de la situation de l’emploi dans le secteur financier. En effet, on estime que les destructions d’emplois dans ce secteur ont été de 70 000 entre de janvier à novembre 2008. Ce sont surtout l’Allemagne et la Grande-Bretagne, dont les banques ont été touchées par la crise, qui ont connu un niveau de destruction

d’emplois plus élevés. La totalité des pertes d’emplois dans les secteurs financiers est estimée à 300 000 durant les dix premiers mois de l’année 2008. Toutefois, les prévisions ne sont pas bonnes pour le secteur financier et beaucoup estiment que ce secteur devrait perdre entre 1 et 1,4 million d’emplois dont 700 000 se situerait aux États-Unis. Cette situation contraste avec les années de l’euphorie boursière et financière, et notamment en 2006 où les institutions financières employaient près de 6,3 millions de personnes soit l’équivalent de 8,5 % du PIB. Or, avec la crise actuelle, les destructions d’emplois ont été à l’origine d’une baisse forte de la part de l’emploi dans le PIB et beaucoup estiment que le secteur ne retrouvera jamais le niveau qui était le sien en 2006. Parallèlement aux difficultés du secteur financier, les destructions d’emplois touchent également les secteurs réels et reflètent les anticipations des entreprises sur une baisse de la demande dans les pays développés. Les baisses dans les carnets de commandes des entreprises se traduisent par une attitude plus frileuse dans le domaine de l’emploi qui prend différentes formes dont la fermeture de certaines chaînes de production, le report d’investissements ayant pour objectif d’augmenter les capacités de production et qui peuvent aller jusqu’à la destruction d’emplois. Certaines grandes entreprises ont déjà commencé à anticiper cette récession et la baisse de la demande qui s’en suivrait. Ainsi, par exemple, Arcelor-Mittal, le numéro un mondial de la sidérurgie, a prévu de fermer certains de ses hauts fourneaux situés dans plusieurs sites européens pour une période de deux trimestres pour faire face à une baisse de la demande en provenance des entreprises automobiles. Par ailleurs, les grands constructeurs automobiles dont Fiat, General Motors, PSA Peugeot Citroën, et Honda ont déjà arrêtés plusieurs chaînes de production et ont mis beaucoup d’ouvriers au chômage. Ainsi, la crise financière est en train de se transformer en une récession sans précédent qui rappelle par bien des aspects celle de 1929. L’ampleur de cette crise exige des réponses nouvelles et beaucoup se sont tournés vers la politique économique afin de faire bénéficier les économies en récession de ses effets procycliques.

Déterrer la politique économique !

Les inquiétudes suscitées par la récession qui s’annonce suite à la crise financière ont été à l’origine d’importants débats économiques sur les moyens de faire face à cette crise sans

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précédent et d’empêcher qu’elle ne soit la répétition de celle de 1929. Ces débats sont à l’origine d’un retour en force des politiques économiques qui ont été jusque-là enterrées par le consensus de Washington. C’est le très libéral hebdomadaire The Economist

qui n’a cessé d’appeler à un retour des politiques économiques et s’est opposé à toutes les réponses classiques en mettant l’accent sur l’ampleur de la crise et l’incapacité des outils classiques de la politique économique d’y faire face. Dans l’une de ses éditions,

The Economist questionne les politiques conventionnelles et souligne qu’elles sont probablement incapables de faire face aux tensions déflationnistes en cours 10. Dans cette même édition, The Economist oublie ses convictions et appelle à un usage des politiques fiscales et de la relance budgétaire pour couper court aux effets déflationnistes de la crise. The Economist

poursuivra cette même ligne d’analyse à des années-lumière de ses convictions d’antan et appelle, d’une manière on ne peut plus clair dans l’une de ses dernières éditions à rompre avec la conception conventionnelle de l’économie et à un retour des politiques économiques non orthodoxes 11.

De son côté, Martin Wolf, le très influent éditorialiste du

Financial Times, appelle dans sa chronique intitulée «Preventing a global Slump should be the priority » les pays développés à faire tout ce qu’il est possible, afin d’éviter une récession sans précédent. Le FMI invite les pays développés à une relance de l’économie mondiale et son économiste en chef, Olivier Blanchard, appelle tous les pays et particulièrement les États-Unis, la zone euro et la Chine à «une expansion budgétaire mondiale » . Mais, c’est probablement le récent prix Nobel Paul Krugman qui a été le premier à appeler à une relance de l’économie pour faire face à la récession. Ainsi, dans une tribune intitulée «Let’s get fiscal » , il a appelé à l’ouverture d’une autre politique économique à travers une baisse plus prononcée des taux d’intérêt et une relance budgétaire forte 12. Au niveau budgétaire, il a invité le gouvernement fédéral à augmenter ses aides aux chômeurs afin d’accroître la consommation et surtout à opérer des investissements importants dans le domaine des infrastructures afin de les moderniser et de relancer les dynamiques de croissance. Cette relance est d’autant plus importante que les consommateurs

américains ont «capitulé » lors de la crise récente 13. Dans cette chronique, il reprend les statistiques officielles qui soulignent une baisse des dépenses annuelles de consommation de 3,1 % lors du dernier trimestre et celles des biens de consommation durable de 14 %. Ces baisses sont les plus importantes depuis 1980 et les consommateurs américains n’ont jamais réduit d’autant leurs dépenses de consommation. Cette baisse arrive au mauvais moment et les États-Unis ne peuvent par conséquent compter sur la consommation pour relancer la croissance ce qui renforce l’actualité des relances budgétaires et des politiques procycliques. Cependant, les politiques fiscales et la relance budgétaire font encore l’objet de résistances et de quelques critiques. La première est liée aux effets désirés des politiques de relance qui se manifestent avec beaucoup de retard et parfois même lorsque les causes ont disparu. Un des arguments régulièrement utilisé scontre les politiques de relance fiscale est que le recours de l’État au marché financier pour emprunter de l’argent se fait aux dépens du secteur privé dont l’investissement diminuera. Or, dans une chronique du International Herald Tribune, Paul Krugman montre que dans les périodes de crise, la politique fiscale rigoureuse n’a pas conduit nécessairement à une reprise de l’investissement privé 14. Les experts qui s’opposent aux politiques de relance budgétaire évoquent également l’endettement qui pèsera sur les générations futures. Cet argument est également remis en cause par P. Krugman qui souligne que l’endettement d’aujourd’hui qui servira à financer des infrastructures et à construire des routes, des ponts et à développer les nouvelles technologies permettra aux générations futures d’hériter d’un pays plus riche. Les politiques de relance budgétaire sont d’autant plus nécessaires aujourd’hui que certains pays, comme les États-Unis, ont atteint ce qu’on appelle la trappe de la monnaie où les taux d’intérêt sont arrivés à leurs niveaux les plus bas, ce qui réduit la marge de manoeuvre des politiques monétaires sans pour autant que cela se traduise par une forte reprise de l’activé économique et des dynamiques de croissance. Ce consensus sur l’importance et la place des politiques de relance budgétaire dans les périodes de crise a été à l’origine d’une série de travaux sur les meilleurs outils à mobiliser afin

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de parvenir à un retour rapide de la croissance. Une étude récente du FMI, qui a été pourtant, pendant de longues années, opposé à ces politiques keynésiennes et un des défenseurs les plus farouches de la stabilisation dans le cadre du consensus de Washington, conclut que les politiques budgétaires peuvent avoir un effet positif sur la croissance économique 15. Cette étude remet en cause les perceptions négatives qui ont accompagnées les politiques fiscales dans les années 90 et souligne que les stabilisateurs automatiques des politiques macroéconomiques ne sont pas efficaces lors des grandes crises. C’est ici que les pouvoirs publics doivent faire appel aux politiques budgétaires qui deviennent un véritable instrument contra-cycliques et qui peuvent sortir la machine économique de sa léthargie et de son

Dans sa revue de l’usage du stimulus fiscal, cette étude montre que, contrairement à l’opinion largement admise, les pays en développement ont fait largement appel à ces politiques. Elles ont eu pour effet de relancer la croissance dans ces pays mais ont été à l’origine d’un accroissement de la dette. Les pays développés ont fait dans les années 90 un usage plus important des politiques monétaires dont les résultats ont été plus immédiats. Dans les outils des politiques budgétaires, cette étude a montré que c’est l’investissement gouvernemental qui a l’effet le plus visible en matière de croissance car il influence directement la demande. En même temps, cette étude souligne que les effets des baisses d’impôts et des transferts sociaux sur la croissance dépendent du niveau de la propension à consommer. Il est aussi à noter que la baisse des taxes à la consommation possède également un effet important sur la croissance, même s’il est moins marqué que celui de l’investissement public. La réduction des taxes sur le travail peut également stimuler la croissance mais à un niveau beaucoup plus faible que ceux de la consommation et de l’investissement. Mais, l’effet de la réduction des taxes sur le travail est plus prolongé que ceux de l’investissement et de la consommation. Pour ce qui est des transferts sociaux, cette étude montre qu’ils ont un impact plus élevé et une durée plus longue que ceux de la réduction des taxes sur le travail. Par ailleurs, cette étude a montré que l’association d’une mesure de relance budgétaire avec une politique monétaire moins restrictive a des effets encore plus marqués sur la croissance. Enfin, cette

étude a attiré l’attention sur l’endettement et l’inflation qui peuvent accompagner toutes les mix de politiques monétaire et budgétaire afin de relancer les économies dans les périodes de crise et d’accroissement des tensions déflationnistes. Ainsi, la crise de 1929 a montré que la récession et la déflation sont des conséquences importantes qui peuvent accompagner les crises financières dans l’histoire du capitalisme. L’histoire de la grande dépression a montré qu’il était urgent d’agir contre les effets récessionnistes des crises, à travers, notamment, l’usage des politiques économiques et leur dimension contracyclique afin de sortir des périodes de récession. Ces leçons de la crise de 1929 ont débouché sur le keynésianisme qui a été en mesure d’assurer une grande stabilité du capitalisme lors des Trente Glorieuses en faisant des politiques économiques et de demande le moyen de répondre à l’affaiblissement des cycles économiques. Or, ces politiques ont été critiquées et le consensus de Washington a parié de nouveau sur la capacité du marché à assurer la régulation du système en pensant avoir enterré définitivement les politiques économiques. Or, la crise actuelle et les rapprochements qui sont régulièrement faits avec celle de 1929 ont été à l’origine de la réhabilitation des politiques économiques et un nouveau consensus s’est créé pour faire en sorte que les politiques de relance soient le garde-fou des économies contre un retour du spectre de la déflation. La question qui se pose est de savoir dans quelles mesures les économies ont bénéficié de cette leçon majeure de la crise de 1929. Si elles ont développé des politiques capables de lutter contre la récession, de défendre l’emploi et de faire face à toutes aventures qui peuvent conduire au désespoir et à la détresse ?

Quels plans de relance des économies ?

Les leçons de la crise de 1929 ont été retenues et la plupart des grands pays ont commencé à développer des politiques de relance économique et la notion de stimulus fiscal est devenue l’une des notions les plus utilisées dans le débat politique et économique global. Le premier pays à avoir mis en place un projet de relance est la Chine qui, même si sa croissance reste forte, a été touchée par la crise globale. Cette baisse de la croissance a été à l’origine d’une augmentation du chômage et a laissé planer le risque de conflits sociaux de grande ampleur. Pour ces raisons, le gouvernement a été l’un des premiers à lancer un plan de relance sans précédent. Ce plan annoncé par le gouvernement chinois

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le 9 novembre 2008 est d’un montant de 455 milliards d’euros correspondant à environ 16 % du PIB. La première tranche de ce plan est de 100 milliards de euros. Elle sera effectuée avant la fin de l’année 2008 et sera affectée pour 33 % au développement du secteur rural, 25 % à la modernisation des transports et des moyens de communications, dont les voies ferrées, les routes et les aéroports, pour 13 % pour le secteur de la santé, des services sociaux et de l’éducation, pour 12 % aux économies d’énergie, 10 % aux constructions de logements à loyer modéré et 6 % pour la recherche-développement. L’ampleur de ce plan et la publicité faite pour son lancement par les autorités chinoises montrent un changement d’attitude de la part des autorités chinoises par rapport à l’impact de la crise sur leur économie. En effet, jusqu’à récemment les autorités et les experts avaient plutôt tendance à penser que la crise n’aura qu’un effet limité sur l’économie chinoise qui a été en mesure de lier sa croissance à sa demande domestique et au dynamisme des marchés régionaux. En effet, «jusqu’à récemment, constatait l’économiste Andy Xie basé à Shanghai, les responsables chinois semblaient vivre sur une autre planète et leur compréhension des mécanismes de la crise financière était très limitée » . Or, cette perception a beaucoup changé et Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, vient de souligner récemment que les effets de la crise globale sur l’économie chinoise «sont bien pires que prévu » . Cette prise de conscience explique l’ampleur de ce plan de relance. Mais il faut noter que les réserves dont dispose la Chine expliquent également l’ampleur de ce plan. L’Europe s’est également engagée dans la formulation de plans de relance afin de faire face à un impact plus important de la crise. La France a annoncé un programme de relance de près de 26 milliards d’euros dont une grande partie sera accordée à l’investissement public (10,5 milliards d’euros) et aux entreprises pour accélérer certains crédits d’impôts (11,5 milliards d’euros). D’autres secteurs ont également bénéficié de ce plan de relance dont l’automobile, le logement et l’emploi. Par ailleurs, la grande nouveauté de ce plan est d’avoir désigné un ministère chargée de sa mise en oeuvre. La Grande-Bretagne a également mis en place un plan de 23,5 milliards d’euros sur quatre ans, dont l’essentiel servira à une réduction de la TVA qui passera de 17,5 % à 15 ¨ % afin de relancer la consommation. D’autres mesures de ce plan sont destinées aux logements sociaux et aux facilités de paiement des entreprises. D’autres pays dont l’Espagne (27 milliards d’euros) l’Allemagne (32 milliards d’euros) et l’Italie (5 milliards d’euros) ont fait de même.

Les États-Unis ne sont pas en reste et Barack Obama, le président fraîchement élu, a chargé son équipe de conseillers de définir un plan de relance de la croissance lors d’une conférence de presse le 24 novembre 2008. Ce plan serait, selon les estimations, de 500 à 700 milliards de $ et viendrait s’ajouter au plan de sauvetage des banques déjà mis en place et qui s’élève à 700 milliards de $. Ce plan aura pour objectif de créer 2,5 millions d’emplois dans les deux ans. Que penser de ces plans ? Et, surtout, sont-ils à la hauteur de la récession qui se profile et permettront-ils à ces pays d’échapper au spectre de 1929 et aux tensions déflationnistes qui se profilent ? Certes, il est encore prématuré de se prononcer, mais le débat bat déjà son plein en Europe sur la capacité de ces plans à être à la hauteur des enjeux et la récession. Jean-Paul Fitoussi, le président de l’OFCE à Paris souligne que le plan français «est le plus important depuis 1981 » et indique que «cette fois-ci, le changement de direction de politique économique s’effectue à l’échelle mondiale » . Mais, pour beaucoup ces efforts de relance sont en dessous des attentes et ne sauront répondre aux besoins des économies ni aux défis de la crise et de la nécessité d’une relance plus forte de l’économie. Beaucoup d’experts mettent en avant que ces plans n’ont pas atteint les niveaux demandés par la Commission européenne qui espérait que ce plan serait de 200 milliards d’euros et représenterait 1,5 % du PIB de l’Union. Or, les plans annoncés sont en deçà de ces demandes et les plans des grands pays se situent entre 1 et 1,2 % du PIB. Par ailleurs, d’autres experts soulignent le manque de cohérence des plans européens dont certains sont basés sur une relance de la consommation comme c’est le cas en Grande-Bretagne alors que d’autres mettent l’accent sur les investissements publics. En définitive, la crise financière et la récession qui s’en est suivie ont laissé espérer l’établissement d’un nouveau consensus sur l’importance des politiques contracycliques afin de renverser la tendance et de relancer la croissance. Or, en dépit du nouveau consensus sur le rôle de ces politiques, les efforts mis en place jusque-là sont en dessous des attentes et de l’ampleur de la crise. La timidité et la faible ampleur de ces politiques de relance, notamment en Europe, sont au coeur de beaucoup de débats et de critiques 16. Cette situation fait craindre à beaucoup que l’impact de la récession sera encore plus marqué que celui

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annoncé et emmènera certainement les pouvoirs publics à définir de nouveaux plans afin d’échapper au spectre de la déflation et de la récession qui ne cessent de hanter nos économies.

1 J. K. Galbraith, La crise économique de 1929, Payot, Éditions Petite Bibliothèque, Paris 1988, p. 193.

2 Op. cit., p. 135.

3 Voir La grande crise de 1929, PUF, 2007, p. 42.

4 Op. cit., p. 194.

5 Op. cit., p. 193.

6 Op. cit., p. III.

7 Op. cit., p. 215.

8 Op. cit., p. 208.

9 Op. cit., p. 211.

10 Voir l’édition du 1er novembre 2008.

11 Voir l’édition du 5 décembre 2008.

12 Voir l’édition du International Herald Tribune du 18 et 19 octobre 2008).

13 Voir sa chronique intitulée «when consumers capitulate » dans le

International Herald Tribune du 1er et 2 novembre 2008).

14 Voir «Fiscal expansion » dans l’édition du 2 décembre 2008.

15 Voir IMF, «World Economic Outlook. Financial Stress, Downturns, and Recoveries » , October 2008

16 Voir notamment la chronique de Paul Krugman «European crass warfare » dans l’International Herald Tribune du 16 décembre 2008.

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La crise de 1929 a porté Hitler au pouvoir

A l’image du magazine «   L’Histoire   », nombre de médias expliquent que «   la crise de 1929 porta Hitler au pouvoir   », présentant comme mécanique l’articulation entre problèmes sociaux et développement du racisme. C’est oublier que le parti nazi n’aurait sans doute pas pu s’emparer du Reichstag sans le soutien actif des milieux d’affaires.

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A Wall Street, le 29 octobre 1929, 16 millions d’actions sont bradées sur le marché. Dans les jours qui suivent, la Bourse s’effondre, les épargnants sont ruinés. En trois ans, le taux de chômage aux Etats-Unis passe de 3   % à 24   %, la production industrielle fond de moitié. La crise ne tarde pas à toucher le reste du monde : le Royaume-Uni, la France, l’Autriche, le Japon, l’Argentine, le Brésil, etc. En Allemagne, dont l’économie est particulièrement dépendante des investissements et des prêts américains, les effets sont ravageurs. Ils auraient, selon une analyse répandue, provoqué l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en janvier 1933.

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Cette lecture ne permet pas de comprendre le rôle essentiel joué par les puissances d’argent dans la crise politique interne qui a permis l’ascension du nazisme. En juin 1928, le social-démocrate Hermann Müller prend la tête d’une coalition parlementaire fragile et devient chancelier. Mis en minorité sur sa proposition de garantie d’une allocation-chômage, il démissionne en mars 1930. Pour le remplacer, le président de la république de Weimar, le maréchal Paul von Hindenburg, appelle un député du Centre catholique, Heinrich Brüning.

Une augmentation de 4,5   % de la participation du patronat à l’assurance-chômage est soumise par Brüning aux députés, mais ces derniers la rejettent. Le Parlement est dissous et de nouvelles élections ont lieu le 14 septembre 1930. Le Parti national-socialiste ouvrier allemand (NSDAP), qui reçoit notamment l’appui financier d’Emil Kirdorf (l’un des magnats de la Ruhr), de Fritz Thyssen (président du conseil de surveillance des Aciéries réunies) et de Hljalmar Schacht (ancien président de la Reichsbank), passe de 2,6   % des voix en 1928 à 18,3   %. Aucune majorité parlementaire ne se dégageant, un «   cabinet présidentiel   » – type de gouvernement qui ne doit pas justifier de ses orientations devant le Parlement –, le premier d’une série de trois, est formé. Brüning se succède à lui-même. En plus de la crise économique, il lui faut désormais affronter une crise financière.

le patronat réclame un gouvernement dirigé par un «   homme fort   », pour lutter contre «   le chaos du bolchevisme   ».

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ayant retiré leurs capitaux des banques allemandes, plusieurs sont acculées à la faillite. L’Etat doit les renflouer. Et pour soutenir l’économie, Brüning choisit la déflation, en procédant arbitrairement par décrets-lois : diminution des dépenses publiques de 25   %, du salaire des fonctionnaires de 10   %, de l’allocation-chômage de 14   %   ; augmentation des impôts de 15   %   ; taxes sur le tabac, le sucre, la bière.

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Ces mesures affectent la consommation et provoquent une explosion du chômage, qui touche 33,8   % des travailleurs en février 1932. Le patronat, notamment celui de l’industrie lourde, est à l’avant-garde d’une opposition «   nationale   » contre le Parlement et les syndicats. Le Parti national-socialiste sera son allié privilégié. Le 11 octobre 1931, il constitue avec lui une plate-forme – le Front de Harzbourg – qui réclame un gouvernement dirigé par un «   homme fort   », sous-entendu Hitler, afin d’extirper de l’Allemagne «   le chaos du bolchevisme   ».

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Les élections législatives du 31 juillet 1932 donnent la première place au NSDAP avec 37,2   % des suffrages. Trois mois plus tard, dans un contexte de décrue du chômage, un nouveau scrutin a lieu : la formation nazie arrive encore en tête, mais ne remporte plus que 33   % des voix. Le 19 novembre, vingt personnalités (des industriels, des banquiers...) demandent au président de la République de nommer Hitler au poste de chancelier. Hindenburg s’exécute le 30 janvier 1933.

Le chef de l’Etat n’était nullement contraint de se plier à leurs demandes. Alors que l’économie se redressait et que l’électorat du Parti national-socialiste se réduisait, Hindenburg pouvait accepter la proposition de Kurt von Schleicher (le chancelier de l’époque) de dissoudre le Parlement et d’organiser dans les deux mois, conformément à la Constitution de Weimar, de nouvelles élections législatives.

Au lendemain de l’accession de Hitler à la chancellerie, Gustav Krupp lui exprime son soutien au nom de la Confédération de l’industrie qu’il préside. Les industriels, indique-t-il, ne peuvent que «   coopérer   » avec un gouvernement qui prend à cœur le «   bien-être du peuple allemand   ».

Lionel Richard

Le chapô de la version imprimée indiquait par erreur Bundestag, créé en 1949, au lieu de Reichstag, pour désigner l’Assemblée allemande.

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  • Enseignement

La crise de 1929 et la remise en cause de la théorie néoclassique par Keynes

Publié le 22/08/2013 • Modifié le 23/04/2024

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Pour Keynes, l’idée néoclassique d’un   équilibre automatique des marchés ne fonctionne pas. Il s’oppose ainsi à ses anciens professeurs néoclassiques Marshall et Pigou. Ceux-ci soutiennent qu’une crise majeure et durable du système économique est impensable. Les crises temporaires devant se résorber seules grâce aux mécanismes autorégulateurs du marché .

Crise de 1929 : du krach boursier au New Deal

Le Krach de 1929 et la Grande Dépression qui s’en suivit semblent donner raison à Keynes. L’Angleterre des années 1930 connaît le chômage de masse (11,5% de la population active). En contrepied de la loi classique de l’offre et de la demande (dite loi de Say ), Keynes définit la demande effective comme la production que les entrepreneurs pensent pouvoir vendre. L’anticipation des acteurs économiques est à prendre en compte dans les politiques économiques.

Le keynésianisme théorique s’organise autour de trois idées maîtresses :

  • L'économie peut connaître durablement une situation de blocage lorsque la demande globale est insuffisante.
  • Le chômage est essentiellement de nature involontaire et résulte d’anticipations pessimistes des entrepreneurs.
  • La monnaie joue un rôle essentiel dans les ajustements macroéconomiques. Ce diagnostic traduit un changement radical d’optique économique qui légitime les politiques économiques pour pallier aux insuffisances du marché.

La pensée keynésienne et la relance économique

Keynes préconise une politique conjoncturelle de relance qui vise à stimuler l’expansion économique et à faire reculer le chômage. Cette politique active doit favoriser la demande, c'est-à-dire la consommation et l’investissement.

Trois politiques sont ainsi préconisées :

  • une politique de grands travaux et de larges investissements publics
  • une politique de crédit favorisant la baisse des taux d’intérêts et l’investissement
  • une politique de redistribution des revenus pour relancer la consommation des agents économiques les moins favorisés

Les Trente Glorieuses

La période des  Trente Glorieuses  constitue un âge d’or de l’intervention publique d’origine keynésienne. La majorité des pays ont développé des politiques économiques d'inspiration keynésienne. En 1971, Nixon proclame « nous sommes tous keynésiens maintenant ».

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Discours d'Aristide Briand devant la SDN du 7 septembre 1929

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Informations et crédits

Contexte historique, éclairage média, personnalités, sur le même thème.

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion :  07 sept. 1929

Le 7 septembre 1929, devant l'Assemblée de la SDN, le ministre Aristide Briand, délégué de la France, appelle les pays européens à condamner unanimement la guerre et à adopter une politique de désarmement généralisé.

Niveaux et disciplines

Par Fabrice Grenard

Au cours de la seconde moitié des années vingt, l'homme politique français Aristide Briand, ministre des Affaires Etrangères presque sans interruption entre 1925 et 1932, est l'apôtre de la paix en Europe et du désarmement. Il profite à de nombreuses reprises de la tribune de l'Assemblée de la SDN pour défendre publiquement ses idées devant le monde entier. Briand est tout d'abord l'un des acteurs importants de la réconciliation franco-allemande en 1924-1925 (pacte de Locarno), ce qui lui vaut d'obtenir conjointement avec son homologue allemand Streseman le prix Nobel de la paix en 1926. Dans un message du 6 avril 1927, Briand propose aux Américains (qui ont refusé de participer à la SDN) un pacte afin de condamner la guerre et promouvoir la paix : ce sera le pacte "Briand-Kellog", conclu le 27 août 1928, par lequel les parties condamnent le recours à la guerre pour le réglement des différends internationaux et y renoncent en tant qu'instrument de politique nationale dans leurs relations mutuelles. La guerre est en quelque sorte mise "hors la loi".

Briand milite également en faveur du désarmement, notamment au sein de la commission chargée d'étudier ce problème et rassemblant depuis 1925 les représentants des différents Etats afin de préparer la réunion d'une grande Conférence internationale sur le désarmement (qui se réunit à partir de 1930). Le 7 septembre 1929, dans un discours prononcé devant l'Assemblée de la SDN, tout en encourageant le désarmement, Briand lance une proposition spectaculaire : la création d'une sorte de lien fédéral entre les peuples européens afin d'établir un système efficace de sécurité, de coopération et d'entente entre les pays. S'ils apparaissent particulièrement précurseurs de la politique qui sera suivie après 1945, les projets défendus par Aristide Briand à la fin des années vingt ne trouvent toutefois aucune application immédiate, se heurtant à la crise économique des années trente, au repli des Etats sur des politiques protectionnistes et à la montée des régimes totalitaires en Europe.

Dans cet extrait du discours prononcé par Briand le 7 septembre 1929, le ministre français des Affaires Etrangères revient sur l'oeuvre accomplie par la SDN. Il n'en cache pas certaines limites et les difficultés de l'organisation, mais présente la politique défendue par la SDN et ses idées sur le pacifisme et le désarmement comme allant dans le "sens de l'histoire". La SDN s'avère toutefois largement impuissante à lutter contre la montée des totalitarismes en Europe et à empêcher les premiers coups de force des régimes totalitaires au cours des années trente. Les résistances soulignées par Briand auront en fait raison de la SDN et il faudra attendre l'après Seconde Guerre mondiale pour que certains projets défendus par le ministre français trouvent une véritable application (création d'un marché commun puis d'une union européenne notamment).

Aristide Briand

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  23. Discours d'Aristide Briand devant la SDN du 7 septembre 1929

    Proposé par Institut national de l'audiovisuel. Date de diffusion : 06 sept. 1929. Le 7 septembre 1929, devant l'Assemblée de la SDN, le ministre Aristide Briand, délégué de la France, appelle les pays européens à condamner unanimement la guerre et à adopter une politique de désarmement généralisé.